Partition sombre et martiale, la bande originale de Battle royale composée par Masamichi Amano a été écrite en un temps record. Moins d'une semaine a en effet séparé la fin du montage final (nécessaire pour écrire des mélodies accompagnant le film) et l'enregistrement de la musique à Varsovie. Une semaine de nuits blanches pour 90 minutes d'accompagnement orchestral de 120 instruments, qui obligea Masamichi Amano à continuer d'écrire ses partitions pendant les pauses des enregistrements définitifs.
Quarante élèves composent la classe B de 3e année du collège Shiroiwa, désignée au hasard pour participer à Battle Royale. Quarante participants auxquels s'ajoutent les deux mystérieux étrangers que les adolescents découvrent à leur arrivée sur l'île du jeu. Soit quarante-deux comédiens, dont le casting a donné lieu à plus de 8000 candidatures. Débuté en octobre 1999, celui-ci ne fut bouclé que six mois plus tard.
Le film, qui traite indirectement du rapport entre la jeunesse et la génération précédente, a été l'occasion de querelles entre le réalisateur Kinji Fukasaku et son propre fils, Kenta Fukasaku. Celui-ci, qui fut scénariste et proche collaborateur de son père sur ce projet, décrit ce conflit de génération : "Nous ne nous étions jamais disputés auparavant [...]. Mais sur ce film, nous nous sommes vraiment affrontés comme chien et chat."
Elément important et mystérieux de la fin du film, le tableau naïf dévoilé par le professeur Kitano est peint par Takeshi Kitano lui-même. Le style enfantin du dessin est voulu par l'acteur réalisateur qui a cherché à peindre avec l'état d'esprit d'un enfant de 10 ans. Les spectateurs de Hana-Bi avait déjà pu apprécier le travail de peintre de Kitano puisque le cinéaste avait signé les toiles que l'un des policiers exécute dans le film.
A sa sortie au Japon en décembre 2000, Battle royale a été interdit au moins de 15 ans en raison de la violence graphique de certaines scènes. Désireux de montrer son film à une majorité d'adolescents, Kinji Fukasaku a lui-même assuré les coupes des moments les plus durs de son film et décidé de baisser le son des scènes de tueries. Cette "édition spéciale" de Battle Royale comporte au final huit minutes de moins que son original, pour atteindre 113 minutes. C'est cette version allégée qui a été distribuée en France à partir du 21 novembre 2001
Le film est librement adapté du roman homonyme de Koshun Takami, best-seller au Japon.
Les prises de vue de Battle royale se sont déroulées sur la petite île déserte de Hachijo-ko-jima. Les techniciens arrivaient chaque jour en bateau d'une île voisine alors que les acteurs débarquaient avec le matériel en hélicoptère, sur un héliport spécialement construit pour l'occasion. Hachijo-ko-jima n'étant pourvu ni d'eau ni d'électricité, la régie devait quotidiennement acheminer des réservoirs d'eau et des générateurs électriques afin d'assurer le tournage.
Pour incarner l'ambigu professeur Kitano, Kinji Fukasaku ne pouvait imaginer personne d'autre que Takeshi Kitano. Cette réunion de deux monstres sacrés du cinéma japonais prend des airs de retrouvailles puisque les deux hommes s'étaient déjà croisés en 1989 lors de la post-production de Violent Cop, le premier film de Kitano derrière la caméra, dont le réalisateur initialement retenu n'était autre que Kinji Fukasaku.
Le réalisateur explique que son intention n'était pas seulement, comme une première approche pourrait le laisser penser, de divertir ou choquer (selon le public) par une violence gratuite, mais bien de réveiller une jeunesse japonaise jugée apathique : “Au Japon, la véritable crise réside dans la perte d'énergie. Ce film constitue une tentative pour faire ressurgir l'énergie japonaise”, explique-t-il.
A la question “Pourquoi n'y a-t-il aucune scène de sexe ou de nudité dans votre film ?”, il répond pourtant malicieusement : “J'aime beaucoup le sexe et la nudité, mais j'aime encore plus la violence !”