Le Convoyeur de Boukhrief sorti en 2003 et dont Un homme en colère est le remake n'était pas tellement un film d'action. C'était une sorte de western urbain social où on mettait en lumière une profession peu vue dans le cinéma français : l'univers des convoyeurs de fonds. Un million dans chaque sac, mille euros par mois, c'était, il me semble, le slogan du film. Un homme en colère du duo Ritchie/Statham, le premier ayant fait débuter le second au cinéma en 1998 dans Arnaques, Crimes et Botanique, s'en écarte en mettant davantage l'accent sur la vengeance de ce convoyeur à la personnalité trouble et surtout sur le film de casse. Quand on a Statham, ses poings, ses répliques qui tuent, ce serait dommage de s'en priver. Ritchie nous montre la préparation des différentes attaques (je pense que ce n'est pas dévoiler un secret de polichinelle que de dire que les fourgons se font beaucoup braquer aux États-Unis) suivant plusieurs points de vue différents. Autant dire que je n'ai jamais été très fan de ces constructions en puzzle. Pour moi, ça coupe le récit, ça le rend moins fluide, or, je me souviens que dans le film de 2003, la tension était omniprésente. Tous les personnages étaient sur le fil du rasoir, prêts à se faire broyer. Là, ben, Statham fait son numéro, plus monolithique que jamais, mâchoires serrées, la parole rare sauf pour envoyer promener les autres, véritable machine indestructible. Dupontel, lui, amenait beaucoup plus loin son rôle. Le but n'était pas de lister les différences entre le film français et américain mais celui-ci est plus bourrin et plus axé sur la vengeance d'un homme dans un monde où ces montagnes de pognon les rendent tous fous.