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    La Brindille
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Brindille" et de son tournage !

    Pour les guests Albert Dupontel, Nicolas Marié et Laure Duthilleul

    Pour le regard tendre et sans misérabilisme de la réalisatrice sur son héroïne

    L'accouchement sous X, un sujet inédit au cinéma

    Hasard du calendrier

    Avec seulement une semaine d'écart sortent dans les salles deux films sur le thème de la maternité : La Brindille et Un heureux événement. S'ils sont très différents dans le fond et la forme, ils traitent tous les deux de la maternité, qu'elle soit souhaitée ou non.

    Zoom sur la réalisatrice

    Après des études en relations internationales, Emmanuelle Millet s’investit dans l’humanitaire auprès de Médecins du Monde. Attirée par le théâtre, elle suit en parallèle des cours en amateur puis en professionnel, avant de s’intéresser à l’écriture et au cinéma. Elle travaille ensuite pour Handicap International, puis avec le Secours populaire pour qui elle mobilise quarante auteurs autour d’histoires courtes sur le thème "La culture, ça change la vie". Elle réalise, pour cette même association, deux documentaires sur le théâtre et un autre, avec l’intervention de Mathieu Amalric, sur le cinéma. Elle initie ensuite dix courts-métrages contre les violences conjugales, produits par Les Films du Poisson et Arte, auxquels Patrice Leconte, Zabou Breitman et Bruno Podalydès ont pris part. La Brindille est son premier long métrage de fiction.

    Accouchement sous X

    La Brindille aborde un thème peu traité au cinéma, celui de l'accouchement sous X. Emmanuelle Millet a toujours été intéressé par ce sujet sensible, d'où l'idée d'en faire un film : "Les femmes qui ont accouché sous X se confient peu, ont souvent honte de leur geste. Elles sont mal vues, non seulement par l’opinion publique mais aussi parfois par les professionnels de santé. Et puis, c’est un sujet qui soulève beaucoup de questions. Faut-il ou non par exemple contraindre la mère à regarder l’enfant à la naissance pour l’aider à faire le deuil de cette séparation ? Dans notre société, on parle plus volontiers de l’adoption que de l’abandon, et pourtant, l’un ne va pas sans l’autre. Abandonner son enfant à la naissance est quelque chose qui interpelle, qui interroge. C’est pour ça que j’ai choisi ce sujet", confie la réalisatrice.

    Un gros travail de préparation

    Pour traiter de ces sujets sensibles (accouchement sous X, déni de grossesse, pauvreté, etc.), Emmanuelle Millet a fait de nombreuses recherches : "J’ai lu des documents et des ouvrages sur ce thème et je suis allée à la rencontre des gens. J’ai d’abord eu envie de me rapprocher des femmes qui avaient accouché sous X, de comprendre leur démarche via la lecture de nombreux témoignages. J’ai aussi rencontré des assistantes sociales, des obstétriciens, des sages-femmes, des personnes en charge des adoptions, une directrice de centre maternel. J’ai par ailleurs assisté à plusieurs accouchements, travaillé sur le thème de la maternité et du déni, un sujet tout aussi tabou et mystérieux", explique-t-elle.

    Un film intemporel

    Selon Emmanuelle Millet, "il était important qu’on ne voie aucune enseigne de magasin, aucune marque" et que les costumes et les accessoires "ne soient pas trop actuels". L'idée était de créer un univers intemporel pour garder un côté romanesque.

    Inspiration

    A l'image des frères Dardenne, Emmanuelle Millet prépare en amont le tournage avec de longues répétitions, pour ensuite laisser souffler ses acteurs. Le scénario et les dialogues sont aussi très travaillés. Au dos de nos images, le livre du célèbre duo belge, est d'ailleurs son livre de chevet.

    De la lumière

    Bien que le film soit très sombre, la lumière y est très présente. Selon Emmanuelle Millet, "la douceur de la lumière crée un contrepoids" et "les couleurs s’imposent par petites touches". Pour créer cette ambiance chaude, la réalisatrice a travaillé avec le directeur de la photographie Antoine Héberlé, connu pour son éclairage à la fois doux et étudié, vu dans Mademoiselle Chambon ou Les Méduses.

    Mère de substitution

    Sonia, interprétée par Anne Le Ny, fait office de mère pour Sarah qui ne fréquente plus ses parents depuis quelques temps. Emmanuelle Millet explique leur relation : "Sonia est déconcertée par cette jeune femme fuyante, et en même temps elle s’y attache, la sait différente des autres. Elle la guide, l’alerte, l’aide à préparer le trousseau du bébé, essaie de la rendre responsable sans la déposséder de son choix. Je souhaitais qu’Anne Le Ny interprète Sonia parce qu’elle allie l’autorité à une très belle sensibilité et à un brin de fantaisie."

    Déni de grossesse

    Autre thème tabou abordé par le film : le déni de grossesse. Si, au départ, Emmanuelle Millet souhaitait seulement évoquer l'accouchement sous X, elle s'est rapidement rendu compte que le déni de grossesse était essentiel pour supporter le récit : "Du point de vue du récit, ce déni me permettait de placer Sarah face au choix de l’abandon puisque le délai possible pour avorter était passé. Dans le film, le déni de Sarah se transforme : il y a d’abord une prise de conscience de la réalité puis une annulation de cette conscience", raconte la réalisatrice.

    Femme-enfant

    Sarah constitue une sorte de paradoxe puisqu'elle est entourée d’enfants, alors qu’elle est indifférente à celui qu’elle porte. Elle est le symbole de la femme-enfant : "Elle a quelque chose d’une "baby doll", d’où son nom, Sarah Dole. Elle a gardé cette part d’enfance, spontanée, naturelle, à l’affût de ce qui l’entoure. Elle est sensible à cette petite fille en trottinette qui récite un poème, amusée par cette autre enfant qui joue à cache-cache non loin d’elle dans un square et qui lui fait signe de ne rien dire. Elle s’amuse aussi avec une boule remplie d’étoiles chez Thomas, regarde le bateau s’éloigner dans le port avec des yeux de gamine. Sa force réside dans ce côté rêveur, dans sa capacité à s’échapper de la réalité, justement", commente Emmanuelle Millet.

    Jeunes espoirs

    Les filles qui entourent Sarah dans le centre sont jouées par de jeunes comédiennes recrutées sur Marseille. Emmanuelle Millet revient sur ce processus : "J’ai fait un casting à Marseille, je cherchais des jeunes filles très diverses. Une fois ces dix jeunes filles choisies, je les ai réunies, je leur ai raconté l’histoire, le fonctionnement d’un centre maternel et les raisons pour lesquelles des jeunes filles peuvent s’y trouver. Puis j’ai demandé à chacune d’imaginer les circonstances de sa grossesse. Quand elles sont venues sur le plateau, elles avaient toutes leur histoire en tête, ce petit bagage qui allait les aider à occuper légitimement leur place dans ce centre maternel", raconte-t-elle.

    Thomas

    Pour le rôle de Thomas, un casting a été organisé. Passé dans les derniers, Johan Libéreau s'est rapidement imposé, comme l'explique Emmanuelle Millet : "Il fallait que Thomas puisse attirer Sarah par son physique mais aussi par sa capacité à être disponible, agréable, sérieux, solide, rassurant. Et puis Johan Libéreau est arrivé, très ouvert, un beau regard, le sourire franc. Quand il est sorti de la pièce après son bout d’essai, je savais qu’on avait Thomas. Le couple qu’il formait avec Christa était cohérent, naturel." Notons également que les deux acteurs ont tourné ensemble dans Voie rapide.

    Une évidence

    Emmanuelle Millet évoque le casting de Christa Theret : "Mes productrices avaient produit Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier, dans lequel elle jouait. Elles m’ont proposé de lui envoyer le scénario. Elle l’a reçu par coursier, lu dans les deux heures et nous a immédiatement appelés pour dire qu’elle était partante. Le lendemain soir, nous devions nous rencontrer brièvement : on ne s’est quittées qu’à minuit et demi! Quand nous nous sommes vues, j’ai su que Christa avait tout de Sarah : spontanée, joyeuse, authentique, si jolie. Elle dégage aussi une certaine fragilité, une douceur mélancolique, a un monde intérieur assez secret. Elle a su s’emparer du rôle avec une aisance déconcertante. Sur le plateau, il suffisait de quelques mots seulement, parfois un simple échange de regards et Sarah était là."

    La cité phocéenne

    Le tournage de La Brindille s'est déroulé à Marseille, ville peu présente au cinéma. La réalisatrice justifie ce choix : "D’abord, Marseille offre des décors incroyables et très diversifiés. Sarah est une jeune fille en marche. Dans son parcours, elle passe dans de nombreux endroits, s’y perd, s’y arrête parfois, y vit temporairement. Et puis la lumière est très solaire, elle vient contrebalancer avec le côté sombre de la situation."

    De l'importance de la musique

    Emmanuelle Millet revient sur l'omniprésence de la musique dans son premier long métrage : "Le film comporte un grand nombre de décors, de déplacements, de séquences. Les compositions de Christophe Julien tissent un lien entre certaines scènes très courtes, sans que le récit ne paraisse haché. Par exemple, après que Sarah a jeté son échographie à la poubelle et longé un muret avec des tags, le plan suivant la montre tirant sa valise jusqu’au centre maternel. La continuité musicale permet de relier les deux moments, même si du temps s’est écoulé."

    Une brindille qui prend du galon

    Avec La Brindille, Christa Theret continue d’étoffer sa filmographie. Depuis sa révélation dans LOL - Laughing Out Loud, la jeune actrice a tourné dans de nombreux films, comme Le Bruit des glaçons et Mike.

    Collaboratrices

    Après Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier et La Clé des champs de Claude Nuridsany et Marie Pérennou, La Brindille constitue la troisième collaboration des productrices Christine Gozlan et Catherine Bozorgan.

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