Gros succès du cinéma coréen sur ses terres, ‘The Battleship island’ s’est donné pour objectif de faire connaître de raconter un épisode peu connu de la Seconde guerre mondiale à savoir la révolte au printemps 1945, alors que la défaite japonaise pointait à l’horizon, des travailleurs forcés coréens de l’île de Hashima. Hashima, c’est cette petite île au large du Japon dédiée à l’extraction de la houille, qu’on a pu apercevoir notamment dans ‘Skyfall’, et dont chaque mètre carré était bâti, soit par les infrastructures industrielles soit par les immeubles où résidaient les familles des mineurs. Définitivement abandonnée en 1974, elle avait été l’un des endroits les plus densément peuplés du monde, et doit son surnom à sa forme qui évoque un navire de guerre. Luxueusement reconstitué dans ses décors, héroïque et patriotique jusqu’à la caricature, le scénario repose toutefois sur le schéma de la fresque historique dans ce qu’elle peut avoir de plus éculé, à savoir le destin de quelques personnages (une prostituée, un musicien et sa fille, un chef de gang généreux,...) aux intérêts divergents mais qui feront cause commune face à l’oppresseur : on s’en contenterait si ces figures n’étaient pas aussi sommaires, et ne répondaient pas à quelques archétypes simples et immédiatement identifiables. Le réalisateur se défend d’avoir voulu flatter les sentiments anti-nippons, toujours bien présents au sein de la société coréenne : c’est peut-être vrai mais vu que les membres de la soldatesque nippone sont tous présentés, sans exception, comme des brutes sadiques à la limite de la psychopathie (ce qu’ils étaient peut-être, après tout), le résultat sera le même. Son ampleur visuelle, toute relative à l’échelle du blockbuster international, et son manque d’aspérités ne suffisent de toute façon pas à rendre le sujet foncièrement passionnant, même si on peut comprendre que pour le public local, ce film d’action carcéral plutôt banal, joue un rôle patrimonial et mémoriel important.