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    Festival de Cannes : les Palmes de la discorde !

    De la Palme... au napalm : toutes les Palmes d'or cannoises n'ont pas donné lieu à d'aimables consensus, loin s'en faut. La preuve avec ces quelques exemples.

    1991 : Barton Fink et la "terrible" présidence Polanski

    Roman Polanski, qui décrochera la Palme une dizaine d'années plus tard avec son Pianiste, avait auparavant mis au supplice l’organisation du Festival lors de sa présidence, en 1991 – Gilles Jacob accorde d’ailleurs un long passage à cet épisode dans son livre de mémoires. Outrageusement dirigiste et pas franchement ouvert donc aux suggestions des autres jurés, le cinéaste désespérait son monde et n’aimait aucun des films proposés en compétition… jusqu’à ce que soit projeté Barton Fink. La veille de la délibération prévue, il organisa en sous-main une réunion (passablement alcoolisée) avec ses jurés, au cours de laquelle il obtint l’accord de tous sur la remise de la Palme aux frères Coen, décision qu’il refusa de remettre en cause le lendemain.

    Comme aucun autre film n'était à son goût et ne méritait selon lui de prix, il accorda également aux frangins le Prix de la mise en scène ainsi que celui d’interprétation masculine (John Turturro), sans chercher à répartir plus largement les distinctions, qu’il aurait volontiers toutes accordées à ce seul film. Polanski consentit tout juste à donner sa voix pour La Belle Noiseuse (Grand Prix du jury) en échange de l’unanimité pour Barton Fink. Ce dernier devint ainsi le film le plus primé de l’histoire du festival, tandis que le Van Gogh de Pialat, favori de Gilles Jacob (lequel garda un souvenir cuisant de ce palmarès*) repartait bredouille.

    Lors de la cérémonie de clôture, Spike Lee (venu chercher, le regard noir, le Prix "exceptionnel" du meilleur second rôle attribué à Samuel L. Jackson dans Jungle Fever) et Lars von Trier (Prix du jury ex-aequo pour Europa), lequel remercia "the midget and the rest of the jury" ("le nain et le reste du jury" !), ne se privèrent pas de laisser entendre au président Polanski ce qu'ils pensaient de son palmarès...

    * "Un désaveu de la sélection", selon ses mots, qui le poussa à tenter quelques mesures pour éviter ce type de cumul.

    Ci-dessous, Lars Von Trier "remercie" Polanski...

    ... Et Spike Lee reçevant le prix décerné à Samuel L. Jackson. Nombreux étaient ceux qui pensaient que "Jungle Fever" pouvaient avoir la Palme d'or, à commencer par Spike Lee...

     

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