Biopic romancé intéressant quand on s'intéresse..... au ballet et à ce surdoué qu'a été Rudolph Noureev, mais qui ne restera pas comme un chef d'oeuvre du cinéma! Ralph Fiennes ne cesse d'entremêler trois époques: l'enfance misérable du petit tatar, fils d'un soldat pas souvent là et d'une mère courage; les années de formation au ballet du Mariinsky; puis la tournée à Paris où Rudolph va fausser compagnie aux cerbères (Aleksey Morozov) soviétiques. Alors que la troupe embarque pour continuer sa tournée à Londres, le danseur est séparé de ses camarades, direction Moscou. C'est que les cerbères ne supportent plus les continuels manquements à la discipline du petit génie.... Les danseurs ont ordre de le pas échanger avec leurs homologues français. Rudolf a appris l'anglais pour pouvoir le faire; mais s'il n'y avait que cela! il va faire la bringue tous les soirs avec Clara Saint, jeune mondaine belle fille de Malraux (une Adèle Exarchopoulos qui a du être convertie au bortsch pendant le tournage car elle a tout de la matriochka. Le jeu insipide de la dodue et l'inintérêt du personnage plombent le film). C'est l'asile politique in extremis!
Fiennes ne ménage pas notre idole.... arrogant, égocentriste, caractériel, fasciné par la richesse, au moins autant que par la gloire. Fiennes (qui a appris le russe pour l'occasion!) s'est attribué le rôle du bonnasse (et très cocu) Pushkin, le maître de ballet qui prend le jeune Rudolf sous son aile à Leningrad et n'aura de cesse de le protéger. Bizarrement, il s'est fait la tête de F. Murray Abraham. Supposons que vous vous endormiez; réveillé en sursaut vous vous demandez ce que Salieri fait dans l'affaire, mais rassurez vous, vous ne vous endormirez pas.
A Paris, Noureev s'est aussi lié avec le chorégraphe Pierre Lacotte (Raphaël Personnaz) qui a signé de nombreux ballets. Mais, assez bizarrement, le metteur en scène s'est refusé à tout allusion à l'homosexualité du personnage (qui lui a quand même coûté la vie...)
Je le répète, le côté le plus intéressant du film, c'est la description de cette cage dans laquelle le système soviétique a enfermé les danseurs. Il sont à Paris, mais non, pas vraiment. Ils restent à l'intérieur de la bulle politique.... Et l'autre raison de voir le film, c'est le beau danseur Oleg Ivenko.... qui se paye le luxe de ressembler étrangement à son personnage.