Je vais encore faire le rabat-joie mais ce préquel de "Charlie et la chocolaterie", réalisé par Paul King, était le film que j'attendais le plus cette semaine et c'est finalement celui que j'ai le moins apprécié. Alors petite précision, je sais qu'il y a énormément de fans de "Paddington" et de sa suite, ce qui a sûrement permis de créer une certaine hype autour du film mais je n'ai pas vu ces films du coup, je ne savais pas vraiment trop à quoi m'attendre niveau univers et mise en scène. Néanmoins, la bande annonce était très alléchante et puis j'apprécie beaucoup le personnage de Willy Wonka, autant dans l'adaptation de Mel Stuart (qui a malgré tout aujourd'hui un petit côté cringe) que dans celle de Tim Burton. Et ici, il faut préciser que nous sommes plus dans un préquel du film de 1971 que de celui de Burton, déjà de par la construction du personnage qui est toujours très enjoué et déconnecté de la réalité (contrairement à celui de Burton qui était campé par un Johnny Depp très froid et distant mais néanmoins loufoque), de cet univers ultra-coloré et puis tout simplement du design du Oompa Loompa à la peau orange et aux cheveux verts, comme ceux de 1971. Et puis le film démarre tout de suite avec une magnifique reprise orchestrale de "Pure Imagination". Et c'est une très bonne chose car ça fait revivre l'adaptation de 1971, un peu tombée dans l'oublie mais en revanche, je ne sais pas si on se rapproche du roman ou non, n'ayant pas lu "Charlie et la chocolaterie" si ses suites d'ailleurs. Enfin bref, tout ça pour dire que ça commençait assez bien et puis le film tombe peu à peu sur des rails pour ne plus jamais en sortir. Effectivement, nous suivons une histoire assez plate et molle, sans relief, à cause d'un schéma narratif déjà vu des milliers de fois. Alors évidemment que la fin est prévisible, c'est un film familial après tout, mais l'histoire aurait pu être innovante dans le chemin qu'emprunte le film pour arriver à cette fin. Mais non, rien n'est jamais surprenant, c'est l'éternelle origin story du personnage (et aussi loufoque soit-il, ça ne change pas grand-chose) bourré d'idéaux qui tombe très rapidement dans la désillusion en échouant plusieurs fois avant de se remettre sur pieds. Il est en plus aidé par des personnages tout aussi stéréotypés (autant les "gentils" que les "méchants", caricaturaux à souhait), rendant le tout assez mielleux. Alors oui, je sais que c'est un film qui se destine davantage à un jeune public mais j'y vois plus ici de la paresse qu'une volonté d'être accessible à un plus large public possible. Parce-que c'est un peu pareil pour les chansons, aucune n'est marquante mis-à-part la dernière, magnifique, mais c'est encore une fois "Pure Imagination" (cependant, on peut souligner qu'elle a été très bien reprise par Chalamet). D'ailleurs, pour rester sur les acteurs, Timothée Chalamet excelle dans son personnage, en plus de savoir très bien chanter, et le reste du casting est également très bon, notamment Hugh Grant et Olivia Colman étant très à l'aise dans un personnage plus qu'excentrique. On retiendra cependant la mise en scène, les décors et les numéros dansés qui sont très bien chorégraphiés. "Wonka" avait donc énormément de potentiel mais on ressort du film avec une certaine amertume en se disant que ce n'est clairement pas le film que l'on retiendra cette année en occultant complètement la folie douce des deux précédentes adaptations, préférant quelque-chose de finalement très banal.