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benoitG80
3 409 abonnés
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3,5
Publiée le 2 septembre 2013
"Jeune et Jolie" a dans un sens une grande similitude avec le dernier opus de François Ozon "Dans la maison"... Cependant, même s'il s'agit cette fois encore d'une histoire de manipulation où le voyeurisme, la séduction ont leur importance et même si les questions soulevées par la prostitution de cette adolescente sont bien là, il n'en reste pas moins que le film précédent semblait bien plus pertinent et original ! Car cette fois, bien que le fond de l'histoire reste un sujet intéressant et par ailleurs fort bien traité, il manque un "je ne sais quoi" à l'ensemble pour le rendre réellement passionnant... Cependant, la fascination que semble éprouver Isabelle pour la prostitution avec des hommes beaucoup plus âgés qu'elle, fascine du même coup le spectateur quand il mesure l'engrenage qui s'en suit sans en avoir les réelles explications pour autant ! Car les motivations de cette lycéenne bourgeoise sont pour le coup complètement mystérieuses si ce n'est un goût pour l'approche et la découverte de l'étranger, puis la manipulation et enfin le besoin de séduire et de se faire valoir... Les différences de valeur des uns et des autres sont extrêmement bien montrées entre Isabelle elle-même, plongée dans des relations crues sans amour et ses amis et camarades de classe récitant Rimbaud et... la découverte de l'amour !! C'est ensuite la transformation de l'héroïne qui prend toute sa dimension avec ce regard qui perd l'innocence et la timidité du début pour faire place progressivement à une assurance dérangeante et bien contrôlée... Puis, on se prend à observer les réactions des adultes qui l'entourent quand éclate la vérité avec toute cette méfiance qui s'installe envers la provocatrice presque démoniaque synonyme de tous les dangers ! Marina Vacth interprète fort bien cette adolescente sur le fil du rasoir et les seconds rôles ne déméritent pas non plus pour donner un film étonnant mais un peu en deçà du précédent où Fabrice Lucchini menait une relation ambigüe et troublante avec un de ses élèves...
Franchement déçu par ce film annoncé comme le meilleur d'Ozon. L'actrice est jeune et jolie et présentée par la presse comme une actrice en devenir. Si elle est surexposée à l'écran, son naturel et son aisance tiennent la distance même si je l'ai trouvée beaucoup moins crédible dans les scènes d'émotion ou plus intimiste. L'histoire elle ne m'a absolument pas convaincu. Ainsi donc , pour une adolescente, la prostitution serait ou pourrait être une des voies transgressive à l' itinéraire tout tracé et sans embûche vers le monde adulte? lycée Henri IV, parents bobo , fille qui ne manque pas d'amour, ni d'argent, ni de rien..juste un peu d'adrénaline pour tromper l'ennui que l'on pressent dès la première saison du film ?un peu court non? Du coup le film est vide et la transgression reste très soft : nous sommes entre gens bien éduqués de la rive gauche... L'aspect social et sociétal est donc éludé dans ce film : la camera n'est concentrée que sur la jeune actrice sans que rien ne vienne trahir ses véritables motivations, et ensuite son long chemin vers une sorte de rédemption : du coup l'émotion reste en rade. Enfin, Ozon filme un conte de fée totalement irréaliste : les parents supportent plutôt bien la chose et on devine qu'un renvoi du lycée Henri IV eût été une pire catastrophe, les clients ne sont pas violents, aucun réseau ne lui met la main dessus, et son régulier est même plutôt sympathique avec le bon goût de lui fournir une belle occasion d'arrêter cette dérive. Par ailleurs, l'histoire est alourdie de scènes inutiles qui esquissent des histoires sans creuser bien profond : l'adultère de la mère...Bref je suis resté perplexe comme bien des parents devant les comportements de leurs ados sur les véritables intentions de ce film qui pour moi, restera un film mondain pour bobo parisien en mal de frisson dans leur prison dorée.
La caméra de François Ozon ausculte complaisamment les clichés qu'il semble s'être fabriqué sur la sexualité féminine. , Une jeune fille, le temps d'une saison, fait le choix de se prostituer ! Pourquoi? Parce que c'est sa nature, semble-t-il nous dire, ou en tout cas, nous le laisser supposer dans ce film interminable. Une certaine presse y a vu un personnage complexe et fascinant. C'est sans doute leur affaire.
"Jeune et Jolie", c'était le titre d'un magazine pour ados, mais aujourd'hui c'est surtout le portrait d'Isabelle une adolescente qui, à l'aube de ses 17 ans, découvre la sexualité et tous les troubles que cela peut engendrer. Dès lors, la jeune fille sera complètement bouleversée, elle découvre le pouvoir de sa beauté, et l'argent que celle-ci pourrait lui apporter. Après qu'un homme l'ait abordée à la sortie du lycée en lui proposant de louer ses services, l'adolescente s'est lancée dans le monde de la prostitution sans que l'on ne sache vraiment pourquoi. C'est bien en cela que le film fascine et frustre en même temps, on n'arrive absolument pas à comprendre cette jeune fille qui a tout pour elle et ne manque de rien (sa famille est aisée). Pourtant, elle n'hésite pas à se prostituer, phénomène qui touche malheureusement nombre de jeunes étudiantes de nos jours. [...] Sélectionné au dernier Festival de Cannes, on comprend très vite que cela n'était absolument pas galvaudé, au contraire de certains autres films à la qualité plus contestable. Le film révèle ici une actrice dont on entendra certainement encore beaucoup parler en la personne de Marine Vacth. Il se dégage une froideur à la fois frustrante et captivante de ce film. Le thème est gênant et traité d'une manière encore plus gênante, mais c'est bien là le génie de François Ozon. Le cinéma français sait encore nous livrer quelques petites perles, et ça, à vrai dire, ça fait du bien !
François Ozon a filmé habilement et depuis sa racine cette sève qui transforme un enfant en adulte. La dérive adolescente prend ici la voie de la prostitution. Le spectateur se trouve confronté à ce mouvement contraire du désir identitaire-le désir de jeunesse et de beauté- et le rejet pour le sexe tarifé dans lequel la jolie Léa semble se complaire. La morale sociétale, incarnée par la mère et la police ne semble pas avoir de prise dans ce suicide virtuel où l’écran prend toute son importance. La vraie jouissance de la froide Isabelle ne se trouve ni dans le sexe ni dans l’argent, c’est l’espoir d’une aventure trouble que promet chaque nouveau texto. Peu importe ce qui advient. Cette inconséquence est le propre de l’adolescence. Mais c’est à Charlotte Rampling que le réalisateur laisse le soin de toucher du doigt jusque dans son grand âge la jeunesse, la beauté, ce « moment hormonal » qu’Ozon a voulu décrire.
La première chose qui m'a frappé dans "Jeune et Jolie", et ce dès les première minutes du film, c'est que Ozon a une vision assez arriéré de ce que peut être l'adolescence en 2013. Je me suis fait cette réflexion lors de l'introduction montrant la jeune et jolie Marine Vatch perdre sa virginité pendant les vacances d'été. Les personnages apparaissent tellement lisses et irréels que l'on se croirait devant un sitcom des années 90. Sérieusement, quel mec de 17 ans emmènerais sa prétendante faire une promenade sur le front de mer ?
Mais heureusement ce petit défaut est vite rattrapé par une qualité indéniable qui me semble importante. Généralement, quand un film a pour sujet la prostitution, la drogue ou la criminalité, on a le droit au schéma classique du : "le héros est initié à la drogue / prostitution / criminalité, il trouve ça plutôt cool au début, puis amorce une "descente aux enfers" (un terme maintes fois repris un peu partout). Du coup je m'attendais à voir Marine Vatch faire du shopping avec l'argent facile qu'elle aurait gagné, commencé à fréquenter des mecs pas très fréquentables, s'initier aux joie de la cocaïne, puis se faire tabasser par un client malhonnête, tomber enceinte, attraper le sida pour au final la voir sucer des types entres deux voitures pour un maigre billet de 10 balles tout chiffonné. Bref, ce que l'on attend normalement d'un film sur la prostitution. Un bon gros drame bien glauque pour montrer aux jeunes que la prostitution c'est mal.
Sauf que Ozon, a décidé de faire autre choses. Marine Vatch, ne fait ça ni pour l'argent, ni pour la cocaïne, ni à cause d'un traumatisme du passé. Ozon ne donne aucune raison quand aux actes de son héroïne et ne la culpabilise jamais. Les scènes de sexes, inévitables avec un tel sujet, sont filmé de manières sobres et sont relativement courtes. On est à l'opposé du réalisme glauquissime, provoquant et malsain d'autres films qui essayeraient de nous choquer à grand renfort de bruit de succions et de claquement de cuisses.
En revanche, le fait que le personnage de Marine Vatch soit si éloigné de la réalité des jeunes actuels, et que ses motivations restent inconnues, vont d'elle un personnage assez plat. Faussement mystérieux. On a du mal a éprouver une quelconque empathie pour le personnage et on ressent finalement peu d'émotion dans ce film. Jeune et Jolie a une bonne idée de base, mais l'ensemble reste à mon gout un peu trop froid.
"Jeune et jolie" n'est pas vraiment un film sur la prostitution féminine,mais plutôt le portrait d'une adolescente issue de la bourgeoisie parisienne,qui se cherche une identité et teste son pouvoir de séduction sur des hommes toujours prévisibles. Et c'est tant mieux! Avec cette 14eme réalisation,François Ozon prouve qu'il continue à aimer les sujets sulfureux enrobés d'une mise en scène élégante et discrète. Il manie parfaitement le sens de la métaphore à travers Isabelle se regardant sans cesse dans la glace,ou espionnée par son petit frère. L'importance de sa propre image,surtout lorsque l'on a 17 ans,et que l'on a tout pour soi. Le débat sociétal ne peut s'élever très haut,la faute à une opacité constante qui en dit trop peu sur les motivations d'Isabelle,ou qui ne creuse pas assez certains seconds rôles intéressants. Mais force est de constater que ce que l'on retient avant tout,c'est la prestation frondeuse et évanescente de la très cinégenique Marina Vacth. En plus de sa beauté racée qui semble toute droit sortie des années 60( piste confirmée par les chansons de Françoise Hardy sur 4 saisons),elle possède ce mystère envoûtant qui fait les grandes actrices. Soulignons aussi la prestation toute en sensibilité renfrognée de la divine Géraldine Pailhas en mère choquée.
Laissons le bénéfice du doute à François Ozon : Jeune et jolie n’est pas un film sur la prostitution. Après tout, qui aurait l’indécence de (faire) croire que la classe des hôtels de luxe et la douceur des draps de soie rendent la chose acceptable et agréable ? D’un milieu violent et d’une activité destructrice, il ne montre donc rien. D’ailleurs, c’est à peine si son œuvre dérange. Son héroïne, elle, n’est pas une pute : elle ne donne et ne prend que par choix, parfois celui de la facilité. Car avec l’argent des passes, Isabelle ne s’offre pas un sac Prada mais un prétexte : les milliers trompent les hommes, les autorités, son entourage et le psychologue qu’ils servent à payer. Ces gens-là n'ont de toute façon rien à lui dire, sinon qu'elle est jeune et jolie : l'explication, chacun la tient. Mais l'explication de quoi ? Qualifier l'expérience de bêtise ou de provocation, la ramener à une crise d'adolescence, c'est succomber aux airs de Françoise Hardy et aux vers de Rimbaud. En réalité, le réalisateur ne s'intéresse pas plus à l'insouciante jeunesse qu'il ne cherche à bousculer la morale bourgeoise. Son projet est autre : il se concentre sur son héroïne un peu hors du temps, la célèbre en lui donnant vie. N’est-ce pas pour se prouver qu'elle sent et ressent qu’Isabelle l’irréelle se livre à l’interdit ? Partant, cette expérience de transsubstantiation n’est cependant qu’à moitié concluante : parce qu'il ne fait pas la part des choses -notamment entre le respect et la distance-, François Ozon peine à transformer celle que l’on regarde en celle que l’on touche. Nil novi sub sole (1), son cinéma manque d'humanité. Il parvient cependant à faire d'une mannequin, d'une égérie de marque de parfums, bref d'une fille aux allures de statue de cire une actrice. Et franchement, Marine Vacth crève l'écran : elle a cette capacité à susciter l'empathie tout en restant mystérieuse, à nous rendre jalouses sans nous agacer. Bref, c'est ce duo qui porte Jeune et jolie.
Si la critique vous a plu, n'hésitez pas à faire un tour sur mon site !
LE fait qu'il soit passé à Cannes, montre une fois de plus ; que cela ne signifie pas que c'est un film de qualité. Bien qu'il soit visuellement bien filmé et que l'actrice principale joue avec brio. Le reste, se veut un peu fade. L'idée des quatres saisons semblaient interessant. Mais pour le coup, l'employer pour traiter de la prostitution sans même que le réalisateur ne pose de réelle question ou ne s'interroge réellement sur son ensemble. Me laisse un peu septique. LE film m'a paru un peu longuet, pour au final ; ne pas nous apprendre ou nous transmettre grand chose. Mis à part la beauté de certaines scènes. Suggérer aurait peut être rendu le film plus touchant, percutant. MAis comme le sexe fait vendre, Ozon a voulu tenter quelques choses qu'il ne maitrise peut être pas totalement. LA façon dont le film est construit méritait plutôt la suggestion que le visionnage de certaines scènes assez crue. MAis il faut dire que sans ses scènes, le film aurait un peu plus ennuyer le spectateur ; que l'interesser. J'ai trouvé le film plat, et ceux malgrès ; la beauté générale du film (et ça, même si je n'ais pas spécialement apprécier ; je ne peux le nier). Une idée, pourquoi pas interessante sur le papier; mais qui construite de cette façon. Nous montre une facette non pas inutile ; mais peut être réalisé maladroitement (sans doute, à vouloir faire quelques choses d'inédit, qui attirerait les foules grâce au renom du réalisateur). Une petite déception pour ma part ou j'en attendais un peu plus. Et pour ceux, pas besoin d'en mettre un max coté sexe. Un film qui risque de ne pas plaire à tout le monde. A voir une fois, pour donner un avis ; mais c'est loir d'être le film du mois.
Ce film de Ozon fait rejaillir une atmosphère de mélancolie . François Ozon n'est pas un débutant , et cela ce voit tout de même par une mise en scène plutôt belle et chic mais parfois un peux trop dans la surenchère de scènes qui ce ressemble (hôtel-maison , hôtel-maison...) et qui au final donne le même rendu et perd le premier effet "choc" de la prostitution d'une mineure avec un homme spoiler: qui pourrait être son grand-père. . Les acteurs sont quasi tous excellents , mais bien sûr effacés par le magnétisme étonnant de notre jeune première , Marine Vacth , qui porte vraiment le film sur ses épaules et le rend un minimum intéressant . J'ai d'ailleurs adoré la scène de spoiler: l'humour provocant chez le psy , excellent . Géraldine Pailhas étant également très convaincante ! Avec une fin ambiguë , qui laisse le spectateur imaginer la suite , ma fin à moi je l'ai imaginé comme spoiler: un cycle , un cycle de la vie . Elle a commencée sa "double vie" dans cette chambre et en a été exorcisée en y retournant avec la femme de son amant foudroyé . Ce raisonnement ne tient qu'à moi bien sûr ! En bref un bon film , porté par une formidable actrice et dirigée par un réalisateur expérimenté mais pas habité par le génie des plus grands . A voir malgré quelques redondances .
Un film où il ne se passe rien, il n'y a aucun suspense, aucune action, aucune psychologie...C'est juste nul. C'est une déception, de plus si le film se veut provocateur c'est raté. Ozon n'oublie pas d'accumuler les clichés, en y ajoutant un peu de niaiserie. La mise en scène n'a pas grand chose d'original... Les personnages ne sont pas attachant, de plus c'est assez incohérent, on n'y croit pas une seconde à l'histoire. Puis c'est vide, les scènes de sexe ne servent à rien, elles sont juste là pour provoquer, c'est donc inutile. Voilà un film qui se veut profond et émouvant... mais qui est juste prétentieux.
Envoutant, poétique et troublant/dérangeant. "Jeune & Jolie" est un quatrain puissant qui traverse avec émotion et finesse les doutes, fantasmes et désirs d'une adolescente perdue dans sa récente sexualité. Marine Vatch est superbe dans son rôle, autant habillée que nue. Néanmoins on pourrait reprocher à Ozon d'user les mêmes beaux plans que "Dans la Maison", son précédent film. De plus, en évitant de juger son personnage principal sur ses activités "anormales", le réalisateur effleure la question et laisse un goût d'inachevé (le découpage en quatre saisons est une bonne idée, simplement on dirait que seul l'été est mis à l'avant à l'écran, les autres servant simplement de chapitre). En clair, "Jeune & Jolie" est un bon film, supérieur à ce qu'on peut voir d'habitude dans nos salles, mais souffre du classicisme du cinéma parisien dans lequel il est allé se cacher (attention Mr Ozon, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers). Dans tous les cas, allez le voir, on se laisse facilement bercer !
Quel film ! 47 ans après Buñuel, un cinéaste ose enfin aborder de nouveau le thème de la prostitution volontaire traité comme fantasme féminin. (un fantasme intellectuel et non sexuel qui existe bel est bien). Le film est réalisé avec tact, intelligence, décontraction et une certaine pointe d'humour (et aussi avec une bonne dose d'érotisme) Marine Vacth y est sublime. Certains s'offusquent que le film s'abstient de porter un jugement sur son sujet ! Mais justement, quel jugement ? Pourquoi juger ? Il n'y a rien à juger ! Chacun est libre faire ce qu'il veut de son propre corps (y compris à 17 ans, à cet âge on est plus un enfant) et cela ne regarde personne d'autres. Et si le film affirme haut et fort ce principe essentiel, il va plus loin encore en abordant le problème des rapports entre le sexe, le corps et la société : Longtemps diabolisé, on a aujourd'hui tendance à sacraliser le sexe et à en glorifier son aspect intime. Ozon, lui, banalise le sexe, c'est un acte comme les autres, comme le boire, le manger... Le film se garde aussi de tout angélisme, les dangers de la prostitution y sont évoqués, ses aspects sordides aussi, mais le film se préserve bien, et c'est ce qui fait sa force, de ne nous délivrer une quelconque morale. Chef d'œuvre !
Un lolita auteuriste qui semble avoir été écrit pour télérama. Le personnage est construit comme une vaste béance (qui sera sans doute comblée par les fulgurances de nos amis journalistes). Le sujet faussement provocateur livre en fait un film d'un consensuel stylistique total.
De son affiche à sa bande-annonce, en passant par les déclarations, maladroites, de son réalisateur, Jeune & Jolie semble avoir été "marketé" comme film sulfureux, voire choquant. Sauf que Ozon est trop malin pour s'en tenir à l'argument de base du film : une fille de 17 ans, sans soucis d'argent, se prostitue occasionnellement et de son plein gré. Ce n'est que prétexte à un portrait d'adolescente parmi les plus beaux et ambigus que le cinéma ait eu à proposer. Comme il fallait s'y attendre, le cinéaste, après une demi-heure crue dans les mots et relativement pudique dans les images, passe à autre chose. Dans son cocktail, l'amoralité est un ingrédient parmi d'autres, il y a aussi de la tendresse, de l'humour, de l'ingénuité et de l'innocence. Et en passant, le film ne se prive pas de s'attaquer aux hypocrisies, moins voyantes certes, du monde des adultes. On reprochera certainement à Ozon son absence de point de vue et de jugement, avec pour corollaire la relativisation et la dédramatisation des agissements de cette jeune fille. Ce n'est pas nouveau, cette obsession qu'il semble avoir à créer le malaise. Comme une évidence, on va louer avec raison le jeu de Marine Vacth, sorte de Laëtitia Casta de poche, mais bien meilleure comédienne, qui tient pratiquement le film sur ses frêles épaules. Son face à face final avec Charlotte Rampling touche à la grâce absolue. On est très loin du soufre annoncé, quand l'émotion prend largement le dessus.