Après leur la semaine dernière (62,6 millions de dollars, meilleur démarrage de tous les temps pour un film d'animation, pour un film ne faisant pas partie d'une franchise, pour une production Disney et pour un mois de novembre), l'alliance Pixar/Disney devrait encore une fois dominer le box-office américain. Sans réel adversaire de taille, les Monstres & Cie devraient encore se tailler la part du lion ce week-end, et dépasser (sans doute) la barre des 100 millions de dollars de recettes en seulement dix jours d'exploitation. Toujours précédé du premier teaser de Star wars : episode 2 - Attack of the clones, le film tentera de faire le plein de spectateurs et de billets verts avant l'arrivée en force d'Harry Potter la semaine suivante. Il sera opposé à deux nouveaux longs métrages, qui, entre la production Pixar et le jeune sorcier de J.K. Rowling, ont sans doute choisi le "moins pire" des adversaires...
Le (gros) retour des frères Farrelly
Face aux monstres, les frères Bobby et Peter Farrelly présenteront leur nouvel opus, la comédie Shallow hal. Dans ce film, l'humour résolument "gras" du tandem sera mis au service de la bonne cause : l'éloge de la beauté intérieure, ou comment l'amour peut dépasser la barrière du physique. Ainsi, Shallow hal suivra le parcours de Hal (Jack Black), un jeune homme malheureux en amour et uniquement focalisé sur la beauté physique des jeunes femmes qu'il tente de séduire. Hypnotisé, il ne distingue alors plus que la beauté intérieure d'autrui et tombe amoureux de Rosemary (Gwyneth Paltrow), 135 kilos à la dernière pesée...
Porté par le couple Gwyneth Paltrow / Jack Black, une bande-annonce et une promotion efficace (voir le site officiel et un site spécial drague dérivé de ce dernier) et une vedette qui n'hésite pas à se jouer de son image, Shallow hal possède quelques arguments de poids pour attirer les spectateurs américains. Fers de lance d'un humour potache depuis Mary a tout prix, les frères Farrelly tenteront ainsi de faire oublier l'échec d'Osmosis Jones : sorti en août dernier outre-Atlantique (il est attendu le 19 décembre en France), leur film d'animation au budget de 75 millions de dollars n'a récolté que 13 millions de dollars de recettes.
Le dernier "coup" de Gene Hackman
Autre sortie de la semaine, The Heist de David Mamet. Le réalisateur de Séquences et conséquences et scénariste d'Hannibal suit le dernier coup de Gene Hackman, un voleur émérite forcé d'effectuer un dernier coup pour son employeur Danny DeVito. Méfiant, ce dernier envoie son neveu pour surveiller le bon déroulement des opérations et du partage... Egalement auteur du script de ce drame sur fond de cambriolage, David Mamet retrouve après Séquences et conséquences (dans lequel se croisaient notamment Alec Baldwin, William H. Macy, Sarah Jessica Parker, Philip Seymour Hoffman et Julia Stiles) un casting de haut vol (Gene Hackman, Danny DeVito, Sam Rockwell, Delroy Lindo et l'actrice fétiche du réalisateur Rebecca Pidgeon).
Enfin, les amateurs de mangas pourront découvrir Metropolis, le nouvel opus de Rin Taro. Sans lien avec le chef d'oeuvre de Fritz Lang en dépit de son titre, ce film plonge le spectateur dans une ville futuriste où humains et androïdes coexistent pacifiquement. Au cours d'une enquête sur un professeur expert en robotique, deux policiers découvrent qu'un conflit couve entre hommes et machines... Basé sur le manga homonyme écrit en 1949 par Tezuka Osamu, Metropolis bénéficie des talents de scénariste de Katsuhiro Otomo, le réalisateur d'Akira. Le film est présenté en sortie limitée dans quelques villes américaines.
Et toujours...
Egalement à suivre durant ces trois jours : The One avec Jet Li, qui tentera d'amasser quelques dollars supplémentaires après son week-end inaugural positif (ce film fantastique et d'action avait récolté 19 millions de dollars), le thriller Domestic disturbance avec John Travolta (14 millions de dollars le week-end dernier), les productions fantastiques K-Pax, 13 fantômes et From Hell, la comédie dramatique Ecarts de conduite, le polar Training day et Les Autres d'Alejandro Amenabar, qui devrait prochainement dépasser la barre des 100 millions de dollars (il culmine actuellement à 96 millions de dollars).
Sans oublier notre Amélie Poulain nationale qui, après d'incroyables débuts (140 000 dollars dans trois salles soit une moyenne exceptionnelle de 44 000 dollars par salle) limités à Los Angeles et New York, devrait être distribuée à Boston, Chicago, Washington, Cleveland, Dallas, Denver, Detroit, Houston, Minneapolis, Philadelphia, Phoenix, San Diego, San Francisco et Seattle. Avant de partir à la conquête de dix-huit autres villes dès le 16 novembre... Distributeur aux Etats-Unis, Miramax mise surtout sur le bouche à oreille pour porter la promotion du film de Jean-Pierre Jeunet. Le fabuleux destin américain d'Amélie ne fait que commencer...
Yoann Sardet
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