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    L.A.'s Finest : que vaut le Bad Boys au féminin avec Jessica Alba ?

    Déclinaison féminine des Bad Boys de Michael Bay, L.A.'s Finest met en scène la sœur de Marcus dans un nouveau duo explosif.

    Erica Parise / Sony Pictures Television / Spectrum Originals

    De quoi ça parle ?

    Spin off des films Bad BoysL.A.’s Finest met en scène Sydney Burnett, la soeur de Marcus qui a quitté son poste au sein de la DEA et travaille désormais comme inspecteur de police à Los Angeles. Elle fait équipe avec la tout aussi énergique Nancy McKenna. Toutes les deux doivent composer avec un lourd passé qui menace de ressurgir. Ensemble, elle compose un duo explosif et possèdent une façon bien à elles de faire respecter la loi.

    Ça ressemble à quoi ?

    C’est avec qui ?

    Gabrielle Union reprend le personnage de Sydney qu’elle tenait déjà dans Bad Boys 2. A ses côtés, figure Jessica Alba qui retrouve ainsi un premier rôle à la télévision depuis Dark Angel. Pour compléter la distribution, Zach Gilford (Friday Night Lights) et Duane Martin (Chuck) composent un duo masculin secondaire ; Ryan McPartlin (Chuck) joue le mari de Nancy, Ernie Hudson (Oz), le père de Gabrielle ; enfin Evan Handler (Californication) incarne le chef du commissariat.

    Ça vaut le coup d’oeil ?

    « Bad Boys Bad Bo… » et non, place à un duo féminin pour cette itération de la franchise cinématographique Bad Boys, dont le troisième volet est attendu pour 2020. Pas de Bad Girls dans le titre, c’est déjà le nom d’un western avec Drew Barrymore et Madeleine Stowe mais la fine fleur (L.A.'s Finest) de la police de Los Angeles. Et dans ce premier épisode généreux en action, Sydney et Nancy montrent qu’elles n’ont rien à envier à leurs homologues masculins.

    Regarder ce premier épisode revient à jouer au jeu des 7 erreurs : Sydney est une (wo)manizer au style de vie opulent comme Mike (Will Smith) ; Nancy incarne la mère de famille comme Marcus (Martin Lawrence) était le papa-poule-pantoufles. On troque le soleil moite de la Floride contre celui aride de la Californie. On échange même les capitaines chauves ! Il y a dans L.A.’s Finest une rigueur absolue à reprendre tous les marqueurs des films originaux. C’est amusant à replacer mais son systématisme devient vite fatiguant et conduit inexorablement à anticiper le moindre événement. Heureusement pour elle, sa décontraction et son côté punk-deluxe du genre rien-à-foutre montrent qu’elle sait surtout ne pas se prendre au sérieux.

    Les fans des films originaux seront aux anges, même si on n’atteint pas les délires de Michael Bay (certains diront tant mieux). Bad Boys 2 figure certainement le paroxysme du style Bay, mélangeant vulgarité raz-la-ceinture et virtuosité pyrotechnique, quitte à flirter avec le montage épileptique. Surtout, le cinéma du réalisateur américain est généreux. Il donne beaucoup (trop ?) ! Ce qui, pour des objets aussi lourds que les Transformers ou Bad Boys, aurait tendance à rester un peu sur l’estomac. Plus de deux heures de destruction porn, c’est copieux. L.A.’s Finest se montre plus sage, format sériel oblige (et budget moins important) mais conserve néanmoins l’esprit des films : un désintérêt total pour le réalisme, c’est l’action et le spectaculaire qui priment ! Dans les faits, cela se traduit par 45 minutes de courses poursuites en voiture (ou à moto), d’un tir au lance-roquette, d’une grenade, de gunfights plus quelques coups de poings et un léger carambolage. En résumé : généreuse !

    Est ce que la série va maintenir un tel rythme (et autant de dépenses) ? Ou bien est ce que cet épisode inauguratif est un pur produit d’appel ? C’est la première série originale d’une toute récente plateforme de streaming Spectrum. On sait combien ce marché est devenu hyper concurrentiel et ce n’est pas près de s’arranger avec le lancement à venir de Disney+. Jusqu’à présent, ce service se distinguait des Netflix et Amazon Prime par son offre : regrouper plusieurs chaînes du câble, permettant ainsi aux américains de bénéficier des programmes sans à débourser des centaines de dollars par an par abonnements. Avec L.A.’s Finest, Spectrum change son modèle économique, avec les risques que cela impose. On comprend mieux pourquoi la série semble avoir mis les petits plats dans les grands pour tout envoyer valser dans la bonne humeur dès son premier épisode, quitte à brûler toutes ses cartouches et son budget.

    Hasard du calendrier, son lancement coïncide avec l’annulation de L’Arme Fatale par FOX après trois saisons. Les deux séries partageaient de nombreux points communs, jusqu'à se demander s’il y avait de la place pour deux adaptations de films aux principes similaires. Le vide laissé profite désormais aux femmes. Dans un genre où les hommes sont omniprésents, ce duo badass possède quelque chose de rafraîchissant, même si le résultat n’est pas fin, ni très finaux dans sa façon de dérouler son « féminisme pour les nuls ». 

    Bad Girls for life ? Pas encore...

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