BOYS DON'T CRY (1999)
De Kimberly Peirce. Avec Hilary Swank, Chloë Sevigny...
Teena Brandon, une jeune adolescente du Nebraska, assume mal sa condition de fille. Elle déménage à Falls City et devient Brandon, un garcon aux cheveux courts, très vite adopté par une bande de désoeuvrés. Teena-Brandon s'intègre au groupe mais reste toujours prisonnière de cette crise d'identité sexuelle qui l'a hantée sa vie entière. Elle tombe amoureuse de Lana, la petite amie de John. En découvrant la vérité sur Teena, ce dernier entre dans une rage meurtrière. D'après un fait divers authentique.
Si le film n'a pas amassé les foules en salles en France (160 000 entrées), il a en revanche durablement marqué les esprits, devenant à la fois une référence pour la communauté LGBT, mais aussi un objet filmique de premier ordre. Hilary Swank a obtenu l'Oscar de la Meilleure Actrice le 27 mars 2000 pour sa bouleversante prestation. Sa sortie a été accompagnée d'un procès intenté par la vraie Lana à la production pour invasion de la vie privée, tandis que le discours de remerciements de l'actrice lors de la cérémonie des Oscars a été vivement critiqué à cause de son utilisation répétée du pronom "Il" pour faire référence à Teena/Brandon, souvelant un débat autour de la théorie du genre, toujours d'actualité une quinzaine d'années plus tard.
LADY OSCAR (1978)
De Jacques Demy. Avec Catriona Mac Coll, Barry Stokes...
Une jeune femme est prise dans le tourbillon de l'histoire dans les annees qui precedent la Revolution francaise. Elevee par son pere comme un garcon, nommee officier dans la garde personnelle de la reine, elle est amenee par son amour pour un ami d'enfance a se ranger du cote du peuple.
Plus une curiosité qu'un chef d'oeuvre -un film japonais, adapté d'une bande dessinée, réalisé par un français, avec un casting essentiellement britannique, en partie tourné au château de Versailles- Lady Oscar n'a pas non plus été un succès commercial. Voici une anecdote sur le film signée Agnès Varda :
MA VIE EN ROSE (1996)
De Alain Berliner. Avec Michèle Laroque, Hélène Vincent...
Lorsque la famille Fabre déménage dans la maison de leur rêve, près de fantastiques voisins, ils se retrouvent plus que jamais confrontés à la seule chose qui cloche dans leur vie parfaite : leur plus jeune fils, Ludovic, un garçonnet persuadé d'être une fille. Tourné en dérision, son mal être est pourtant profond...
Récompensé par le Golden Globe du meilleur film étranger en 1998, Ma vie en rose, qui fait évidemment référence à la célèbre chanson d'Edith Piaf, est l'un des premiers à traiter aussi directement en France des transgenres et de leur place face à l'incompréhension et la méconnaissance de la société sur ce trouble identitaire. Au-delà de son importance sociétale, il s'agit d'un long-métrage à l'esthétique extrêmement soignée, volontairement kitsch.
VICTOR, VICTORIA (1982)
De Blake Edwards. Avec Julie Andrews, Robert Preston...
Victoria, a la superbe voix d'opéra, ne trouve pas d'emploi. Jusqu'au jour ou elle se transforme en Victor, comte polonais.
Victor / Victoria est en fait le remake d'un film allemand réalisé en 1933 par Reinhold Schunzel, et intitulé Viktor und Viktoria. Véritable comédie musicale, la version américaine fonctionne avant tout sur le quiproquo et traite de manière légère, divertissante, du travestissement.
LAURENCE ANYWAYS (2012)
De Xavier Dolan. Avec Melvil Poupaud, Suzanne Clément...
Laurence Anyways, c'est l'histoire d'un amour impossible. Le jour de son trentième anniversaire, Laurence, qui est très amoureux de Fred, révèle à celle-ci, après d'abstruses circonlocutions, son désir de devenir une femme.
Sensible et d'une grande finesse, ce film mature malgré la jeunesse de son réalisateur parle d'amour avant de parler de travestissement, de la normalité et du paradoxe même de ce concept, et parle finalement à tous grâce à sa portée universelle. Les comédiens principaux l'expliquent dans notre interview à voir ou revoir ci-dessous :
TRANSAMERICA (2004)
De Duncan Tucker. Avec Felicity Huffman, Kevin Zegers...
Bree, devenu transsexuel, travaille jour et nuit afin d'avoir assez d'argent pour payer une intervention chirurgicale qui fera définitivement de lui une femme. Un jour, elle reçoit un appel téléphonique d'un adolescent en fuite qui recherche son père. Elle comprend avec effarement qu'il est le résultat d'une liaison hétérosexuelle sans lendemain qui a eu lieu alors qu'elle était encore un homme...
Quelques mois avant que Felicity Huffman ne devienne l'une des Desperate Housewives, elle tournait ce petit film indépendant touchant, troublant, sensuel aussi, qui lui a permis d'être nommée aux Oscars. Elle y est tout simplement bluffante, notamment à travers le travail qu'elle a réalisé sur sa voix et ses transformations physiques radicales. Ce road-trip au coeur de l'Amérique profonde puritaine traite, au-delà de la transsexualité, des liens familiaux, notamment de la relation complexe d'un père et son fils.
LES GARCONS ET GUILLAUME, A TABLE ! (2013)
De et avec Guillaume Gallienne.
Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : "Je t’embrasse ma chérie" ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.
On ne présente plus cette comédie populaire française, présentée à Cannes, possiblement récompensée prochainement aux César et qui a séduit plus de 2 millions de spectateurs. Originale, drôlissime et émouvante, elle raconte le parcours d'un jeune homme qui questionne sa sexualité alors que sa mère l'a toujours élevé comme s'il était une fille...
PRETTY/HANDSOME (2008)
De Ryan Murphy. Avec Joseph Fiennes, Carrie-Anne Moss...
Mal dans sa peau depuis toujours, un homme marié, père de deux garçons, décide d'opérer un changement radical dans sa vie en changeant de sexe.
Ce pilote ambitieux et d'une grande sobriété, tourné pour la chaîne FX et imaginé par le créateur de Nip/Tuck, n'a pas donné lieu à une série mais il a toutefois été visible sur internet à une époque et se retrouve encore en fouillant bien. Un concept qui mériterait d'être revisité aujourd'hui mais qui était semble-t-il trop audacieux pour l'époque, comme nous le confiait le producteur Dante Di Loreto au cours d'une interview à découvrir ci-dessous :
RANMA 1/2 (1989-1992)
Ranma, un jeune homme de 16 ans spécialisé dans les arts martiaux depuis sa plus tendre enfance, est frappé d'une étrange malédiction depuis un accident lors d'un entraînement : il devient une fille lorsqu'il plonge dans l'eau froide, tandis que l'eau chaude le retransforme en garçon...
Un dessin-animé audacieux que ceux qui ont grandi dans les années 90 connaissent forcément grâce à sa diffusion dans le mythique Club Dorothée, mais sous une forme tronquée, et qui mérite d'être redécouvert étant adulte tant son propos est aussi riche qu'incongru.
BONUS : NAISSANCE DES PIEUVRES (2007)
De Céline Sciamma. Avec Adèle Haenel, Pauline Acquart...
L'été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n'est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables c'est parce qu'elles n'ont pas de lois.
Le premier film de la réalisatrice de Tomboy a été présenté au Festival de Cannes 2007 dans la section Un Certain Regard et mérite lui aussi d'être vu pour son analyse à fleur de peau, sensible et fine, de l'éveil à la sexualité d'adolescentes, et plus particulièrement de l'homosexualité féminine.
Jean-Maxime Renault
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