Tant de films incontournables à regarder, tant d'histoires à découvrir... Mais par où commencer ? C'est peu dire que le genre de la Science-Fiction, une catégorie prolifique au cinéma, regorge de chefs-d'oeuvre. De là une sélection forcément impitoyable, pour n'en retenir que dix. Et pas un de plus. Voici nos 10 films de Science-Fiction qu'il faut avoir vu dans sa vie.
Alien (1979)
De quoi ça parle ?
Le vaisseau commercial Nostromo et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d'un arrêt forcé sur une planète déserte, l'officier Kane se fait agresser par une forme de vie inconnue, une arachnide qui étouffe son visage.
Après que le docteur de bord lui retire le spécimen, l'équipage retrouve le sourire et dîne ensemble. Jusqu'à ce que Kane, pris de convulsions, voit son abdomen perforé par un corps étranger vivant, qui s'échappe dans les couloirs du vaisseau...
Pourquoi faut-il le voir ?
Dans l'espace, personne ne vous entendra crier, certes. En revanche, dans les salles de cinéma à la fin des années 70, on est prêts à parier que quelques hurlements d'effroi se sont mis en devoir d'assourdir l'audience lorsqu'au beau milieu d'un repas, une étrange créature s'extirpait littéralement de l'abdomen du pauvre Kane dans une gerbe de sang.
La traumatisante séquence, dont le monde du cinéma ne s'est toujours pas relevé plus de 35 ans après, tirait le coup d'envoi de l'un des survival les plus haletants de l'Histoire, tout simplement.
Pourtant, le jeune Ridley Scott n'en était qu'à son second long métrage : après Les Duellistes, il s'est donc donné pour mission de bouleverser le paysage de la science-fiction en insufflant au public une toute nouvelle forme de peur : non pas la crainte de la mort, mais l'angoisse de l'inconnu. Le tout dans un climat suffocant, malsain et oppressant, à travers les couloirs sombres et poussiéreux du Nostromo et les thèmes lancinants de Jerry Goldsmith.
44 ans plus tard, jamais personne n'est parvenu à reproduire une telle atmosphère.
Star Wars (1977)
De quoi ça parle ?
Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine... La guerre civile fait rage entre l'Empire galactique et l'Alliance rebelle. Capturée par les troupes de choc de l'Empereur menées par le sombre et impitoyable Dark Vador, la princesse Leia Organa dissimule les plans de l'Etoile Noire, une station spatiale invulnérable, à son droïde R2-D2 avec pour mission de les remettre au Jedi Obi-Wan Kenobi.
Accompagné de son fidèle compagnon, le droïde de protocole C-3PO, R2-D2 s'échoue sur la planète Tatooine et termine sa quête chez le jeune Luke Skywalker. Rêvant de devenir pilote mais confiné aux travaux de la ferme, ce dernier se lance à la recherche de ce mystérieux Obi-Wan Kenobi, devenu ermite au coeur des montagnes désertiques de Tatooine...
Pourquoi faut-il le voir ?
Très rares sont les films qui ont donné naissance à un univers aussi étendu, qui ont trouvé une telle place dans le cœur des fans et qui ont aussi bien marqué de leur empreinte l'inconscient collectif que Star Wars, traversant les générations avec la même aisance que le Faucon Millenium franchit un champ d'astéroïdes.
En effet, si quasiment personne ne croyait en George Lucas et en son histoire de "guerre des étoiles" à la fin des années 70, tout le monde sera certainement d'accord pour affirmer aujourd'hui que la création a de très loin dépassé son créateur. Plus qu'un film, Star Wars est désormais un phénomène international qui déchaîne les foules de 9 mois à 99 ans.
Alors que la galaxie lointaine, très lointaine ne cesse de s'étendre, il n'y a pas à hésiter une seconde pour (re-re-re-re) découvrir la saga spatiale, et notamment la trilogie originale, dont les combats de sabres lasers, les batailles de vaisseaux et les étranges créatures décrochent encore des sourires émus à tous ceux qui ont eu la chance de grandir avec.
2001 : l'odyssée de l'espace (1968)
De quoi ça parle ?
En 2001, un vaisseau spatial évolue en orbite lunaire au rythme langoureux du "Beau Danube Bleu". A son bord, le Dr. Heywood Floyd enquête secrètement sur la découverte d'un monolithe noir qui émet d'étranges signaux vers Jupiter. Dix-huit mois plus tard, les astronautes David Bowman et Frank Poole font route vers Jupiter à bord du Discovery.
Les deux hommes vaquent sereinement à leurs tâches quotidiennes sous le contrôle de HAL 9000, un ordinateur exceptionnel doué d'intelligence et de parole. Cependant, HAL, sans doute plus humain que ses maîtres, commence à donner des signes d'inquiétude : à quoi rime cette mission et que risque-t-on de découvrir sur Jupiter ?
Pourquoi faut-il le voir ?
Tout ce qu'il filme, Stanley Kubrick le révolutionne.
Ainsi l'illustre réalisateur a-t-il bouleversé le monde du péplum en 1960 avec Spartacus et celui de l'horreur en 1980 avec son terrifiant Shining. Evidemment, la science-fiction ne fait pas exception, et en 1967 (soit plus de 10 ans avant Star Wars), c'est 2001, l'odyssée de l'espace qui marque définitivement le cinéma de son empreinte.
Véritable épopée métaphysique sur l'être humain et son évolution, il est aujourd'hui considéré par beaucoup comme l'un des plus grands films de tous les temps (l'AFI lui a notamment réservé la première place de son Top 10, catégorie science-fiction).
Difficile en effet d'oublier l'incroyable ellipse de l'os métamorphosé en navette spatiale, la valse des vaisseaux sur le Beau Danube Bleu, la menace HAL-9000 et l'inexplicable voyage final du personnage principal. Autant de souvenirs qui hanteront à jamais nos souvenirs de cinéphiles.
Retour vers le futur (1985)
De quoi ça parle ?
1985. Le jeune Marty McFly mène une existence anonyme auprès de sa petite amie Jennifer, seulement troublée par sa famille en crise et un proviseur qui serait ravi de l'expulser du lycée. Ami de l'excentrique professeur Emmett Brown, il l'accompagne un soir tester sa nouvelle expérience : le voyage dans le temps via une DeLorean modifiée.
La démonstration tourne mal : des trafiquants d'armes débarquent et assassinent le scientifique. Marty se réfugie dans la voiture et se retrouve transporté en 1955. Là, il empêche malgré lui la rencontre de ses parents, et doit tout faire pour les remettre ensemble, sous peine de ne pouvoir exister...
Pourquoi faut-il le voir ?
Quand on parle de voyage dans le temps au cinéma, il y a évidemment La Machine à explorer le temps version 1960 (culte, précurseur, incontournable)... et puis il y a Retour vers le futur.
Produite par Steven Spielberg, qui avait déjà tenté le mélange film familial/science-fiction 3 ans plus tôt avec E.T., la trilogie de Robert Zemeckis fait partie de ces films qui semblent avoir été bénis du ciel.
Ainsi, chacun des trois opus répond aux autres, les complète, les enrichit de façon parfaite. Jouant avec des concepts de paradoxes temporels suffisamment précis pour ravir les fans du genre et suffisamment limpides pour séduire les novices, Retour vers le futur réussit surtout l'exploit de proposer à son public une comédie familiale de première qualité en même temps qu'un classique de la SF.
C'est simple, on n'a encore jamais rencontré personne qui n'ait pas trouvé son compte dans les aventures de Doc et Marty...
Matrix (1999)
De quoi ça parle ?
Programmeur anonyme dans un service administratif le jour, Thomas Anderson devient Neo la nuit venue. Sous ce pseudonyme, il est l'un des pirates les plus recherchés du cyber-espace. A cheval entre deux mondes, Neo est assailli par d'étranges songes et des messages cryptés provenant d'un certain Morpheus. Celui-ci l'exhorte à aller au-delà des apparences et à trouver la réponse à la question qui hante constamment ses pensées : qu'est-ce que la Matrice ?
Pourquoi faut-il le voir ?
Pétri de références philosophiques, littéraires et mythologiques, Matrix est une œuvre à la croisée des univers. Comic books, animation, contes et jeux vidéo s'y entrecroisent sous la baguette avant-gardiste des Wachowski pour un résultat révolutionnaire. A sa sortie en 1999, ce second long métrage dans la carrière de ses réalisateurs ouvre donc un nouveau chapitre dans l'histoire de la science-fiction au cinéma.
Si les deuxième et troisième opus de la trilogie (tous les deux sortis en 2003) sont largement oubliables, Matrix premier du nom reste aujourd'hui considéré comme un film fondateur, influençant pour longtemps ses successeurs notamment dans le domaine des effets spéciaux (comment oublier le bullet time ?), des chorégraphies de combat et des thématiques traitées (des films tels que Sucker Punch, Wanted ou même Inception peuvent être considérés comme ses héritiers directs).
Largement intégré à la culture populaire encore aujourd'hui, Matrix s'est offert un véritable succès au box-office lors de sa sortie puisque le film a récolté plus de 450 millions de dollars à travers le monde, soit le plus gros succès de la Warner à l'époque.
Blade Runner (1982)
De quoi ça parle ?
Dans les dernières années du 20ème siècle, des milliers d'hommes et de femmes partent à la conquête de l'espace, fuyant les mégalopoles devenues insalubres. Sur les colonies, une nouvelle race d'esclaves voit le jour : les répliquants, des androïdes que rien ne peut distinguer de l'être humain. Los Angeles, 2019.
Après avoir massacré un équipage et pris le contrôle d'un vaisseau, les répliquants de type Nexus 6, le modèle le plus perfectionné, sont désormais déclarés "hors la loi". Quatre d'entre eux parviennent cependant à s'échapper et à s'introduire dans Los Angeles. Un agent d'une unité spéciale, un blade-runner, est chargé de les éliminer. Selon la terminologie officielle, on ne parle pas d'exécution, mais de retrait...
Pourquoi faut-il le voir ?
Trois ans seulement après Alien, Ridley Scott bouleverse à nouveau le paysage de la science-fiction avec sa libre adaptation du roman "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" signé par le célèbre auteur Philip K. Dick.
Aux couloirs déserts du Nostromo et à la menace organique du "8ème passager" succèdent les avenues pluvieuses et surpeuplées d'un Los Angeles artificiel, insalubre et hanté par les fameux réplicants, des androïdes à l'apparence humaine.
Ce monde futuriste et désenchanté peuplé de néons et de lumières fantomatiques aura tôt fait de se tailler une place de choix dans le panthéon des cinéphiles, et de s'inscrire en véritable porte-étendard du mouvement cyberpunk. Blade Runner, adulé par toute une communauté de fans, bénéficie de 5 versions au total, certaines beaucoup plus rares que les autres.
En moins de 5 ans, Ridley Scott signe donc coup sur coup deux sommets de la SF, dignes de figurer l'un et l'autre parmi les incontournables du genre.
Metropolis (1927)
De quoi ça parle ?
Des ouvriers travaillent dans les souterrains d'une fabuleuse métropole de l'an 2026. Ils assurent le bonheur des nantis qui vivent dans les jardins suspendus de la ville. Un androïde mène les ouvriers vers la révolte.
Pourquoi faut-il le voir ?
Une ville futuriste, une société dystopique marquée par la lutte des classes, un affrontement entre l'homme et la machine...
Déjà en 1927, le long métrage de Fritz Lang brasse des thématiques qui ne cesseront de peupler le cinéma de science-fiction au cours des décennies. Et pour cause... Metropolis est considéré comme l'un des tout premiers films du genre, et au-delà de ça, comme l'un des sommets de l'expressionisme allemand.
Cette superproduction de l'époque (36 000 figurants, 310 jours et 60 nuits de tournage !!) s'inscrit en effet dans le mouvement artistique qui prédominait en Allemagne entre les deux guerres mondiales, à l'instar de films tels que Nosferatu ou M le maudit. Il témoigne ainsi d'un vrai malaise de société à l'époque et pressent d'une certaine façon la suite de l'Histoire allemande.
Outre son importance symbolique, Metropolis est également remarquable par ses innovations techniques et cinématographiques. Malgré son échec critique et public lors de sa sortie, il est aujourd'hui considéré comme un grand classique du cinéma, tous genres confondus.
La Planète des Singes (1968)
De quoi ça parle ?
Egaré dans l'espace-temps, un engin spatial américain s'écrase en 3978 sur une planète inconnue. Les astronautes Taylor, Landon et Dodge découvrent que les hommes primitifs de cette planète mystérieuse sont placés sous le joug de singes très évolués...
Pourquoi faut-il le voir ?
Plus ou moins librement adapté du roman signé par le Français Pierre Boulle, La Planète des Singes, aux thématiques troublantes et à l'atmosphère primale imprégnée de l'étrange partition signée Jerry Goldsmith, intrigue rapidement les amateurs de science-fiction.
L'excellente prestation de Charlton Heston et les remarquables maquillages de John Chambers (alors sous couverture pour la CIA), ainsi que le twist final du film tout simplement glaçant ( spoiler: la Planète des Singes, ce n'est ni plus ni moins que... la Terre !!) lui valent finalement le statut de véritable classique.
Cinq films verront le jour entre 1968 et 1973. Sans parler du remake raté de Tim Burton sorti en 2001, trois films (plutôt réussis) entre 2011 et 2017. En attendant Kingdom of The PLanet of The Apes.
Soleil vert (1974)
De quoi ça parle ?
En 2022, les hommes ont epuisé les ressources naturelles. Seul le soleil vert, sorte de pastille, parvient à nourrir une population miséreuse qui ne sait pas comment créer de tels aliments. Omniprésente et terriblement répressive, la police assure l'ordre. Accompagné de son fidèle ami, un policier va découvrir, au péril de sa vie, l'effroyable réalité de cette société inhumaine.
Pourquoi faut-il le voir ?
Réalisé 6 ans après La Planète des Singes, toujours avec Charlton Heston, cet implacable classique d'anticipation prouve deux choses : la science-fiction a décidemment le vent en poupe à cette époque, et sa vision de l'avenir n'est pas des plus optimistes.
En effet, Soleil vert est un film véritablement précurseur dans le sens où il est l'un des premiers à ouvrir les yeux de son public sur des réalités d'ordre écologique.
Comment mieux parler du problème de la faim dans le monde et de la surpopulation (des sujets plus que jamais d'actualité aujourd'hui) qu'en offrant une vision de la Terre où les hommes vivent les uns sur les autres et se battent pour de la nourriture naturelle devenue hors de prix ?
Quant à la révélation finale du film, elle n'a absolument rien à envier à celle de La Planète des Singes...
Rencontres du 3ème type (1977)
De quoi ça parle ?
Des faits étranges se produisent un peu partout dans le monde : des avions qui avaient disparu durant la Seconde Guerre mondiale sont retrouvés au Mexique en parfait état de marche, un cargo est découvert échoué au beau milieu du désert de Gobi. Dans l'Indiana, pendant qu'une coupure d'électricité paralyse la banlieue, Roy Neary, un réparateur de câbles, voit une "soucoupe volante" passer au-dessus de sa voiture.
D'autres personnes sont également témoins de ce type de phénomène. Cherchant à savoir d'où proviennent ces ovnis, Roy Neary se heurte aux rigoureuses consignes de silence imposées par le gouvernement fédéral.
Pourquoi faut-il le voir ?
Le coup d'essai de Steven Spielberg dans le domaine de la science-fiction est un coup de maître.
Après le choc des Dents de la Mer, le cinéaste en herbe s'essaye à un genre qui le poursuivra toute sa carrière durant, prenant tour à tour des formes diverses. Pour l'heure, c'est un regard personnel, intime et relativement optimiste que Spielberg jette sur le monde de la SF.
Préfigurant E.T., Rencontres du 3ème type est raconté à travers les yeux d'une famille et plus particulièrement du père, Richard Dreyfuss. Au casting du film figure également l'un des cinéastes fétiches de Spielberg : François Truffaut, dans son seul rôle aux Etats-Unis.
Fort de son succès et de ses 7 nominations aux Oscars, Rencontres du 3ème type influencera grandement la manière de raconter les histoires de science-fiction.