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    Les Femmes du Bus 678
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    conrad7893
    conrad7893

    262 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 septembre 2013
    un film courageux qui dévoile au monde entier la condition des femmes en égypte face au fléau des agressions, humiliations faites pas ces hommes
    de très bonnes actrices
    un film qui va de l'avant et qui fait bouger les choses
    à voir
    Endless Boogie
    Endless Boogie

    17 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2015
    Cinéaste courageux, Mohamed Diab traite avec nuance mais sans concession un problème universel qui touche particulièrement l'Égypte : les agressions sexuelles et le harcèlement dont sont victimes les femmes. Son film fait mouche malgré quelques petites maladresses sans conséquences. Ici trois femmes décident d'en découdre et de ne plus subir l'inacceptable dans une société patriarcale où les victimes sont condamnées au silence. Pas toujours unies sur l'acceptation ou non des traditions et/ou de la religion, sur la nécessité de s'effacer ou de s'affirmer et de s’émanciper, elles se rejoignent néanmoins sur la nécessité de lutter contre ce fléau pour leur propre dignité et celle des femmes égyptiennes. Le réalisateur souligne au passage les injustices sociales en Égypte où la modernité surtout accessible aux classes supérieures et la tradition qui s’impose souvent aux classes populaires cohabitent parfois difficilement. Les trois actrices, mention spéciale à Bushra Rozza, m'ont convaincu et ému et l’acteur qui incarne le commissaire traduit bien l’ambiguïté de son personnage. Le film, oppressant mais également porteur d'espoir, vif et émouvant, va toujours à l'essentiel : son efficacité et sa justesse sont à la hauteur des ambitions de Mohamed Diab et de son propos.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 septembre 2012
    Fan de cinema egyptien, j ai vu ce film en vo et j ai tout de suite compris que c etait un film fort. Fort par le sujet qu il evoque et fort par le jeu de ses acteurs. Le harcelement sexuel est deja en soi un sujet delicat, voir tabou, mais le harcelement sexuel dans une societe arabo musulmane est un theme, a ma connaissance jamais evoque dans le cinema egyptien au paravant. Seul une serie tunisienne de tres grande qualite l a aborde il y a quelques annees.
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    84 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 juin 2012
    En prenant en compte objectivement tous ces critères, il faut raisonnablement admettre que le film de Mohamed Diab présente bien des défauts : une construction chorale terriblement volontariste, multipliant sans vraisemblance des points de convergence, une volonté de proposer un tableau exhaustif et sociologique d’une triste réalité par le biais d’un triple portrait de femmes censées illustrer en quelque sorte la diversité des situations, la fluctuation entre étude de cas et enquête policière lorsqu’apparait à la bonne moitié du film l’inspecteur chargé de démêler les motifs des attaques physiques dont sont victimes certains passagers du bus 678 – lequel inspecteur constitue au demeurant le personnage le plus intéressant de l’ensemble. Alternant les séquences agitées et nerveuses au cœur de la métropole et des transports en commun avec les existences chaotiques des trois héroïnes, le film semble opter à un moment pour une véritable noirceur, faisant naître le drame là où on l’attend le moins, renvoyant aussi chaque personnage à son échec et sa situation sclérosée. De manière prévisible, les vingt dernières minutes s’emploient à élaborer un happy end en forme de promulgation d’une loi reconnaissant la légalité des agressions sexuelles et donc la possibilité de voir reconnue et traitée une plainte, même si elle reste pour l’instant peu usitée.



    La valeur des Femmes du Bus 678 se situe d’abord au niveau informatif : l’Egypte est dépeinte comme un pays machiste qui bafoue dans le consentement hypocrite général la condition des femmes. Il réussit néanmoins à poser avec subtilité et sans pathos excessif les différents aspects de la problématique que les conversations éclairées et parfois vives entre les trois femmes permettent d’appréhender. Dommage dès lors que le film n’affiche pas plus de rigueur ni d’ambition formelle dans sa réalisation, en finissant par survoler – et donc caricaturer – le trio des femmes qui enclenchent, chacune à leur manière et pour des raisons qui leur sont propres, la bataille pour que les trajets en bus et la vie publique en général cessent d’être une épreuve vécue dans la honte et le secret.
    elriad
    elriad

    384 abonnés 1 786 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 décembre 2017
    impossible ici pour le spectateur de reprocher le côté misérabiliste ou l'aspect caricatural du propos, car l'on est dans l'exacte réalité du non-droit des femmes, au sein même d'une société patriarcale où tous les droits sont du coté du mâle.Ce portrait croisé de trois femmes de condition sociale différente qui vont se croiser et s'unir au delà des différences est une jolie réussite même si l'on peut reprocher parfois le manque de subtilité pour dénoncer le propos. Mais peut-il exister un espace subtile là où la trivialité et le harcèlement n'ont pas de limite?...
    un film courageux à l'heure où nous même, société occidentale, en, 2017, sommes plongés dans ce problème de harcèlement sexuel, du hashtag #balancetonporc ...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 juin 2012
    On voit à travers ce film que les femmes ne sont pas les seules à souffrir, les hommes sont aussi dans une misère affective terrible. C'est donc un film non complaisant, très dur, mais sûrement assez juste.
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 juin 2012
    Soyons clairs: on est loin du baroque exubérant de Yousry Nasrallah. Ces femmes là sentent le barbu. Ce film mal scénarisé (tarabiscoté à l'extrême), mal monté, mal filmé, ne vaut pas tripette, mais, parce qu'il est inspiré d'une histoire vraie, il porte un témoignage sociologique dans ce qu'il dit -et surtout dans ce qu'il ne dit pas. Dans ce que le réalisateur, Mohamed Diab, ne dit pas. Diab respecte les femmes, Diab dénonce avec indignation le machisme, et nous lui en savons gré -c'est un mec bien, mais un mec bien à la barbu. Nuance.....

    Nelly (Nahed El Sebaï) est une jeune fille bourgeoise. Elle sort librement avec son fiancé (mais pas le moindre petit bisou à l'écran....), se produit même le soir dans un petit théatre, au cours d'un stand up (particulièrement plat....), et un jour, elle se fait agresser par un type dans la rue. Elle n'est pas du genre à se laisser faire, avec l'aide de sa maman et du fiancé accouru, le type est traîné au commissariat et Nelly porte plainte..... Voila qui ne plaît pas à la famille et surtout, à la future belle famille. Si Nelly maintient sa plainte, le mariage risque fort de partir aux oubliettes....

    Séba (Nelly Karim) est elle aussi bourgeoise, et même apparemment fort aisée. Mariée avec un médecin, elle l'accompagne à un match de foot. A la sortie, prise dans le flot de spectateurs hystériques, ils sont séparés et elle se fait quasiment violer. Son mari, au lieu de la soutenir, s'éloigne d'elle, ne pouvant supporter cette honte.... Quand il se décide à revenir, c'est trop tard. Séba ne le supporte plus et elle va ouvrir un cours du soir pour apprendre aux femmes à se défendre -bon, rien qu'une épingle à chignon peut servir.

    Fayza (Bushra Rozza) vit, elle, dans un quartier populeux du Caire; pour aller travailler, elle doit prendre un bus bondé -parfois un taxi, mais la famille a déja du mal à payer la scolarité des enfants. C'est une femme frustrée, qui ne veut plus que son mari la touche, et ces voyages où, à chaque fois, malgré son paquet de voiles, elle se fait tripoter, elles ne les supporte plus. Elle va donc adopter la solution Seba -mais avec un canif..... bien placé.

    Un commissaire bonasse est chargé de l'affaire. Il suspecte les agressés d'avoir fait le coup du citron. Vous ne connaissez pas le coup du citron? Vous mettez un petit citron sec dans votre poche. Vous vous frottez, et si quelqu'une proteste, ah ben ça alors, j'avais oublié un citron dans ma poche en rentrant du marché dites donc! La taille du citron ne plaide pas pour l'opulence des attributs de nos amis cairotes -mais cela ne nous regarde pas.

    Les trois femmes vont donc se rencontrer, faire plus ou moins cause commune. La scène la plus intéressante du film, c'est quand Fayza prend violemment à partie ses deux nouvelles amies: après tout, qu'est ce qu'elles ont à craindre, avec leurs tenues provocantes et leurs chevelures indécentes (pantalons aux chevilles et manches aux poignets quand même.... on sait que dans sa penderie, Séba possède des robes affriolantes, mais le réalisateur se garde bien de la montrer ainsi vêtue....), c'est de leur faute si les hommes sont comme cela -et c'est là qu'on se sent très gênées parce qu'on comprend que c'est assez bien l'opinion du réalisateur. D'ailleurs, du coup, Séba se coupe les cheveux. Et zou.

    Il y a donc eu, nous raconte Diab, le premier procès pour harcellement sexuel, et une loi a été votée pour le réprimer. Est ce que maintenant, les femmes peuvent prendre le bus au Caire sans risque? C'est pas moi qui irait le vérifier....

    Film à voir, donc, pour comprendre comment une religion (il y a aussi, bien sûr, la pauvreté, le manque d'emploi) a pu transformer un pays autrefois plutôt gai, et vivant et tout prêt à se tourner vers l'occcident, en un monde de refoulement et de frustration.
    Starwealther
    Starwealther

    49 abonnés 1 161 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juin 2012
    Un film coup de poing qui marque et révolte! On n'imagine pas à quel point les femmes sont mal considérées en Egypte.
    Matthias T.
    Matthias T.

    39 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 février 2018
    Un film nécessaire et puissant, courageux, bien écrit et joué. Un film qui, on l'espère, peut servir à faire avancer les choses...
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 823 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 15 juin 2012
    La vraie question est "pourquoi", pourquoi ce film sort en France ? Il y a très peu de films africains qui parviennent jusqu'au vieux continent, mais pourquoi celui là ?
    Parce que bon, c'est un peu de la merde quoi. Je veux dire c'est filmé n'importe comment, l'image est flou la moitié du temps, c'est une mise en scène complètement aléatoire et c'est même pas conceptuel, c'est que c'est juste de la merde tourné par un manche.
    Mais à la rigueur, je veux dire, pourquoi pas, des films filmés n'importe comment on s'en tape des dizaines chaque semaine, donc un de plus ou de moins, pourquoi pas. Et puis celui là est Egyptien. La merde Egyptienne a aussi le droit de venir en France !
    Sauf que le vrai problème du film, c'est son fond. C'est un film profondément misandre et il en devient carrément répugnant. Si on faisait un film misogyne on s'attirerait les foudres de tout un tas d'associations débiles de bonnes femmes mal dans leur peau, mais là on peut sous entendre que tous les hommes sont nuls au mieux et au pire des violeurs sans que personne ne trouve rien à redire, c'est navrant.
    Et tout est surligné, c'est atroce. Genre on a un policier (le mec le plus normal), et on lui invente une histoire avec sa femme, mais on s'en fout et c'est chiant et c'est lourd, et c'est appuyé à mort. Putain un peu de subtilité et de simplicité dans ce monde de brutes.
    Et toute cette histoire de harcèlement sexuel, faussement complexe, c'est très navrant. Je veux dire c'est plus compliqué que ça. Parce que oui une femme a le droit de s'habiller comme elle veut, mais en même temps une tenue suggestive va forcément exciter les hommes, c'est fait pour, et des hommes laids également, il faut assumer de ne pas exciter que des beaux mecs.
    Et le but d'un être humain est de se reproduire, les souris ne demandent pas le consentement à leur partenaire. Il y a toute une réflexion à mener sur l'Homme et son animalité, de comment on peut se détacher ou non de ses pulsions bestiales.
    Mais non on est dans une logique féministe du dimanche sans vraie réflexion où on déverse une haine des hommes. Navrant.
    christophe M.
    christophe M.

    8 abonnés 483 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 juin 2015
    le sujet est fort et grave mais le film est trop lent et donne l'impression de tourner en rond. Un climat malsain s'installe relayé par le sujet. Une société où l'on respecte si peu les femmes c'est peu supportable.
    tixou0
    tixou0

    635 abonnés 1 971 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2012
    « La main au panier », c’est quelque chose qui existe encore dans les transports en commun des grandes villes françaises, bondés aux heures d’affluence, mais nos compatriotes sont de taille à protester, voire à réagir énergiquement. Il en est tout autrement en Egypte, où la société patriarcale et profondément machiste tolère ces comportements masculins, et au contraire fustige sans appel les victimes qui oseraient se rebiffer. Il est à noter que ce mépris des femmes est si profondément (et culturellement) enraciné dans les mentalités de ce pays qu’il s’étend sans difficultés aux ressortissantes étrangères : plusieurs cas d’attouchements poussés favorisés par les mouvements de foule (allant, pour le droit français, jusqu’au viol – qui qualifie ainsi tout acte de pénétration sexuelle, « de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise ») ont été par exemple relevés sur des journalistes occidentales faisant leur métier lors de la récente Révolution égyptienne, s’inscrivant dans le mouvement plus général dit du « Printemps Arabe ». Mohamed Diab (que l’on devine sans peine derrière « Omar », le fiancé de « Nelly » qui voudrait opter définitivement pour la scène, banquier comme il l’a été lui-même) fait donc acte de courage et de conviction « féministe » en réalisant cet intéressant « 678 » (numéro de la ligne de bus cairote où tout va se jouer) sur son propre scénario, inspiré pour partie de faits authentiques (l’affaire Noha Rushdi en 2008, premier procès pour harcèlement sexuel en Egypte). Il faut se méfier des timides, des résignées. Fayza, modeste mère de famille appartenant aux classes populaires, est de celles-là. Après avoir assisté au cours gratuit de « Self-Defense » que Seba dispense de manière à la fois altruiste et militante, elle réagit impulsivement, dans le sens des conseils de cette dernière (« faire face », « réagir », dans le cas d’une agression sexuelle) lors d’un énième attouchement dans le bus. La cohue favorise le « pelotage », c’est cette même cohue qui va assurer son anonymat quand elle pique vivement la main baladeuse à l’aide d’une des grosses épingles qui lui servent à maintenir son foulard. Elle va réitérer ce geste, dans le bus et aussi au détriment d’un « suiveur » entreprenant dans la rue – bientôt l’arme improvisée cédant le pas à un canif plus efficace, et c’est l’aine qui est visée. C’est la panique dans les bus cairotes « ensanglantés », quand les « blessés » (au moins trois) arrivent aux urgences, et que la presse se fait l’écho du phénomène. Pas de plainte (car les « victimes » devraient s’expliquer sur les circonstances peu glorieuses de l’ «attaque », qui a tout de la légitime défense), mais assez de bruit pour attirer l’attention du débonnaire inspecteur Essam qui remonte rapidement à Seba et à ses cours, puis à Fayza la disciple - qui a dépassé largement le maître en passant de la théorie à la pratique, et même à Nelly, la jeune « rebelle » qui a porté plainte (la première à le faire en Egypte) contre le camionneur qui l’a agressée (attouchements prolongés de coups et blessures – le « tripotage » effectué depuis la fenêtre ouverte du véhicule à la faveur d’une circulation intense s’est compliqué quand la jeune fille, qui traversait une place pour rentrer chez elle, se rebiffant, s’est alors retrouvée traînée violemment sur la chaussée). Le trio s’est en effet constitué via la télévision, omniprésente dans le pays, où Seba informait sur son cours, où Nelly répondait aux questions venimeuses des téléspectateurs à propos du futur procès, outrés par tant d’audace mal venue, et que Fayza regardait dans l’un et l’autre cas. Le policier a vite identifié les circonstances des agressions répétées (lesquelles ont eu, un bref instant, l’avantage de réserver les bus aux seuls femmes et enfants, ces messieurs étant dérangés dans leurs habitudes et craignant pour leur entre-jambes le canif « vengeur » !) et le fameux « coup du citron ». Allez donc découvrir comment cet innocent agrume sert de paravent aux vilains peloteurs….. Pas de plainte, personne donc à poursuivre : le bienveillant policier se contentera (à plusieurs reprises) de sermonner les trois femmes. On frôle cependant le drame quand c’est Adel qui, la tension retombée et les hommes revenant dans les bus, s’essaie à son tour à cette vilaine pratique, et est blessé par Seba, délaissant son 4 x 4 de luxe, et partie en expédition à son tour dans le bus 678. Il s’agit du propre mari de Fayza, en manque affectif et sexuel, à qui sa femme fait souvent le « coup de l’oignon », tactique « potagère » claire, de nature à signifier qu’elle se refuse à lui ! C’est la société égyptienne toute entière qui est alors en cause : les hommes se marient tard et en attendant de convoler s’offrent des substituts en forme de tripotage dès que la foule permet des « rapprochements » de circonstance avec l’autre sexe (scénario valant aussi pour toute rencontre à l’abri des regards, dans une rue déserte par exemple). Et la misère sexuelle s’étend aux hommes mariés (comme Adel), contrariés dans leurs appétits par des épouses s’en tenant au « minimum conjugal », nettement ralenti quand les enfants sont nés. Incompréhension et silence mutuels : le lot quotidien des femmes agressées et des agresseurs frustrés, sur fond culturel de suprématie masculine… Trois portraits emblématiques : toutes les couches de la société sont touchées, les nanties comme les autres peuvent être un jour concernées (mais le calvaire de la femme des classes populaires est quotidien, alors qu’il faut des circonstances exceptionnelles pour la grande bourgeoise, ou la jeune « rebelle » – une foule incontrôlée à l’occasion d’une victoire égyptienne lors d’un match de la CAN auquel la première a accompagné un mari passionné de football, et la tentation d’un chauffeur-livreur roulant à sa hauteur pour la deuxième, coincé dans les embarras de circulation de la mégalopole – Le Caire, plus grande ville d’Afrique, avoisine les 16 millions d’habitants). On comprend dès lors que la plus exposée, pourtant par principe la plus soumise aux diktats masculins, trouve la force de se révolter (elle protestera aussi contre les brimades infligées à ses enfants, dont elle n’a pu payer l’école, avec force et détermination - belle scène de « piquet » volontaire). Elle devient ainsi un « leader d’opinion » inattendu, rejointe dans la riposte musclée par Seba, et confortant Nelly dans son obstination à ne pas renoncer à porter ses malheurs sur la place publique (alors que tout le monde l’en dissuade, à commencer par le policier « de base » qui refuse de recueillir sa plainte pour agression sexuelle, lui conseillant de la requalifier « correctement » en simples « coups et blessures », sans oublier ses parents, et futurs beaux-parents, tous attachés au qu’en-dira-t-on, et refusant le scandale et l’humiliation consécutifs à une action en justice, déjà largement médiatisée). L’analyse sociologique est d’autant plus pertinente que la fiction est largement inspirée par la réalité. Le procès Noha Rushdi de 2008 pour harcèlement sexuel a eu pour résultat de faire entrer l’incrimination correspondante dans le droit positif égyptien, mais quid d’un réel changement des mentalités ? La même année, plus de 90 % des femmes en âge de procréer étaient encore excisées en Egypte, et là encore toutes étaient concernées par cette horrible pratique immémoriale (dont le but avoué est d’éviter le vagabondage sexuel féminin avant le mariage, puis d’assurer la fidélité des épouses, simples objets du seul plaisir masculin et génitrices), car les mutilations sexuelles des Egyptiennes frappent aussi bien les musulmanes que la minorité copte, et n’ont donc rien de « religieux ». En 2007 (après le décès d’une fillette de 12 ans causé par une excision) la loi égyptienne était déjà intervenue pour interdire ces pratiques de MGF (Mutilations Génitales Féminines), avec un succès mitigé quand on sait que même de nombreux médecins avaient continué d’en faire clandestinement. La « révolution » actuelle fait quant à elle planer de sérieuses menaces sur la permanence de la pénalisation, d’autant que c’était Suzanne Moubarak, l’épouse du dictateur déchu, qui avait été à l’origine de l’interdiction de ces pratiques ignobles…. Le « pelotage » banalisé n’est donc qu’un fléau parmi d’autres en Egypte frappant les femmes. Un espoir solide réside cependant dans des écrits ou des films comme « Les Femmes du Bus 678 » quand ils émanent non pas seulement d’intellectuelles, mais aussi d’intellectuels comme Mohamed Diab. Ce dernier, il faut le souligner, a su écrire et mettre en scène un film choral au féminin, traitant avec conviction d’un sujet grave, d’un problème majeur pour la société et l’avenir de son pays, bien loin d’une simple polissonnerie inévitable à considérer avec indulgence, mais il l’a fait aussi avec finesse : ces beaux caractères féminins sont d’autant plus saisissants que leur histoire exemplaire est relatée de manière nuancée, en particulier sans manichéisme - loin de la foule des « peloteurs » modèle standard, il distingue certains hommes « de bonne volonté » (l’inspecteur Essam ou Omar, le fiancé de Nelly qui sait secouer les pesanteurs familiales pour soutenir la juste cause de celle-ci) dont l’écoute, voire l’humanisme purement et simplement, font échapper le propos aux généralisations réductrices. Ni dogmatisme, ni moralisation : juste l’espoir de se comprendre pour avancer ensemble dans la bonne direction (même si la route est longue et semée d’embûches !). Primé au Festival 2011 du cinéma méditerranéen de Montpellier (« Cinémed », « Prix du Public »), un film à découvrir, documentaire et romanesque tout à la fois, porté par trois superbes actrices (et quelques hommes, « pionniers » du dialogue et de l’estime entre les sexes). Mohamed Diab, « l’homme du bus 678 », est de bonne compagnie.
    BeatJunky
    BeatJunky

    125 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2014
    Un excellent film sur la condition féminine en Egypte. Rien que le fait de venir de ce pays où on ne peut dire ou montrer ce que l'on veut m'attirait. Je n'ai pas été déçu. Même en sachant que les porcs sont partout, je m'attendais à ce que les hommes de cette région soient plus respectueux envers les femmes. La rencontre de ces 3 femmes à la classe sociale différente nous montre comment elles subissent un harcèlement quasi quotidien. Une belle manière de nous faire découvrir la vie de tous les jours en Egypte où il n'est pas bon vivre pour une femme si elle rencontre des difficultés face à un homme. Le film nous montre le courage de ces trois femmes pour essayer de changer les choses.... Cela s'avère bien difficile.
    Quelques défauts par ci par là (comme l'histoire du flic en parallèle dont je n'ai pas compris l'utilité, la mise en scène un peu light aussi) n'ont pas gâche ma bonne impression à la sortie de ce film. A voir.
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    40 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 juin 2012
    La condition de la femme en Égypte, comme dans d’autres pays de la région, n’est guère enviable vue de nos yeux d’occidentaux. Ce film courageux dénonce le harcèlement sexuel généralement impuni que subit la gente féminine, dont les droits les plus élémentaires et le respect de son intégrité sont mis à mal par un machisme endémique et des alibis religieux assez douteux. La réalisation nous propose le destin croisé de trois femmes qui se révoltent en utilisant s’il le faut la vengeance physique et la loi du talion. La critique sociale est très ferme mais on sent malgré tout une certaine retenue comme pour amadouer une censure tapie dans l’ombre. On reprochera également à Mohamed Diab une mise en scène trop brouillonne et un manichéisme pas toujours subtil. En dépit des qualités réelles de ce film, on revisionnera plutôt le magnifique “Femmes du Caire” de Yousry Nasrallah qui abordait le sujet avec beaucoup plus de profondeur et de maîtrise.
    dagrey1
    dagrey1

    86 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2012
    Mohamed Diab signe une film dramatique captivant sur la condition de la femme en Egypte. Les trois actrices principales illustrent toutes les trois, à travers leurs parcours personnels et leur classe sociale, une certaine image de la femme egyptienne, et ce film se suit finalement comme un policier tant l'issue du film est incertaine.
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