2004 : Fahrenheit 9/11, palme anti-Bush... et pro-Weinstein ?
Egalement critiqué par la suite pour "son" palmarès vénitien (Lion d’or 2010 attribué à son ex, Sofia Coppola), Quentin Tarantino est un peu le boss des palmarès contestés / lourdement suspectés de copinage. En récompensant le brûlot anti-Bush de Michael Moore, qui ne suscitait pas franchement l’unanimité, son jury et lui firent aux yeux de beaucoup primer l'idéologie sur le cinéma, et frustrèrent notamment un contingent asiatique de très haute volée, cantonné aux prix annexes : Nobody knows, 2046, Tropical Malady ou Old Boy, dont Tarantino fut cependant, il faut le rappeler, le plus fervent soutien, avant de lui remettre le Grand Prix. Surtout, le président Q.T accordait ainsi la principale récompense cannoise à un film estampillé Weinstein (ses producteurs chez Miramax), à défaut peut-être de son propre choix (Old Boy) que n'avaient pas voulu suivre ses jurés. A Cannes, les années Tarantino et Kusturica se succèdent et se répondent un peu (1994-1995 pour la Palme, 2004-2005 pour la présidence de jury)...
Rayon "délit de partialité", la présidente Isabelle Huppert fut également accusée en 2009 d'avoir plus ou moins renvoyé l'ascenseur à Michael Haneke (lequel l’avait notamment dirigée dans La Pianiste, rôle qui lui avait valu un deuxième Prix d’interprétation féminine à Cannes), en militant avec succès pour qu'il décroche sa première Palme (Le Ruban blanc). Mais il a bien fallu que son jury vote aussi, et un jury ne vote pas toujours comme son/sa président(e), comme l'histoire l'a prouvé (bref, ne pas oublier que la décision reste collégiale).
Ci-dessous, Tarantino et ses jurés défendent leur palmarès...
... Et la bande-annonce du brûlot de Michael Moore...