Un énigmatique a envahi les écrans français ces dernières semaines. Pas de réelle histoire ou explication : simplement quelques images d'un monde fabuleux aux créatures étranges, et un titre mystérieux, Kaena, la prophétie.
Kaena, c'est le nom de son héroïne, une adolescente rebelle et marginale issue du peuple du milieu, dont le village est enchâssé entre deux couches nuageuses au centre de l'Axe. Quand cet arbre gigantesque qui s'étire au delà des nuages vient un jour à manquer de sève, la vie de ce peuple superstitieux se trouve menacée. Malgré les prières et les implorations aux Dieux, la situation empire. Téméraire et curieuse, Kaena se lance contre l'avis du Grand Prêtre dans une quête périlleuse en dehors du village. Assaillie de visions, elle est décidée à découvrir le monde au delà des nuages...
Premier film français en images de synthèse
Premier film français entièrement réalisé en images de synthèse (et premier film de synthèse européen de cette envergure), Kaena est né de la rencontre de deux jeunes auteurs, Chris Delaporte et Patrick Daher, et de Denis Friedman, président de Chaman Productions. En 1995, Chris Delaporte rencontre Patrick Daher lors de la conception du jeu vidéo Heart of darkness et se penche avec lui sur l'histoire et les premiers designs de Kaena, alors envisagé comme un jeu vidéo. En 1997, ils contactent la jeune société Chaman Productions, spécialisée dans la production simultanée d'oeuvres audiovisuelles et interactives. Séduit par le concept, son fondateur et président Denis Friedman décide d'en développer un téléfilm de 52 minutes. Mais, devant l'enthousiasme des spectateurs des premières images du projet (200 professionnels invités lors d'une projection-test), une seule conclusion s'impose : Kaena mérite un long métrage.
Développé entre Paris et le Canada par près d'une centaine de personnes, Kaena, la prophétie (auparavant baptisé Gaïna puis Axis) est mis en chantier en 1997 sous la direction de Chris Delaporte, rejoint ensuite par le co-réalisateur Pascal Pinon (la série Insektors entre autres). Bénéficiant notamment des talents du directeur de l'animation Patrick Bonneau (Men in Black, Le Monde perdu ou Star wars épisode 1 : la menace fantôme) ou du concepteur d'effets sonores Jonathan Miller (La Plage, Blade), le film mise également sur un casting vocal impressionnant composé de Kirsten Dunst, Richard Harris, Keith David et Anjelica Huston (la distribution française, actuellement en cours de finalisation, devrait bénéficier de grand noms du cinéma hexagonal). Attendu à l'automne 2002, Kaena se présentera comme un nouveau concurrent sérieux pour les géants de l'animation.
Les enjeux de "Kaena"
Avec pour coeur de cible le public adolescent grand consommateur de jeux vidéo et de bande dessinée, Chaman Productions, StudioCanal (coproducteur) et TVA International IV, inc. (coproducteur) misent sur un segment de spectateurs quelque peu "oublié" par les acteurs mondiaux du secteur de l'animation (Disney, DreamWorks, la Twentieth Century Fox et la Columbia). Histoire plus complexe, traitement moins manichéen, personnages et caractères plus réalistes loins de héros virtuels classiques comme Lara Croft : l'animation délaisse ici les jeunes enfants pour toucher un public plus âgé.
"Les personnages et l'histoire sont plus sophistiqués que dans les simples animations conçues pour les enfants", explique le producteur Denis Friedman. "Il ne s'agit pas ici de mettre en scène les bons contre les méchants, Kaena vit dans un monde plus réaliste où les bons peuvent parfois être mauvais et les mauvais peuvent être bons. Le film aborde même un sujet qui concerne tous les adolescents – le passage de l'enfance à l'âge adulte. Kaena est un personnage qui met en doute les conventions et les croyances imposées par les représentants de l'autorité pour pouvoir trouver ses propres vérités et construire son identité. Pour cette raison, Kaena, la prophétie atteint une universalité culturelle en étant accessible aux adolescents du monde entier". Un nouveau marché (abordé sans réel succès par Titan A.E. ou Final fantasy, les créatures de l'esprit) sur lequel Chaman Productions peut tout à fait s'imposer.
Autre point important face aux concurrents américains : le graphisme novateur et unique développé pour Kaena, la prophétie, qui permettra d'imposer les talents et le style visuel à la française, mais également l'idée que l'animation de synthèse n'est pas que l'apanage des Américains (et dans une moindre mesure des Japonais). Avec Kaena, c'est un nouveau pôle d'envergure internationale qui s'impose sur le marché de l'animation. Désormais, les nombreux artistes français qui s'expatriaient vers les Etats-Unis ou qui travaillaient pour les géants Disney et DreamWorks pourront mettre leurs talents au profit d'un véritable pôle européen. Preuve de cette engouement pour la french touch, les dirigeants de Pixar (Toy Story ou Monstres & Cie) et PDI (Shrek) attendent avec impatience de découvrir le bébé de Chaman Productions...
A voir et à jouer
Enfin, singularité essentielle dans le monde de l'animation et sur laquelle s'appuie Chaman Productions depuis sa création : travailler sur des oeuvres originales selon un développement sur plusieurs support. Dans le cas de Kaena, ceci s'illustre par le développement simultané du film et du jeu vidéo correspondant : loin d'être un simple produit dérivé du film, le jeu et le long métrage sont intimement liés, offrant deux traitements complémentaires et parallèles du monde de Kaena. Développé sur Playstation 2 en collaboration avec la société japonaise Namco (Tekken, Ridge Racer), le jeu Kaena est attendu en magasins en même temps que le film et de multiples produits dérivés. Un nouveau mode d'exploration multi-supports d'un univers artistique...
En attendant la future bande-annonce du film puis l'automne 2002, nous vous proposons de découvrir les premières images de ce long métrage très attendu avec le teaser de Kaena, la prophétie.
Yoann Sardet
Découvrez le teaser de "Kaena, la prophétie" et
Et sur le web : Le site officiel de "Kaena, la prophétie"
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