Le film fait suite au Le Parrain premier du nom et sera suivi par un troisième opus.
Un remontage a été effectué par Francis Ford Coppola lui-même pour la télévision, regroupant les deux films avec quelques scènes en plus, dans les années 1980 ; il en fit de même après avoir réalisé Le Parrain, en 1992.
A la base, Francis Ford Coppola ne désirait pas réaliser la suite du Parrain, tant le premier tournage et ses rapports avec le Studio Paramount avaient été compliqués. Face au succès du premier opus, le studio tenait vraiment à ce que le réalisateur reprenne le flambeau. Après moult négociations, Coppola n'accepta le challenge que si on lui assurait le contrôle artistique total du film.
Coppola désirait que Marlon Brando, vieilli pour le premier film, soit rajeuni pour jouer, en toute logique, le rôle de Vito Corleone jeune. Le réalisateur eut beaucoup de mal à trouver la perle rare avant de faire passer une audition à Robert de Niro qu'il avait vu dans Mean Streets et d'être séduit par sa performance. De Niro qui, avait déjà auditionné pour un rôle dans Le Parrain, avait, par ailleurs, passé du temps à étudier le style de jeu de Brando et était parfaitement capable de recréer les gestes, la voix et l'attitude de l'acteur lorsqu'il était Vito.
Né en Sicile et immigré aux Etats-Unis, Vito Corleone se devait de parler en italien pour que Le Parrain II soit crédible. Même si De Niro a des origines italiennes, il ne savait pas parler la langue et a donc dû apprendre. Pour ce faire, l'acteur s'installa durant trois mois en Sicile !
"Je voulais que les gens aiment Michael, l'aiment dans le sens où je voulais qu'ils le voient, le comprennent, lui et son dilemme, sans leur demander de s'identifier à lui. C'est ce que je recherchais. C'est très difficile à faire et je pense que j'y suis parvenu. J'en suis très fier." (in Al Pacino, a life on the wire, p.111, de Andrew Yule, ed. McDonald & c°, Londres, 1991).
Le film a été nommé aux oscars pour les meilleurs rôle masculin (Al Pacino), second rôle masculin (Michael V. Gazzo, Lee Strasberg), second rôle féminin (Talia Shire) et costumes. Vainqueur dans les catégories d'acteur (Al Pacino), de second rôle masculin (Robert De Niro), décors, réalisateur (Francis Ford Coppola), musique (Carmine Coppola, Nino Rota), film (Francis Ford Coppola, Gray Frederickson, Fred Roos) et scénario (Francis Ford Coppola et Mario Puzo).
De Niro, pour sa performance, reçut l'oscar du meilleur second rôle, malgré sa prestation en italien ; pour rappel, seuls Sophia Loren, Roberto Benigni et Benicio Del Toro ont reçu également un oscar alors que leurs rôles n'étaient pas en anglais.
En plus de l'oscar pour De Niro, le film reçut ceux de meilleurs film, mise en scène, adaptation, décors et musique.
Le Parrain II est la première suite jamais produite à avoir remporté l'Oscar du Meilleur film. En 2003, le film est rejoint dans cette catégorie très restreinte par Le Seigneur des Anneaux : le retour du roi.
Le tournage du Parrain II a débuté le 23 octobre 1973, au Lac Tahoe, situé entre le Nevada et la Californie. C'est là que l'on peut découvrir la grande propriété isolée de Michael qui s'appelle en réalité la Fleur du Lac. Elle a été construite dans les années 30 par l'industriel américain Henry J. Kaiser.
Beaucoup plus grand, beaucoup plus cher ! Le budget du Parrain II a atteint les 15 millions de dollars, deux fois et demi plus d'argent que le premier opus. Il faut dire que tout a été fait en très grand et que l'équipe a dû se déplacer très fréquemment, passant de l'Europe à la République Dominicaine (pour les scènes à Cuba) mais aussi jusqu'à New York. Le tournage a d'ailleurs duré 104 jours alors que le premier n'avait duré que 62 jours. A la fin tous les membres de l'équipe, Pacino et Coppola en premier, étaient exténués.
Grands amis à la ville, Al Pacino et John Cazale se sont donnés la réplique à trois reprises. Frères dans les deux premiers volets du Parrain, ils ont ensuite braqué une banque dans Un après-midi de chien en 1975. Si John Cazale n'a logiquement pas pu donner la réplique à Robert de Niro dans Le Parrain II, il en aura l'occasion des années plus tard dans Voyage au bout de l'enfer, son dernier rôle avant sa mort.
Roman Coppola, le fils de Francis et Eleanor Coppola, apparait dans le second opus du Parrain. Il interprète Sonny Corleone enfant, dans la partie où l'on découvre la jeunesse de Vito. Roman était déjà apparu comme figurant dans le premier volet aux côtés de son frère Gian-Carlo. On les aperçoit lorsque Sonny tabasse Carlo dans la rue mais aussi durant les obsèques de Don Corleone (Marlon Brandon) derrière Tom Hagen et Michael.
Comme ses frères et avant d'avoir l'un des rôles principaux du Parrain III (Mary, la fille chérie de Michael), la petite Sofia Coppola a fait de la figuration dans Le Parrain II. On l'aperçoit sur le bateau qui emmène le jeune Vito aux Etats-Unis. Quand elle n'était qu'un bébé, elle avait été également l'enfant de Connie et Carlo lors du baptême à la fin du Parrain. [La photo ci-dessous date du Festival de Cannes 1979 au moment de la présentation d'Apocalypse Now].
Combien de morts dans la trilogie du Parrain ? Le bodycount du premier opus s'élève à 21 morts, exactement le même nombre de morts que dans le second opus. Quant au troisième film, il a presque doublé en termes de violence puisqu'on y comptabilise 40 morts.
Déjà à l'époque du Parrain, les tabloïds avaient des yeux et des oreilles partout. Durant les prises de vue new-yorkaises, Coppola a ainsi rencontré de nombreux problèmes personnages, notamment dans son mariage avec Eleanor, problèmes qui n'ont pas échappé aux rubriques people des magazines américains. A l'époque, le réalisateur et son assistante de production, Melissa Mathison, auraient effectivement entretenu une liaison. Mathison, qui devint ensuite scénariste, épousa par la suite un certain Harrison Ford.
Le propriétaire abusif Signor Roberto est l'un des premiers new-yorkais à avoir eu un aperçu de la manière dont Vito Corleone gérer les affaires (et le bonheur de ses amis). Dans la scène où Signor Roberto tente d'entrer dans son magasin d'huile d'olive, il ne parvient pas à ouvrir la porte qui semble coincée. Ce passage est totalement improvisé étant donné que Coppola avait fait exprès d'installer une porte vraiment très compliquée à ouvrir sans le dire à Leopoldo Trieste, un acteur italien de renom, afin qu'il réagisse à sa manière...
Dans un documentaire, Mario Puzo a révélé qu’il ne désirait pas que Fredo meure à la fin du film mais que, devant l'insistance de Coppola, il avait fini par accepter cette direction à la seule condition que le meurtre de Fredo ordonné par Michael n'ait lieu qu'après la mort de leur mère. L'auteur estimait que si Michael commanditait le meurtre de son frère avant, le public ne pourrait jamais lui pardonner.
Le personnage de Clemenza interprété par Richard Castellano devait apparaître dans le second opus du Parrain. Selon la rumeur et les dires de Coppola, Castellano insistait pour que sa femme, Ardell Sheridan, (qui joue sa femme dans le film) écrive ses scènes. Coppola refusa et son personnage fut tué et Puzo et Coppola créèrent le personnage de Frank Pentangeli, censé le remplacer à la tête des opérations des Corleone à New York.
Pour autant, Richard S. Castellano donne une version très différente de son éviction du Parrain II. Dans les années 80, il explique au New York Post avoir eu des doutes quant à la trahison de Clemenza qu'il trouvait irréaliste tant ce dernier avait toujours loyal avec la famille Corleone. D'autre part, il se serait retrouvé devant une autre abbération lorsque Coppola, qui lui avait fait perdre du poids dans le premier film, lui aurait demandé de reprendre du poids de suite pour le second volet : "La demande était impossible (…) J’étais descendu à 88 kilos. Lorsque j’ai reçu le script cinq minutes plus tard, il me fallait remonter à 136 kilos." L'acteur, qui n'a plus jamais retrouvé de rôles à sa mesure, contestait les dires de Coppola sur son insistance à réécrire le script : "Une fois que le mensonge est sorti, le mensonge est répété et il prend."
Michael V. Gazzo qui incarne le rôle de Frankie Pentangeli, en lieu et place de Clemenza, est apparu dans Sur les quais avec Marlon Brando. Il est également amusant de savoir que l'acteur a, par la suite, joué dans la série adaptée de Serpico, même si son ancien camarade Al Pacino n'y apparaissait pas.
Il avait été négocié dès le départ que Marlon Brando apparaisse – comme James Caan/Sonny - dans la toute dernière scène du film lorsqu'en flashback, toute la famille est réunie pour son anniversaire et l’attend. Mais, l’acteur – toujours fâché avec la Paramount – ne s’est jamais montré sur le tournage le jour J. Coppola a dû réécrire la scène en laissant Vito hors-champ. Le réalisateur s'est dit satisfait de cette absence qui accentue le côté fantasmagorique autour de la figure de Vito, qui hante tout le film jusqu'à la dernière minute...
La dernière image du film, où l'on voit Michael assis sur sa chaise, seul face à ses démons, est un parallèle avec le tout premier flashback du film lorsque le jeune Vito Corleone, tout juste débarqué à Ellis Island, se retrouve dans une chambre d'hôpital, assis sur une chaise beaucoup trop grande, seul face à son destin...
On peut voir une apparition de Roger Corman, le producteur et réalisateur, dans le rôle d'un sénateur, forme d'hommage de Francis F. Coppola à celui qui a produit son premier film, Dementia 13.
Interprète d'Al Capone dans Les Incorruptibles, Robert De Niro poursuit son chemin au coeur du syndicat du crime. Il a ainsi incarné l'apprenti mafieux "Johnny Boy" Civello dans Mean streets (1973), le Parrain Vito Corleone dans sa jeunesse dans Le Parrain, 2e partie (1974), le gangster juif "Noodles" Aaronson dans Il etait une fois en Amerique (1984), l'inoubliable Jimmy Conway des Affranchis (1990), sans oublier le mafieux-rigolo et déprimé Paul Vitti, dans Mafia blues (1999) et Mafia blues 2 - la rechute (2002).