C'est un biopic plus ou moins raté, disent tant de critiques. Peut-être, mais aussi un film superbe, sur un très beau sujet, un film d'époque, plutôt réconfortante quand on la compare à la nôtre, et sur une personnalité exceptionnelle. Quel plaisir, et quelles puissantes émotions !
Le film se concentre sur la tournée parisienne d'une semaine du Bolchoï, dont Noureev était depuis peu danseur étoile, en 1961, tout en revenant sur les années d'apprentissage, et sur son enfance, au cours de scènes poignantes, traitées parfois comme des rémininisces du jeune artiste admirant un tableau du Louvre. Car Noureev n'est pas présenté seulement comme danseur: il nourrit son talent de tous les prestiges de l'art, sculpture antique, peinture romantique, rencontres. Il crée en deux échanges des liens avec les danseurs français que ses camarades craigent de nouer, craignant des représailles, fait tomber tous les tabou.
Le film se termine sur une scène magnifique, à l'aéroport d'Orly, qui aboutit à la demande d'asile, et à la "liberté".