Avis : Présumé coupable - Page 8

Un film qui fait froid dans le dos. Car qui ne peut pas avoir la malchance de subir ça un jour, personne n'est à l'abris. Comment peut-on aller aussi loin dans la bêtise, la méchanceté gratuite? En tous cas, ce film est bouleversant, Philippe Torreton en tête, impressionnant de vérité. Je ne connaissais pas bien l'histoire d'Outreau, je n'aurais jamais imaginé que ces gens avaient subits autant, un devoir de mémoire pour tout un chacun.

Attention film choc ! Vincent Garenq nous livre l'histoire vraie d'Alain Marécaux, dont la vie est devenu un enfer suite au tristement célèbre procès d'Outreau. Un véritable drame portée par la prestation incroyable de Torreton et une réalisation sobre mais terriblement efficace !

S'il vous plait, en allant voir ce film, ne gueulez pas "mais c'est pas possible" toutes les 30 secondes, soit à chaque fait injuste transmis à l'écran. Car oui, l'affaire est profondément injuste, et le film est fait pour faire réagir le spectateur, mais pensez à tous les gentils Charles de la salle qui sont venus assister tranquillement à la projection. En plus, le film est assez palpitant et ne ménage jamais l’audience. On est sans cesse sous tension. L'acteur principal incarne très bien son rôle, à l'inverse de presque tous les autres acteurs (surtout les policiers). Mais la force du récit surpasse largement ces quelques petits désagréments. On vit chaque évènement avec l'accusé, et l'on se prend la tête avec lui en s'imaginant dans une situation semblable. Car malheureusement, personne n'est à l'abri d'une telle erreur.

Vu principalement sous l'angle du calvaire vécu par Alain Marecaux ,la reconstitution de cette retentissante erreure judiciaire fait froid dans le dos ,dans la ligné du récent et réussi Omar m'a tuer ,le cinéma Français semble vouloir mettre en lumière les défaillance de notre justice.La première heure filmé camera a l’épaule fait très documentaire télévisé ,la succession de transferts menottes aux poignets lasse un peu mais l'univers carcéral est parfaitement retranscrit et Torreton est tout simplement bouleversant de vérité dans la peau de cet homme lentement broyé par une implacable machine administrative et judiciaire.La dernière 1/2 heure contant le procès s’avère plus classique dans sa mise en scène mais tout aussi intéressante de par son incroyable dénouement et l'on s’étonne du peu de sanctions prises a l'encontre des juges et magistrats ayant instruits a charge cette affaire.

La force et l'exemplarité d'un sujet ne dispensent pas de la nécessité d'une écriture cinématographique et d'une mise en scène dignes de ce nom. Sauf en de rares scènes, l'écriture n'est que bêtement (et inutilement) démonstrative, les dialogues caricaturaux, les seconds rôles survolés, mal interprétés et peu crédibles. La dernière partie du film (le procès en assises) est carrément bâclée. Le réalisateur, focalisé sur le présumé coupable broyé par le système judiciaire, en oublie de traiter les questions qui auraient pu rendre son film intéressant voire utile : qu'est-ce qui peut conduire un juge d'instruction à se fourvoyer à ce point en oubliant sa mission de base, c'est dire conduire une instruction à charge et à décharge (au hasard, au delà de l'inadaptation évidente du gus pour le job, la pression médiatique ? la pression populaire ? qui toutes deux réclament des coupables ...), comment la hiérarchie, les instances contradictoire (juge des libertés) et le parquet peuvent fermer les yeux pendant des années sur un naufrage aussi flagrant ? etc.
Ne reste que la performance, remarquable, de P. Torreton.

Une réalisation de Vincent Garenq qui fait froid dans le dos, plutôt que de s'étendre sur toute l'affaire "Outreau" Vincent Garenq s'attelle à mettre en scène l'histoire d' Alain Marécaux l'huissier de justice accusé à tort, qui lors de son incarcération a écrit le journal dont s'inspire ce film. Philippe Torreton est criant de vérité (il ira jusqu'à perdre 27 kg pour interpréter certaines scènes) dans son rôle de Marécaux. Vincent Garenq dans un soucis de réalisme et afin d'éviter un éventuel côté mélodramatique se passe de toute musique durant l'entièreté de son film. A la vue de cette réalisation on ne peut que remettre en doute l'impartialité d'une certaine justice. Poignant !

La retranscription d'un véritable séisme judiciaire et médiatique qui fait prendre conscience de la terrible faille de tout un système. Le grand atout du film est de tout aborder par le prisme de l'humain au delà des considérations judiciaires et techniques. L'idée de se concentrer sur un seul des nombreux accusés de l'affaire et de le suivre dans sa descente aux enfers permet une grande proximité avec le personnage et une grande identification du spectateur. Ce point de vue est associé à une interprétation sidérante de Philippe Torreton, méconnaissable et poignant, et achève de rendre cette expérience de cinéma très particulière. Le scénario ne s'embarrasse pas des détails techniques de l'affaire et va à l'essentiel, l'humain. Le récit est très prenant et tendu de bout en bout. Les souffrances morales du personnage principal sont parfaitement exposées et ne laissent pas indifférent. La fameuse séquence tant attendue du procès atteint une grande intensité digne des grandes scènes de procès que le cinéma a pu offrir. La mise en scène opte pour une approche réaliste et réussit totalement son immersion se faisant rapidement oublier pour nous projeter au plus près du personnage. La critique du système judiciaire est élargit à un constat qui concerne un système tout entier qui ne peut que dériver à partir du moment ou l'humain n'est pas au cœur du dispositif. La froideur, la subjectivité et l'austérité des acteurs des différentes étapes de la procédure judiciaire font froid dans le dos et nous font poser beaucoup de questions. Le film ne se contente donc pas de retranscrire cet effroyable fait divers. Il s'agit aussi d'une critique pertinente qui pointe du doigt les failles de l'institution sans broncher et d'un film très poignant et humain sur les conséquences terribles de l'erreur judiciaire. Des qualités qui hissent le film aisément dans la catégorie des poids lourds du genre.

Bouleversée du début à la fin par cette histoire qui se passe à 100 km de chez moi ! Quelle violence ! Dès les premières images la révolte gronde, comment traiter des enfants de cette façon ? Les sortir du lit avec une telle brutalité au milieu de la nuit? Comment peut-on supporter de voir ses enfants, son fils surtout avoir la vie détruite à ce point ? Comment ce juge n'a t'il pas été sanctionnné. Honte sur les failles de notre systéme judiciaire . Superbe prestation de l'acteur qui a perdu 20 kg pour ce rôle et est d'une grande justesse dans son interprétation. Un rôle qui ne doit pas laisser indemme.

Énorme, c' est le seul mot qui me vient en sortant de ce film. Avec un philippe torreton bouleversant , comme ce terrible drame.

Sortie à la même période que "Omar m'a tuer", une nouvelle erreur judiciaire transposée à l'écran avec honnêteté et tout ce qu'il faut de pudeur. Filmé sans fioritures et collant le plus près possible aux faits, le film a le mérite de s'attarder sur le calvaire d'un suspect en particulier, évitant une multitude de points de vue qui auraient compliqué inutilement l'intrigue. Une dénonciation en règle d'une justice aux failles gigantesques à la limite du surréalisme et du n'importe quoi, qui fait franchement froid dans le dos. Dans le rôle principal, Philippe Torreton est une fois de plus impeccable.

Peut-être pas le très grand film qu'on s'attendait à voir mais un film-choc qui ne fait pas de publicité à la justice française et encore moi à ces policiers complètement aveuglés par un juge lui-même complètement à coté de ses pompes. Philippe Torreton est évidemment remarquable mais il faut saluer aussi la prestation de l'acteur interprétant le juge. Car jouer le rôle d'un crétin, c'est pas évident..._

Outreau où une des erreurs judiciaires les plus grotesques de l'après guerre. On est littéralement immergé au cœur du calvaire qu'endure cet huissier campé par un Phlippe Torreton possédé par son personnage. Un film fort aux allures de documentaire tant il respire le réalisme, bouleversant.

Si le réalisateur ne s'implique pas dans la narration, Torreton est criant de vérité et l'ennui est absent.

Pour un cauchemar, c'en est un. Et qui s'est abattu, comme la foudre, au hasard, sur un homme "normal", qui n'avait rien dans sa vie qui justifiait de vivre un tel enfer. Alain Marécaux, huissier de justice, a vécu un long calvaire dans la célèbre affaire d'Outreau. Il l'a raconté dans un livre, Vincent Garenq la transpose dans un film, Présumé coupable, fidèle et d'une sobriété sèche, dont la vision est à certains moments insoutenable. La souffrance d'un innocent, accusé du pire crime qui soit, sali, qui plus est, dans sa vie personnelle. Philippe Torreton s'est glissé dans la peau de cet homme broyé et concassé par la justice de façon stupéfiante. Sa composition, à l'image de celle de Michael Fassbender dans Hunger fait réellement peur. Physiquement et moralement. Le film est constamment proche de ce présumé coupable et n'a sans doute pas la prétention de brosser un tableau complet de l'affaire. Sur un plan strictement cinématographique, on peut le regretter. Le juge Burgaud n'apparait que lors de face à face avec Marécaux. On aurait aimé en savoir plus sur ce magistrat glacial qui considère encore aujourd'hui avoir "fait son travail", sur ses rapports avec une hiérarchie qui l'a soutenu et qui ne lui a infligé qu'une réprimande après le jugement final. Presque rien non plus dans le film sur l'emballement médiatique. Le procès, à la fin de Présumé coupable, est trop vite expédié. Il est vrai que les seconds rôles sont assez mal joués, dans l'ensemble. La force du film réside presque uniquement dans la description de l'insupportable douleur de cet innocent. C'est déjà beaucoup.

Basé sur un des plus effroyables scandale judiciaire français, "Présumé coupable" suit la descente aux enfers d'Alain Marécaux, huissier de justice accusé à tort de viols sur mineurs. Le film suit le parcours d'un homme brisé et la mise en scène, froide mais efficace, ainsi que le récit ne nous épargne rien et cela fait froid dans le dos. De la faiblesse de Marécaux à l'incompétence du juge d'instruction, le spectateur est à la fois horrifié, indigné, ému. Et dans la peau d'Alain Marécaux, Philippe Torreton est bouleversant, nous donnant dès les premières minutes de vrais frissons et nous offrant ainsi une de ses meilleures prestations. Inoubliable.