"It's a rescue mission, you'll love it."
Beaucoup plus classique dans sa réalisation et son scénario, cette suite d'Alien, qui commence exactement là où se termine le premier opus, ne jouit pas des mêmes qualités visuelles, exceptionnelles. Cameron n'est pas Scott et Giger semble être le grand absent de cet Aliens (traduit en français par "Le Retour", des fois que le public francophone soit assez stupide pour ne pas saisir tout le sens d'un pluriel).
Quoi qu'il en soit, si le premier opus se voulait inclusif (pas de pleureuses antiwoke à l'époque), le second l'est encore un peu plus puisque Ripley/Sigourney Weaver est incontestablement la vedette du film et qu'après une stase due au voyage interstellaire, elle a des poils qui lui ont poussé sous les bras. Bon, ok, dit comme ça, ça fait sourire mais c'est le genre de détail qui peut faire pencher un film du bon côté de l'histoire. ça et l'une des premières réponses à une attaque sexiste, ça augure du bon :
- Hé, Vasquez, on t'a déjà prise pour un mec ?
- Non, et toi ?
Au niveau des interprétations, on est, là encore, loin de la direction d'acteurices tout en mesure et en finesse propre à Scott : le film s'adresse à un public plus vaste et reprend les codes de l'époque : muscles, testostérone, grosses armes résolument phalliques, avec, tou comme pour l'inclusivité, un accent ironique à l'égard de la soldatesque, cette opposition que Cameron entretiendra durant la majeure partie de sa carrière de Terminator à Avatar. Visuellement, le film gagne en focus sur la technologie et les machines ce qu'il perd en ambiance artistique.
Aussi, pour être la suite directe du premier opus, cet Aliens apparaît presque comme un produit dérivé, une sorte de variation sur le même thème, finalement très éloigné de l'atmosphère sombre de son prédécesseur. Au final, beaucoup plus commerciale, beaucoup moins subtile et, disons-le, moins esthétiquement aboutie, cette suite aux allures de film d'action n'en demeure pas moins efficace.