Honoré au Festival Lumière à l'occasion de l'édition 2022, Tim Burton s'est prêté à l'exercice de la masterclass devant un théâtre complet ce vendredi 21 octobre. Pendant 1h20, le réalisateur américain a répondu aux questions de Thierry Frémaux, le directeur du festival, du journaliste Didier Allouch, mais aussi du public.
AlloCiné a assisté à l'événement et vous propose de revivre cette rencontre à travers trois parties. Après un premier volet consacré à son rapport compliqué avec Hollywood, lumière sur son aventure autour de Batman et les films chers à son cœur.
Juin 1989, la Batman mania envahit les États-Unis. Les produits dérivés s'arrachent, tout comme la bande-originale chantée par Prince, et les chiffres au box-office s'envolent. Derrière ce succès phénoménal, Tim Burton, jeune réalisateur, signe son troisième film :
"Avant Batman, je n'avais jamais entendu le terme "franchise". Pour moi, à l'époque, c'était nouveau et donc très excitant. Mais ce qui est amusant, c'est que maintenant les gens me demandent ce que je pense du nouveau Batman. Et quand je reviens en arrière, j'ai envie de rire et de pleurer parce qu'on me reprochait de faire des films trop sombres. Aujourd'hui, les miens ressemblent à du Disney."
Par la suite, Tim Burton explique les raisons qui l'ont poussé à adapter les aventures du héros de Gotham City : "Pour moi, c'était la psychologie, ce besoin de se cacher et cette dualité entre la lumière et l'obscurité. Je devais trouver une connexion entre ces thèmes et moi-même pour être capable de le faire, pour parler aux acteurs ou au directeur de la photographie. Je me devais de ressentir les choses autant que possible."
Le réalisateur s'est attardé quelques instants plus tard sur les films qui comptent beaucoup pour lui. Parmi eux, il cite Edward aux mains d'argent et Ed Wood, dont le tournage a été l'une de ses expériences favorites : "Le cinéma est un art collaboratif. Sur Ed Wood, on était une petite famille étrange. Pour moi, c'est ce qu'il y a de plus fort et de plus difficile à créer, mais aussi de plus agréable."
Mes films sont comme mes enfants.
Un autre film dont il est particulièrement fier : L'Etrange Noël de Monsieur Jack. Ce long métrage est réalisé par Henry Selick. Tim Burton en est le scénariste et le producteur. Il raconte : "C'était une œuvre très spécifique, précise et pour une fois, tout s'est passé comme je l'avais imaginé."
Conscient que certains de ses longs métrages n'ont pas rencontré le même succès critique, le cinéaste affirme qu'il les aime tous, "même les plus mauvais" : "Ce sont comme mes enfants, ils sont spéciaux à leur manière et ils représentent un moment de ma vie. Certains ont leurs défauts, mais personne n'est parfait."
Tim Burton à la rencontre de ses fans à l'issue de la masterclass à Lyon :
Propos recueillis par Thomas Desroches, à Lyon, le 21 octobre 2022.