Après le succès l'an dernier du téléfilm Le Saut du diable, plébiscité par plus de 6 millions de téléspectateurs, Philippe Bas reprend son rôle d'ancien officier des Forces Spéciales, rompu à l'exercice de la survie et des sports extrêmes, dans Le Saut du diable 2 : le sentier des loups, diffusé ce soir sur TF1.
Dans cette suite qui compte notamment à son casting Sara Mortensen (Astrid et Raphaëlle), Benjamin Baroche (Ici tout commence), Robin Migné (Skam France), et Maïra Schmitt (Léo Matteï), Paul Vilar accompagne cette fois-ci quatre adolescents lors d’une Immersion en Pleine Nature.
C’est pour lui l’opportunité de transmettre aux jeunes les valeurs de l’Armée et de partager un moment avec Sara, sa fille, qui les accompagne. Le jour du départ pour la forêt, Paul retrouve la sergente Gabrielle Martinot qui revient d’une mission au Yémen. Elle est fière de ramener dans leur pays d’origine des statuettes d’une valeur inestimable.
Malheureusement, lors du bivouac, alors que Paul part chercher du bois pour le feu, les jeunes sont pris en otage par des mercenaires. Et Paul se voit contraint de voler les statuettes avant leur départ de la base militaire s'il veut espérer revoir sa fille vivante. Le début d'une effroyable et sensationnelle course contre la montre au milieu d’une nature sauvage qui verra ressurgir un dangereux fantôme du passé dans la vie de Paul.
À l'occasion de la diffusion de cette suite forcément très attendue par les fans de Philippe Bas, le comédien nous en dit plus sur ce nouvel opus, sur ses retrouvailles avec Benjamin Baroche, et sur les séquences d'action dont il a lui-même réalisé les cascades. À l'image de l'impressionnant saut en parachute qui conclut la première partie du téléfilm.
AlloCiné : Aviez-vous l'envie de faire du Saut du diable une collection dès l'écriture du premier volet, ou est-ce vraiment le succès du téléfilm qui a motivé cette suite ?
Philippe Bas : On y pensait, bien sûr. Disons qu'on avait évoqué cette possibilité avec la chaîne, on s’était dit que Paul Vilar pourrait être un personnage qu'on reverrait de temps en temps en cas de succès.
On ne voulait pas en faire une vraie série, ce n’était pas la volonté de TF1 non plus. Mais on sait que la politique d’unitaire est un peu obsolète aujourd’hui, car les chaînes ont besoin de fidéliser le public. Donc c’est une idée qu’on avait déjà dans un coin de la tête, oui. On sentait qu’il y avait matière à raconter d’autres aventures avec Paul Vilar. Mais évidemment ça s’est concrétisé après la diffusion du premier film, car ça a très bien marché.
On imagine que c'est un personnage que vous avez beaucoup de plaisir à retrouver. Qu'est ce qui vous plaît chez Paul ?
À la création du personnage, j’avais envie d’introduire une espèce de non compréhension des événements ou une mauvaise lecture des événements qui fasse qu’il se retrouve un peu prisonnier de certains blocages du passé, d’une certaine forme de névrose. Je trouvais ça bien que ça ait un impact sur sa famille notamment.
J'avais vu des conférences de Mike Horn où il expliquait qu'il avait été confronté très jeune à la guerre en faisant partie des Forces Spéciales. Et il était le seul, sur quatre individus, à en être revenu vivant. Très vite, il avait donc fait la différence entre la vie et la mort, à l'âge de 20 ans. Et ça m'avait donné l'idée de créer un personnage équivalent, mais qui, lui, n'aurait pas ce recul et ce discernement.
Comme Mike Horn expliquait qu'il était très attaché à la vie, et que c’était pour ça qu'il pouvait prendre des risques, car il faisait très attention à tout, j’ai trouvé cette idée très belle et j’ai eu envie de la développer à travers mon personnage dans le premier opus. Par l’intermédiaire de sa fille, Paul allait se réconcilier avec la vie et sortir un peu de ses névroses.
De quelle idée êtes-vous parti pour Le Sentier des loups ? Vous aviez envie d'approfondir le personnage en explorant son passé et en lui offrant une histoire d'amour notamment ? Il fallait sortir de l'action et de la survie simple ?
Complètement. On pouvait profiter de l’histoire pour raconter d’autres choses avec Paul. Car il se passe un peu la même chose que dans le premier sur le plan de l'action, mais ce n'est pas tout à fait la même chose. Paul est divorcé, il est un peu comme tout le monde. Et il pense avoir plus ou moins réglé les problèmes avec son passé. Et finalement tout ressurgit, le passé revient le hanter sous une forme inattendue, et tout ça lui explose en pleine figure.
On trouvait ça intéressant de faire ressurgir son passé car ça nous permettait d’introduire de nouveaux personnages qui apportent beaucoup de choses à l’intrigue. Le personnage de Sara Mortensen notamment, qui apporte à la fois quelque chose de féminin et nous transporte aussi de plein pied dans l’univers militaire. Il y a beaucoup de nouveauté et de fraîcheur dans cette suite.
En regardant les deux premiers volets du Saut du diable, on pense un peu à la saga Taken avec Liam Neeson pour le côté "ce père qui est prêt à tout pour sauver sa fille". C'était une vraie influence pour vous et pour les scénaristes ?
C’était une influence pour les auteurs sur le premier opus. Pour mettre cette pression narrative sur mon personnage, qui a peu de temps pour régler la situation et sauver sa fille. Le thème de la vengeance et de la rédemption à travers ses actes était hyper intéressant. Et bien sûr le danger qui plane sur sa fille, ce qu’il a de plus cher au monde. Ça créait un enjeu énorme et ça permettait d’accrocher tout de suite le téléspectateur.
Il y a un vrai suspense qui rappelle Taken, mais on ne pouvait pas faire la même chose. On pense aussi au film avec Denzel Washington, Man on Fire, qui était lui-même un remake. Ce sont de belles influences, que les auteurs avaient forcément un peu en tête, car tous ces films parlent de thèmes universels et sont très bons en termes d’action, de suspense, et de tension.
Vous êtes producteur sur le téléfilm. C'était important pour vous d'être impliqué à tous les niveaux sur cette fiction ?
J’étais déjà coproducteur sur le premier opus, car c’est un projet que j’ai initié, et ça continue sur le deuxième. Mais c’est surtout sur le plan artistique que j’essaye d’être présent. J’ai fait venir le réalisateur Julien Seri, avec qui j’avais envie de retravailler. Mais aussi des techniciens, des cascadeurs, ou des costumières que je connaissais. C’était un moyen pour moi de faire gagner du temps à tout le monde.
Et j’ai aussi été présent à l’écriture, toujours dans le but d’aider. C’est formidable car ça m'offre des responsabilités supplémentaires par rapport à mon travail d’acteur. Je me suis senti impliqué, et en même temps je ne faisais pas tout, car je ne suis pas réalisateur ou producteur exécutif. Je n’ai pas cherché à tout contrôler, mais j’avais la sensation de pouvoir apporter un petit plus sur le plan artistique.
Le méchant du Saut du diable 2 est incarné par Benjamin Baroche, avec qui vous aviez déjà tourné dans Profilage. C'est vous qui avez suggéré son nom à la chaîne ?
Tout à fait. En fait, je le voulais déjà pour le premier volet, sans faire outrage à ceux qui ont incarné les premiers méchants. Ils étaient très bien. Mais j’avais pensé à Benjamin assez vite, et malheureusement il n’était pas libre. Il tournait beaucoup, et on ne pouvait pas changer nos dates.
Et là, pour le deuxième, je m’y suis pris un peu plus en amont et Benjamin a pu se libérer un peu, malgré ses obligations sur Ici tout commence. Je suis ravi. Son personnage est chouette et j’étais très content de pouvoir lui donner la réplique. Le duel entre nos personnages est assez savoureux.
On sait que vous réalisez la plupart de vos cascades. Mais est-ce vraiment vous que l'on voit sauter en parachute dans le téléfilm ?
Bien sûr. En fait, j’essaye de tout faire en général, surtout pour ce personnage-là, même si parfois je ne peux pas faire autrement. Mais là j’avais envie de tout faire et je me suis donc mis au parachute pour les besoins du téléfilm. J’avais déjà fait deux sauts l’année dernière, mais je n’avais pas fini la formation. Et là je m’y suis remis en vue du tournage.
On a eu moins de jours de tournage que sur le premier film – 23 au lieu de 26 - et on avait beaucoup plus de décors et de personnages, donc ça a été un tournage très intense. Et pour le parachute, je m’entraînais le dimanche, parce qu’on tournait toute la semaine. Je me suis entraîné et j’ai pu faire le plan qu’on voit à la fin de la première partie et le plan qu’on voit au début de la deuxième partie, où on me voit ouvrir le parachute. C’est vraiment moi. Je suis à 4000 mètres d’altitude, puis à 1500.
Mais pour le plan où je sors de l'avion, on a tourné ça dans un hangar, en version "studio", et ensuite ça raccorde avec deux plans où ce n’est pas moi car il m’aurait fallu quatre jours de tournage de plus pour me concentrer dessus. Ces deux plans, où on voit Paul passer devant le soleil, c’est une doublure qui les a tournés. Et ensuite c'est à nouveau moi que l'on voit à l'écran. C'est très rapide. Ce sont les seules choses que je n'ai pas pu faire, sinon c’est moi à chaque fois.
J'aime bien faire moi-même mes cascades, car je m'amuse beaucoup, et le spectateur peut se mettre à ma place. Et puis le parachute, ou même la scène à moto, ce sont des choses qui sont faisables. Ce n’est pas un accident de voiture ou un saut depuis le toit d’un immeuble. Ça reste évidemment assez sport, mais je trouve ça important de faire moi-même mes cascades dans la mesure du possible.
Après vous être essayé au genre policier avec Profilage, puis à l'action avec Le Saut du diable, y a-t-il d'autres genres que vous aimeriez explorer ?
J'ai envie de comédie. J’aime bien les comédies romantiques américaines, ou qui sont un peu hybrides, comme True Lies ou Mr & Mrs Smith, avec pas mal d’action aussi. J’en ai parlé avec TF1 et on s’est dit qu’on pourrait aller sur ce terrain-là, une comédie avec de l’action, avec du sentiment amoureux. Un peu comme ce qu’il y a dans Le Saut du diable 2, mais plus léger. Donc on va essayer de faire ça l’an prochain.
L'aventure Profilage s'est arrêtée en 2020. Vous avez passé huit saisons dans la peau de Rocher. Repartir sur une nouvelle série récurrente, ça pourrait vous tenter ?
Pourquoi pas. Aujourd’hui les séries durent parfois moins longtemps, ce sont souvent des mini séries. Et il y a une multitude de projets et de possibilités, avec les plateformes notamment. Après, ça dépend des envies de quelqu’un, mais je suis ouvert en tout cas. Profilage m’a tellement apporté. Je n’ai aucun problème avec la récurrence. Tout dépend du projet et du personnage.