Alors que sort sur nos écrans "The Wolverine", la question mérite d'être posée : devenu une star en quelques films grâce à son (irréprochable) interprétation de Wolverine, Hugh Jackman a-t-il parallèlement réussi à "s'émanciper" de ce rôle ? Éléments de réponse... Alexis Geng / Infographies réalisées par Loic Klose
De Wolverine (X-Men, 2000) à... The Wolverine (2013)
Quelques apparitions dans des séries australiennes (dont Corelli, voir la vidéo ci-dessous, ou La saga des McGregor au côté de Guy Pearce), puis deux films dans son pays natal (Paperback hero et Erskineville Kings), et c’est tout : autant dire qu’avant d’enfiler le marcel de Wolverine, l'ex-étudiant en journalisme Hugh Jackman était un illustre inconnu pour le grand public. C’est pourtant lui que la Fox vint chercher en dernier recours après que l’Ecossais Dougray Scott ait dû (pas de bol) renoncer au rôle pour finir de jouer au méchant dans le Mission: Impossible II de John Woo, après que des noms plus prestigieux eurent été évoqués pour camper Wolverine : Viggo Mortensen, Russell Crowe (qui aurait, bon camarade, recommandé Jackman après avoir décliné l’offre), Aaron Eckhart (pas beaucoup plus célèbre à l'époque, certes, mais avec quelques solides références)… et même Mel Gibson ou Harvey Keitel – c’est assez dire le sérieux de certaines rumeurs de casting.
Hugh Jackman avant l'an 2000, c'était ça...
Bonne pioche, le projet piloté par Bryan Singer est un carton (près de 300 millions de dollars de recettes à travers le monde pour un budget de production estimé à 75 millions), très bien accueilli par le public. Surtout, parmi la petite pléiade de mutants, celui qui crève l’écran (hors Magnéto) c’est indiscutablement Wolverine, dans la peau duquel Hugh Jackman se glisse avec d’autant plus d’autorité qu’il n’est pas marqué par d’autres rôles. Pas le plus puissant des X-Men certes, mais assurément le plus cool, et l'interprétation de l'acteur n'y est pas pour rien. Ce n’était pourtant pas gagné d'avance pour l’ex-rugbyman d’1m89, puisque Wolverine, aussi velu que trapu, est censé culminer à 1m63. La production de X-Men s'est paraît-il longtemps démenée pour le filmer de manière à ce qu'il ait l’air plus petit que ses collègues mutants à l'écran, alors même que le reste du casting rendait quelques centimètres à l'acteur -- au risque de faire hurler les puristes, on doute qu'il s'en trouve encore beaucoup aujourd'hui pour ressasser le fait que "Wolverine fait trop grand" (ou que "James Bond est trop blond").
Du jour au lendemain, l’Australien impose donc sa silhouette musculeuse (fruit d'une éprouvante préparation physique, surtout par la suite) et va assez naturellement venir prendre rang parmi les "talents" couvés par les studios. Le léger hic de cette jolie success story, parce qu’il y en a un, c’est que depuis, Hugh Jackman a beau s'échiner à élargir son fonds de commerce (et on ne parle pas ici de sa présence régulière dans les classements des hommes les plus sexy de la planète ou de sa réputation de mec sympa et abordable qui joue le jeu de la promo), la tâche se révèle ardue, au point qu’on peut encore parler treize ans plus tard de work in progress… D’où la question : la carrière de l’acteur se résume-t-elle au rôle de Wolverine ?
Tellement sympa Hugh, qu’il avait bien voulu chanter pour nous…
Sans doute parce qu’au-delà du plaisir d'acteur (ou du gros chèque qui vient avec), il a bien conscience de lui devoir sa place dans l’establishment, Hugh Jackman n’a jamais fait la fine bouche au moment de reprendre son rôle fétiche, quitte à lui être irrémédiablement identifié. Avec six apparitions à ce jour (en incluant le cinglant cameo de X-Men: Le Commencement) et bientôt sept (X-Men: Days of Future Past), il a même battu le record du nombre d'interprétations d’un même super-héros autrefois détenu par le regretté Christopher Reeve (4, score égalé cette année par Robert Downey Jr.).
Au moins aura-t-il évité d’empiler les projets d’adaptation de comics façon Ryan Reynolds (son partenaire dans Wolverine), puisqu’il se serait vu proposer en quelques années, selon la rumeur, The Punisher, Daredevil, Hulk, Iron Man, le rôle de Mr. Fantastic dans Les 4 Fantastiques, celui de Jonathan Kent dans Superman Returns voire celui de Harvey Dent dans The Dark Knight... Rumeurs dont certaines doivent bien avoir un fond de vérité, tant les responsables des majors peuvent parfois manquer d’imagination. L’acteur a par ailleurs eu l'excellente idée de capitaliser sur sa bonne fortune en fondant sa structure de production, Seed Productions, dès 2006.
Un fonds de commerce à relancer
Après un X-Men 2 qui maintenait le niveau en amplifiant les bénéfices, faisant de surcroît la part belle à son personnage, Hugh Jackman s’est toutefois rapidement trouvé face à un péril malvenu à ce stade de "X-Men dépendance" : une certaine "dévaluation du titre" due à deux épisodes ratés. Ainsi X-Men l’affrontement final marque-t-il en 2006 un affaissement qualitatif flagrant… tout en recueillant les fruits du bon travail effectué jusque-là pour devenir l’épisode le plus profitable de la saga à ce jour. Si le coupable idéal se nomme pour les fans Brett Ratner, on ne peut en revanche blâmer ce dernier pour le spin-off consacré à Wolverine en 2009 (nouvelle preuve de la popularité de Logan version Jackman, il est le seul X-Men à avoir eu droit à son propre film jusqu’ici).
Film rentable, X-Men Origins: Wolverine est aussi et surtout un naufrage à peu près complet (« une "daube", une "bouse" ou un "navet", suite de combats tonitruants entre personnages a priori immortels » selon Télérama, entre autres gracieusetés), précédé d’un bad buzz dû à des journées de tournage additionnelles de mauvais augure, et auquel n’est pas même épargné la mise à disposition en téléchargement avant sa sortie en salles. Faillite "artistique" et préjudice d'image dont Jackman, égal à lui-même en tant qu’acteur (avec à la clé un joli cachet de 20 millions de dollars, ce qui classe son homme dans la hiérarchie à défaut d'offrir de nouvelles perspectives), doit cependant assumer la responsabilité en tant que producteur*. Ainsi la promotion du nouveau Wolverine s'est-elle faite en mode contrition ("On est vraiment désolés, oubliez le premier, promis on va se rattraper avec le nouveau").
La mission est double, désormais, faute d’avoir été pleinement concerné par le très réussi X-Men : Le Commencement (qui a quand même fait du bien à une saga essouflée), et en attendant X-Men: Days of Future Past : relancer sa franchise avec Wolverine : le combat de l'immortel (finalement réalisé par James Mangold après que Darren Aronofsky a abandonné le projet), en enjambant au passage le film de Gavin Hood, tout en continuant d'explorer d’autres pistes jusqu'à trouver une échappatoire. De ce point de vue, on va le voir, l’Australien (qui à l'image de Wolverine a tout de même le chic pour se sortir d'un échec sans trop d'égratignures) n’a pas chômé ces dernières années… Côté finances, le compte en banque se porte bien, d'ailleurs : avec 55 millions de dollars de revenus entre juin 2012 et juin 2013, Jackman se hisse au troisième rang des acteurs les mieux payés d'Hollywood selon le dernier classement Forbes (merci aussi aux Misérables, pour le coup). Et comme le nouveau Wolverine a été produit à budget "réduit" (100 millions de dollars quand même, soit 50 de moins que le précédent spin-off et moitié moins que plusieurs summer movies de cette année), il pourrait bien être la bonne affaire de l'été côté box-office, propulsé par le "capital sympathie" de l'acteur comme du personnage. Bref, tant qu'il n'atteint pas la limite d'âge, on ne voit pas ce qui empêcherait Jackman de reprendre son rôle ad libitum.
* Outre la supervision du casting, c’est notamment lui qui fait venir le malheureux Gavin Hood, auteur de Mon nom est Tsotsi (Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2006). « Tsotsi était en guerre contre lui-même, exactement comme l'est Wolverine. J'ai été très ému par son parcours, et très impressionné par le talent avec lequel Gavin a su mettre en scène ce personnage et son histoire », déclara alors Jackman, très pro(mo).
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