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    En quatrième vitesse
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "En quatrième vitesse" et de son tournage !

    La genèse du film

    Dès le début du projet, Robert Aldrich et le scénariste A.I. Bezzerides admettent qu'ils n'apprécient guère le roman Kiss me deadly de Mickey Spillane. Bezzerides surenchérit en déclarant avoir seulement gardé le titre et jeté le reste. Il se réapproprie l'oeuvre originale, l'enrichit et la rapproche de l'univers d'Aldrich. Il écrit le scénario en trois semaines et y introduit une réflexion sur le mythe de Pandore et l'arme nucléaire. Le film reprend toutefois la violence et la galerie de personnages du livre.

    Tournage

    Le tournage d'En quatrieme vitesse commence le 27 novembre 1957 et dure à peine 21 jours. Le budget se limite à 425 000 dollars.

    Différentes versions

    En 1955, les spectateurs d'En quatrieme vitesse restent médusés : le héros du film, Mike Hammer, et sa fidèle assistante Velda trouvent la mort dans l'explosion finale. C'est du moins ce que laisse croire la dernière scène : la maison dans laquelle Hammer cherche Velda explose, et le film s'arrête brutalement. Dans le scénario, les deux protagonistes survivent. C'est d'ailleurs le cas dans la version plus longue retrouvée par la suite. Dans la version raccourcie, la scène finale comporte quatre plans sur la maison qui brûle. Sur la copie retrouvée, elle comporte seize plans : on y voit Hammer et Velda agenouillés dans la mer.

    Contexte historique

    Ce n'est pas un hasard si l'intrigue d'En quatrieme vitesse est centrée autour de la menace nucléaire. Après des guerres successives et le traumatisme d'Hiroshima, le monde est plongé dans l'angoisse et le doute. Le film est tourné en 1954, dans un climat de guerre froide et de peur face à la bombe atomique.

    Les réactions du public

    La réflexion sur le mythe de Pandore et la menace atomique suscitent l'admiration en Europe. Mais les Américains ne voient pas la référence à la boîte de Pandore. Pour Robert Aldrich, le film recèle d'allusions contre le maccarthysme. Les Français voient dans En quatrieme vitesse une multitude de symboles.

    Un sommet du film noir

    En quatrieme vitesse est un modèle de référence du film noir. La scène d'ouverture, d'une rare violence, donne le ton du film. La réussite d'En quatrieme vitesse est due à la maîtrise et au savoir-faire de Robert Aldrich et de son scénariste A.I. Bezzerides. Aldrich excelle dans la violence tant physique que morale, comme en témoigne l'incroyable Qu'est-il arrive a Baby Jane? en 1962.

    A.I. Bezzerides

    A.I. Bezzerides est à la fois script doctor (il est appelé en cas de problème sur l'intrigue d'un film) et scénariste. En quatrieme vitesse (1955) n'est ni sa première adaptation, ni son premier film noir. En 1951, il adapte le roman de Gerard Butler Mad with much heart pour Nicholas Ray. Le titre du film est La Maison dans l'ombre.

    Un héros atypique

    Dans En quatrieme vitesse, Ralph Meeker campe un héros des plus inhabituels : Mike Hammer est plutôt antipathique, dur et macho. En 1967, Meeker est un des Douze Salopards de Robert Aldrich.

    Une musique inhabituelle

    Pour En quatrieme vitesse, Robert Aldrich a choisi d'utiliser une musique à contre-emploi. Fait rare dans l'histoire des films policiers, c'est de la musique classique qui accompagne l'intrigue d'En quatrieme vitesse.

    Aldrich assistant réalisateur

    Dans les années 40, Robert Aldrich est assistant réalisateur. Il a notamment travaillé sur L'Emprise du crime (1946, Lewis Milestone), Sang et or (1947, Robert Rossen) et Bel Ami (1947, Albert Lewin).

    Succès et échecs

    Robert Aldrich connaît un succès critique constant, mais il connaît des hauts et des bas au box office français. En 1955, Le Grand couteau reçoit le Lion d'or au fetival de Venise, mais il rassemble seulement 220 000 spectateurs en France. La même année, Alerte à Singapour et En quatrieme vitesse totalisent chacun environ 440 000 entrées. En revanche, Vera Cruz (1955) dépasse la barre des 4 500 000 spectateurs. Malgré son échec commercial en France, Alerte à Singapour est le film qui révèle Aldrich au public dans le monde.

    Mickey Spillane et Mike Hammer

    Le détective privé Mike Hammer est très connu en France. Son créateur, Mickey Spillane, a publié bon nombre de ses aventures aux Presses de la Cité, dans la collection Mystère. C'est un auteur populaire dont les romans ont fait l'objet d'adaptations pour la télévision et le cinéma. Dans les années 80, Stacy Keach incarne le détective dans une série qui connaît un grand succès. En 1963, Spillane interprète lui-même Mike Hammer dans Solo pour une blonde. En 1974, il joue dans un épisode de la série télévisée Columbo intitulé Publish or perish.

    Jack Elam

    Jack Elam mène une carrière de comptable lorsqu'il est repéré dans une société de production pour laquelle il travaille. Possédant un physique charismatique et un regard inquiétant, il devient rapidement un habitué des rôles de tueurs. Robert Aldrich lui offre des rôles sur mesure dans Vera Cruz (1954) et En quatrieme vitesse (1955). Il est un bandit patibulaire dans Règlement de comptes à O.K. Corral (1957) de John Sturges, mais peut aussi se retrouver du côté de la loi, comme dans Rio Lobo (1970) d'Howard Hawks.

    Rôles de méchants

    Jack Lambert, Albert Dekker et Strother Martin tiennent des rôles de méchants dans En quatrieme vitesse (1955, Robert Aldrich). En 1946, Lambert et Dekker interprètent déjà des gangsters brutaux dans Les Tueurs (Robert Siodmak). En 1969, Dekker et Martin se retrouvent en bandits sans scrupules dans La Horde sauvage de Sam Peckinpah.

    Victor Saville

    Victor Saville est le producteur exécutif d'En quatrieme vitesse (1955, Robert Aldrich). Le film s'inspire du roman Kiss me deadly de Mickey Spillane. Saville est plus connu pour ses réalisations : en 1954, il tourne Nettoyage par le vide avec Anthony Quinn. Le film est à nouveau tiré d'un roman de Spillane : The Long wait.

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