A l'occasion de la diffusion d'Addict sur TF1 ce jeudi 27 octobre 2022 dès 21h10, AlloCiné s'est entretenu avec Cécile Bois, l'interprète d'Elodie, l'héroïne de la série. Ici, la comédienne star de Candice Renoir joue une femme mariée et mère de famille dont la relation de couple est dans le creux de la vague.
Avec son époux Yvan (Medi Sadoun) et leurs enfants, ils déménagent dans un autre patelin pour recommencer leur vie à zéro. Bruno (Sagamore Stévenin), leur nouveau voisin, se montre très accueillant et ne tarde pas à montrer un grand intérêt romantique envers Elodie.
Insidieusement, il s'immisce dans les failles du couple et parvient à séduire cette dernière. Leur liaison passionnée éloigne même de plus en plus Elodie des siens car elle tombe amoureuse de Bruno... Or, celui-ci a un passé trouble et c'est en fait un dangereux pervers narcissique !
Avec nous, Cécile Bois revient sur son rôle et cette expérience.
AlloCiné : Pourquoi avoir accepté de participer à "Addict" ?
Cécile Bois : Tout d’abord pour la collaboration avec Didier Le Pêcheur, le réalisateur. Le fait que la série ne soit pas un polar m'intéressait aussi. J'ai trouvé qu'il y avait des choses à faire avec ce personnage que je n'avais pas encore faites.
Parlez-nous d’Élodie, votre personnage ?
C'est une personne modeste, comme tout le monde. La vie la balade au gré des événements et elle la suit. Elle est dans une impasse dans sa relation avec son mari. Ils déménagent avec leurs deux enfants en espérant que les choses vont bouger entre eux. Mais elle fait la connaissance d'un voisin, Bruno, et il semble être assez intéressé par elle... Elle va se laisser emporter par le mouvement, comme elle l’a fait toute sa vie, sans savoir ce que cette aventure va engendrer, malheureusement.
Pourquoi Élodie est-elle irrésistiblement attirée par Bruno ?
Elle a faim de tout : de vie, de renouveau, de sexualité, d'amour, d'aventure, de désirs en tout genre. Ce voisin la rassure et lui offre sur un plateau tout ce qu'elle veut à ce moment-là de son existence. Je trouvais intéressant de faire d'Elodie plus qu'une victime. J'avais très envie qu'elle ait des sentiments pour Bruno au fur et à mesure que l'aventure progresse. Ce n'est pas seulement une histoire de cul ou de manipulation, un thriller avec un bourreau. Je voulais cautionner cet envoûtement parce que tout à coup la raison se perd dans l'amour.
Bruno s’avère être un dangereux pervers… Avez-vous préparé votre rôle en lisant des témoignages de victimes, par exemple ?
On est tous entourés de gens qui ont vécu ça, des hommes comme des femmes. On a tous subi une manipulation d'un tiers que ce soit au sein de la famille, du cercle d'amis ou amoureux. On a tous été victimes plus ou moins à un moment donné. Je n'ai donc pas eu besoin de me renseigner, puis on parle beaucoup des pervers narcissiques depuis ces dernières années. Il suffit d'ouvrir les oreilles et de s'intéresser au sujet avant de faire la série. On comprend vite comment ca fonctionne.
Comment définiriez-vous une relation toxique ?
C'est quand l'autre choisit sa victime à des fins personnelles. La victime ne peut pas exister pour elle-même, elle n'existe que pour le bourreau. Cette personne va la vampiriser de l'intérieur pour lui faire perdre son essence, sa joie, sa personnalité. Elle va couper les ponts autour d'elle pour que la victime s'isole et n'ait plus que lui pour agir et interagir.
Avez-vous pu injecter de vos idées dans l’histoire d'"Addict" ?
Oui, ce n'était pas forcément écrit comme ça au début mais j'avais envie qu’Élodie tombe amoureuse de Bruno. Sagamore Stévenin voyait son personnage comme extrêmement méchant et je me disais "Et s'il était extrêmement malade ?". Or, qui dit malade dit infirmière. Il y avait ainsi quelque chose dans la maladie de Bruno qui nourrissait son amour. Nous en avons discuté avec le réalisateur et le producteur, ils nous ont laissé faire.
Comment s’est passée votre collaboration avec Sagamore Stévenin ?
Très, très bien. C'est quelqu'un qui choisit son entourage, on ne le choisit pas. J'ai eu de la chance ! On a entamé un dialogue qui ne s'est fini que le dernier jour de tournage. Il aime travailler, fouiller, être ébranlé par ce qu'il fait. Il est surinvesti et a besoin d'avoir une logique. J'aime bien répondre à cette énergie-là. Ma chance a été également d'avoir Medi Sadoun de l'autre côté qui lui a un tempérament beaucoup plus feutré et très bienveillant. J'avais vraiment une mer calme et une mer agitée comme partenaires, et j'ai adoré ce contraste.
Élodie partage de nombreux moments très conflictuels avec Chloé, sa fille. Qu’avez-vous pensé de Lucie Vagenheim, son interprète découverte dans l’émission "The Voice" il a quelques années ?
C'est une vraie bosseuse, qui travaille le fond et la forme. Elle cherche et observe, avec beaucoup d'humilité. Elle chante souvent pour le plaisir de toutes les oreilles du plateau ! Nos rapports sont effectivement conflictuels dans la série et, à chaque fin de ces scènes, Lucie était désolée car elle avait du mal à revenir de jusque là où elle était partie dans son interprétation. C'est quelqu'un de très habité.
Y avait-il un coordinateur d’intimité sur le plateau dans le cadre de vos scènes de sexe ?
Non. J'ai failli ne pas faire la série à cause de ces séquences. Je crois que le montage final a été un peu édulcoré parce qu'il y avait beaucoup de scènes de sexe dans les trois premiers épisodes. Cela allait assez loin dans "l'érotisme". J'ai beaucoup parlé avec le réalisateur qui m'a rassuré. Rencontrer mes partenaires m'a aussi permis de comprendre dès la première répétition que ça allait bien se passer. Après, il fallait se lancer ! C'est gênant pour tout le monde, pour l'équipe technique, pour l'équipe artistique... Cela dit, ces scènes allaient avec le sujet et n'étaient pas gratuites.