Grande fresque historique réalisée par Martin Scorsese, Gangs of New York est un grand moment de cinéma, spectaculaire et émouvant, sur l’Amérique des années 1800. Entre fresque historique à grand spectacle et drame, Gangs of New York est un des plus beaux films de Martin Scorsese. En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre de New York, est le théâtre d’une guerre de gangs entre immigrants irlandais d’un côté, les Lapins Morts menés par Père Vallon, et les Natifs de l’autre, dirigés par le sanguinaire Bill le Boucher. Ce dernier met rapidement en déroute les Lapins Morts en tuant leur chef, et prend par la même occasion le contrôle exclusif des rues de la « grosse pomme ». Et afin de renforcer son pouvoir, Bill s’allie avec l’influent politicien Boss Tweed. Seize ans plus tard, le gang des Natifs règne toujours en maître sur New York. Devenu adulte, Amsterdam Vallon revient à New York, là où il a grandi étant petit, afin de venger la mort de son père en éliminant son assassin : Bill le Boucher. Sorti en 2003, Gangs of New York ne fut peut-être pas le succès espéré par Martin Scorsese et les producteurs avec à peine 200 millions de dollars de recettes dans le monde. Mais là n’est pas l’essentiel puisque si Gangs of New York fut un semi-échec au box-office il s’agit d’un grand film nous racontant une fresque historique spectaculaire et passionnante. Le projet est née dans l’esprit de Scorsese dans les années 1970 quand il lut pour la première fois le roman homonyme d’ Herbert J. Asbury. Et il lui aura fallut plus d’un vingtaine d’années pour livrer son film. Entre problèmes de budget et dates de sortie repoussées, le Gangs of New York de Scorsese, sont dream movie si on peu l’appeler ainsi, à connu pas mal d’obstacles. Mais malgré tous ces problèmes il en ressort un film grandiose qui se trouve être l’une des plus grandes fresques historiques sur l’Histoire de l’Amérique. Rien de plus passionnant que l’Amérique du XIXème siècle. Etant passionner d’Histoire et aimant beaucoup l’histoire des Etats-Unis, Gangs of New York était, je l’avoue, un film qui m’intéressais fortement. Rien que la tagline « L’Amérique est née dans la rue » présente sur l’affiche du film est alléchante ainsi que le casting impressionnant et son histoire qui semble être très intéressante et fort spectaculaire. Et verdict : Gangs of New York ne m’a pas déçus. Bon il est vrai que j’aurais espéré plus de batailles dans les rues mais celles qui nous sont livrées sont d’une puissante intensité montrant la violence des combats qui avaient lieu dans les rues dans les années 1800. Mais à part cette toute petite déception, le film vaut vraiment le coup d’œil rien que pour son impressionnante reconstitution de la « grosse pomme ». Avec ses décors magnifiques et son ambiance très XIXème siècle, Gangs of New York nous emporte dans cette histoire de vengeance entre le fils d’un défunt chef de gang et le chef du plus dangereux de la ville. Et ce qui est très intéressant c’est que le film mélange réalité et fiction avec habilité, par exemple les terribles émeutes de 1863 qui ont secoué la ville se sont véritablement déroulées sous le nom de Draft Riots tandis que la vengeance d’Amsterdam Vallon n’est que pure fiction. Le personnage de Bill le Boucher qu’interprète Daniel Day-Lewis, qui livre sans aucun doute la plus impressionnante et marquante prestation du film, serait inspiré de Bill Poole, un boucher devenu boxeur professionnel. Le film présente donc avec réalisme la vie du New York de 1846 à 1863 qui connu des évènements historiques importants aux travers de personnages complexes et fascinants. Parmi ces personnages passionnants figure bien évidemment celui de Day-Lewis, déjà évoqué si dessus, mais j’aimerais m’attarder un peu sur lui qui est vraiment bluffant dans son rôle. Armé de couteaux de boucher, de hachoirs et autre lames aiguisées, Bill le Boucher est un homme violent, puissant et impitoyable dans les combats. Avec son œil de verre terrifiant, ses cheveux gras plaqué sur son front et sa démarche d’un homme influent, Bill le Boucher par Daniel Day-Lewis est un personnage à la fois sanguinaire et fascinant tant il est magistralement interprété, le tout récompensé du BAFTA du Meilleur acteur en 2003. L’acteur est tellement bon qu’il vole un peu la vedette aux autres qui se débrouillent tout aussi bien comme Leonardo DiCaprio qui collaborait pour la première fois avec Martin Scorsese, Cameron Diaz est très bien dans son rôle et ils sont suivis par de très bon seconds rôles tels que Liam Neeson en Père Vallon, Brendan Gleeson en Monk McGinn, John C. Reilly en Happy Jack et Jim Broadbent en Boss Tweed. Fort de son casting, de son scénario, de sa reconstitution, de sa musique également, le film bénéficié de l’excellente réalisation de Martin Scorsese qui prend bien son temps pour nous raconter son histoire, le film s’étale sur 2h40 c’est pour dire. Dynamique et intense dans les sanglantes scènes affrontements, posé et lent lors des scènes intimes et de dialogues, Scorsese qui remporta le Golden Globes du Meilleur réalisateur en 2003, maîtrise son film comme jamais et livre ainsi un grand moment de cinéma. Avec dix nominations aux Oscars en 2003, Gangs of New York repartira malheureusement bredouille mais constitue désormais un grand film historique, spectaculaire, instructif et divertissant, du grand cinéma comme on aime en voir.