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Mathieu H.
21 abonnés
290 critiques
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4,5
Publiée le 3 janvier 2013
Il est de plus en plus difficile de noter Pedro Almodovar, tant cet homme sait nous surprendre à chaque fois qu'il se saisit d'une caméra. Ce film est probablement un des plus personnels, tant il a mis du temps à aboutir dans l'esprit du cinéaste, que celui-ci revendique comme en partie autobiographique. Injustement boudée par les festivals, "La Mauvaise Education" est probablement un des films les plus sombre de l'auteur, empreint de pédophilie, de drogue, de meurtres, de chantage... Mais par ses personnages loufoques et improbables qui peuplent ce monde, un scénario ficelé comme rarement et surtout une immense pudeur face à ces faits sordides, on reconnait et se laisse séduire par cet aura que ses longs métrages dégagent systématiquement. Almodovar, derrière cette carapace de "film noir" donnée à son film, reste un formidable conteur et signe un nouvelle éloge de la fiction et de cet art dont il ne cesse de nous abreuver.
Du grand art, même si parfois on est un peu perdu. Almodovar arrive a nous parler de sexualité enfantine sans être scabreux, de nous parler de de l'hypocrisie des curés sans sombrer dans le grotesque, et de nous parler d'homosexualité avec naturel. Une mention spécial pour l'acteur mexicain Gael García Bernal qui porte le film et dont le rôle en travesti est extraordinaire (l'un des plus beaux rôlex de travesti de l'histoire du cinéma)
Sur le coup lorsque le film s'est terminé j'ai été un peu desemparé pour pouvoir en penser quelque chose mais avec un peu de recul je peux dire que j'ai beaucoup aimé , deja esthetiquement j'ai trouvé ca trés réussi et au niveau des acteurs aussi ( a visionner en vostfr c'est beaucoup mieux ) . L'histoire est vraiment originale , un peu confuse selon moi mais vraiment interressante et surprenante . Atypique
Je crois que ce film est celui que je préfère d'Almodovar. Il est en effet très esthétique et bien écrit, pour rejoindre les critiques précédentes. C'est à la fois drôle, touchant, et émouvant. Je le revois toujours avec autant de plaisir. De plus, le jeu de Gael Garcia Bernal est tout simplement fantastique, très impressionnant. Son (ses) personnage(s) ici est(sont) à l'exact opposé de celui de "Carnets de Voyage", ce qui montre qu'il est un grand acteur, capable de jouer tous types de rôles.
Un très bon Almodovar ( enfin si on peu dire qu'il en existe des mauvais ). Une belle histoire, et bien racontée. Garcia bernal magique une fois de plus. Je vous le conseille mais attention aux âmes sensibles.
Un "petit Almodovar", cette histoire ne m'a pas spécialement touchée ni intéressée. Reste le style inimitable du maître ibérique qui rend, même ses oeuvres mineures, très intéressantes à suivre.
De tous les Almodovar que j'ai vu jusqu'ici, "La Mauvaise éducation" est de loin celui qui m'a le plus déçu. Disons que je n'ai vraiment réussi à me plonger dans cette intrigue à base d'homosexualité, de meurtre, de souvenirs d'enfance, de monde du cinéma, de pédophilie car elle donne l'impression d'être plus alambiquée qu'ambitieuse. Et qui dit alambiqué dit confusion mais aussi généralement absence d'émotions ; ce qui est le cas ici bien sûr. Mais la plus source de déception vient de la direction d'acteurs. La faute en revient surtout à la quasi-absence de rôle féminin ; domaine qui est la grande spécialité du cinéaste et en conséquence ne parvient pas à trouver l'état de grâce qu'il a avec ses comédiennes fétiches. Ce que l'on retient surtout de tout cela c'est qu'il est à croire qu'un Almodovar sans femmes est un Almodovar sans vie.
Une fois de plus Almodovar nous fait entrer dans un univers complexe bien à lui, de part un scénario fort et surprenant. Gael Garcia Bernal est hallucinant, l'un des meilleurs Almodovar!
Almodovar parfait. Intrigue et travestis, boîte à frissons musicale et le très sculptural Gaël Garcia Bernal en prime. Film sexy, intelligent et déjanté.
La Mauvaise éducation est , n'ayons pas peur des mots , un chef-d'oeuvre de Pedro Almodovar . En effet , tout le talent du cinéaste espagnol se retrouve dans cette réalisation superbe et poignante qui est sans doute son film le plus personnel jusqu'à ce jour . La Mauvaise éducation est un film qui semble extrêmement dur à raconter et à résumer . Pour faire simple , il narre le destin de deux garçons se nommant Enrique et Ignacio qui grandissent dans un internat religieux et dont l'un d'entre eux fascine le prêtre et enseignant de littérature , le Père Manolo . Ces trois personnages vont être amenés à se revoir et le film va sombrer dans une sorte de tragédie ( ou du moins de drame ) . C'est un film qui est sur un plan d'écriture et d'idées , absolument fantastique et intéressant puisque cette histoire mélangeant à la fois amour , passion , trahison , vengeance , chantage , manipulation et meurtre , donne au spectateur l'occasion d'assister à un travail cinématographique sur le papier vraiment complet , achevé et précis . Et dans la mise en scène , dans la réalisation en elle-même , comme beaucoup de films du cinéaste espagnol , La Mauvaise éducation ne déçoit pas , le film est magnifique , extrêmement esthétique et plaisant et il est également intéressant de noter une mise en abîme intéressante dans le long-métrage . En conclusion , c'est avec talent de cinéaste que Almodovar arrive à dresser à filmer l'écoulement du temps , les ravages , les relations fatales et destructrices . Magistral .
On peut difficilement dire qu'Almodovar fait de mauvais films, ils sont toujours très personnels, originaux et d'une esthétique latine personnelle tout en sachant rester grand public. Mais là, il franchit une étape, celle de se couper du public qu'il avait patiemment conquis en faisant finalement beaucoup de concessions à la norme. Il s'agit en fait du premier film ouvertement axé sur l'homosexualité masculine traité comme un opus sur l'hétérosexualité avec une qualité cinématographique exceptionnelle. Pas d'angélisme, pas de fard, pas d'effet ghetto, tout coule de source comme si ce monde avait toujours existé en dehors de la représentation cinématographique habituelle, incestueuse, pédophile ou folle tordue, comme l'illustre le plus consensuel et caricatural "People". Seul "Philadelphia" avait osé aller aussi loin jusqu'ici. Le scénario est à tiroirs (et il faut saluer la finesse de la bande annonce qui ne correspond pas au "vrai" film pour mieux nous surprendre), on ne s'ennuie pas une seconde puisqu'il y a un suspense bien étudié. La mise en abîme sur le monde du cinéma est (très) bien intégrée. La musique approche le sublime, et n'est, hélas, pas présente dans la scène de la piscine. Les acteurs sont parfaits, même si l'on reste sur sa faim en comparaison avec certains jeux d'acteurs hollywoodiens, ou même de Victoria Abril ou Paredes. Mais il est vrai que le sujet n'est pas la démesure féminine hystérique. Enfin et surtout, certaines scènes sont photographiquement et picturalement superbes. Seul un cinéaste espagnol peut faire cohabiter le rouge et le vert de cette manière. Bref, un film abouti qui reste une oeuvre d'art personnelle tout en acceptant les règles du cinéma de divertissement de manière presque classique. Mais en les détournant pour ménager la qualité d'auteur d'un réalisateur décidément très au dessus du panier. On peut saluer le courage indéniable du réalisateur de se couper momentanément (ou définitivement suivant leur intelligence) d'une certaine frange de son public qui jusqu'ici s'amusait des transsexuels ou des folles. Rien de cela ici, il était temps pour notre société soit-disant moderne et tolérante. Attention : Certaines scènes sont crues (mais pas de détails porno comme chez Gallo) et nécessitent un avertissement autant pour les enfants que pour les hétérosexuels.
Deux lectures possibles. L'une purement cinématographique qui vaudrait bien la note maximale à cette Mauvaise éducation tant la maitrise narrative et la qualité des acteurs sont impressionnantes et l'autre plus catholique (disons au moins "juste") qui n'en finit plus de constater qu'on ne parle de l'Eglise qu'en les termes les plus noirs (bien que ce soit fait ici de manière subtile et moins manichéenne ce qui est appréciable) et qu'on y cantonne la pédophilie comme si elle n'existait pas ailleurs... De là à dénigrer totalement ce film, il y a un pas qu'on ne franchira pas. La Mauvaise éducation c'est quand même du grand art, à savourer en conscience.
Probablement le film le plus personnel d'Almodovar, La Mauvaise éducation est aussi le fruit de ses fantasmes les plus crus. Personnel au point qu'il est très difficile de pouvoir adhérer totalement à ce long-métrage. Après avoir vu quelques récentes merveilles comme Volver ou La Piel que Habito, le seul risque de voir d'autres films du réalisateur est la déception. C'est d'ailleurs le mot parfait lorsque l'on s'aperçoit que le cinéma d'Almodovar n'est qu'une grande supercherie dans le sens où chaque nouvelle oeuvre n'est que le recyclage du précédent. Ainsi, les complots qui surprenaient auparavant sont maintenant monnaies courantes et la seule impression qui domine chez le spectateur est de toujours regarder le même film, sous une trame différente. Non pas que l'esthétique, qui lui est propre, ou les acteurs soient à blâmer. Juste ce sentiment de toujours assister au même spectacle.
Excellent, génial... Du grand Almodovar, certainement le meilleur avec "Parle avec elle" je trouve. Pour un public avertit, à ne pas mettre entre des mains de grenouilles de bénitier lol quelle provocateur ce "pansexuel" d'Almodovar... Ce film en met plein la vue (pour ne pas dire plein le cul... lol) Son côté très underground rappele ses débuts avec "pepi, luci, bom y las otras del monton", mais avec au contraire, un scénario diaboliquement bien rodé je n'en dis pas plus, et une image parfaite... L'"underground" est ici vraiment esthétique. J'suis hétéro et pour moi c'est gore, j'imagine que ce film représente une certaine libération des murses: l' homo est mis à nu en même temps que ses tabous, ses vices, et sur grand écran on voit tout ou presque, si ca choque c'est tant mieux. Ce film deviendra culte 5/5.