"Oblivion" bénéficie d’une belle collection d’avis très positifs de la part des spectateurs. Et j’avoue avoir été influencé par le nombre important de bonnes notes (tout du moins correctes au minima) pour enfin me jeter dans le monde post-apocalyptique proposé par Joseph Kosinski. Nous étions quatre à être confortablement installés devant la télé, et… j’ai fini seul sur le canapé à tenter de résister aux appels du sommeil. Et si je suis resté jusqu’au générique de fin, c’est uniquement pour savoir comment ça se finissait. Et si j’ai dû lutter contre les appels enchanteurs de Morphée, c’est parce que ce film traîne quand même pas mal en longueurs. Des longueurs apportées principalement par les longs gros plans sur les états d’âme des personnages, des gros plans certes portés par une belle musique, mais était-il utile de s’attarder autant dessus ? Bon il est vrai que dans un monde post-apocalyptique sur lequel vit encore une poignée d’êtres humains, ceux-ci ont parfois le temps de réfléchir. Sauf qu’en ce qui me concerne, ça n’a pas vraiment marché. Je ne suis pas contre le développement des sentiments, mais trop de temps y a été consacré. C’est presque un non-sens d’y accorder autant d’importance en regard du fil rouge qui devait accorder plus de place encore à l’action. La guerre contre une terrible force extra-terrestre a beau être terminée, il reste néanmoins quelques poches de la partie adverse qui donnent quelques soucis, et la mise en sécurité de la Terre prend une couche supplémentaire d’importance en marge des vastes opérations menées par les supérieurs du duo que le spectateur a été invité à suivre. Un duo qui va se transformer en trio au cours d’une des nombreuses sorties de Jack Harper, interprété par un Tom Cruise qui n’en fait jamais trop. Kosinski maîtrise son sujet car il est impossible de deviner la tournure des événements. Les retournements de situation ne manquent pas de surprendre, et ils sont tellement étonnants qu’on se surprend à douter de la nouvelle direction donnée. En somme, le spectateur devient aussi méfiant que le héros. La mise en situation du spectateur est en ce sens remarquable. Et c’est dans cette disposition de méfiance qu’apparait Malcolm Deech, joué par Morgan Freeman dans un de ses rôles qui m’a le moins convaincu. En effet, laisser repartir son prisonnier me parait quelque peu hasardeux. Or je doute qu’au vu de sa situation, le hasard ait vraiment sa place. Quoiqu’il en soit, les décors sont à couper le souffle. Ces grands espaces parsemés ici et là de monuments bien connus à moitié ensevelis sont superbes et régalent les yeux du spectateur. Rien que pour ça, l’ultra HD vaut le détour. Mais si vous pensez voir "Oblivion" pour de l’action, vous risquez d’être déçus du fait qu’elle est assez disparate. Blockbuster sans en être un, "Oblivion" est un film à grand spectacle assez conventionnel agrémenté de scènes de batailles très réussies. L’apport de ces drones sphériques au look agressif y est aussi pour beaucoup, d’autant plus qu’ils occupent une bonne partie du long métrage. C’est même la chose que j’ai préféré dans ce film, avec la prestation d’Andrea Riseborough dans la peau de Victoria. En ce qui me concerne, c'est tout.