"Amour", Palme d’or 2012, est sorti il y a dix jours, et le mois de mai est encore loin. Parmi les éventuels postulants à une projection sur la Croisette (sélection officielle, compèt' ou hors compèt', sections parallèles...), tous ne seront pas élus, certains partiront sans attendre à Berlin (ou plus tard à Venise), et beaucoup sont encore sous le radar. Bref tout n'est qu'hypothèse, à ce stade... mais rien n'interdit de phosphorer un peu sur le sujet !
Alexis Geng
Films de studio et d’auteurs mainstream, confiseries pour fans et pour geeks, plats de résistance pour le grand public, en compét’ ou hors compèt', séances spéciales, etc. Le festival de Cannes réunit la crème du cinéma des cinq continents, mais aussi des films qui font monter la température et hystérisent les marches. Voici quelques pistes dans ce domaine... en espérant déjà pour certains, parfois encore en tournage, qu'ils soient prêts à temps.
Only God Forgives, de Nicolas Winding Refn
Si un film est en mesure d'électriser la Croisette, c'est peut-être celui du Danois, qui dirige une nouvelle fois Ryan Gosling. Histoire de devenir le Tarantino nordique du Festival ? Avec une sortie programmée pour... mai, on tient un postulant affirmé.
Mad Max: Fury Road, de George Miller
Le retour de Mad Max, vingt-sept ans après le troisième épisode, avec un casting comme il faut, soit Tom Hardy, Charlize Theron et une ribambelle de jolies filles : on a le droit de rêver à une présentation cannoise.
Gatsby le Magnifique, de Baz Luhrmann
Le flamboyant Australien s’attaquant au flamboyant personnage du flamboyant F. Scott Fitzgerald avec le flamboyant Leonardo DiCaprio en lieu et place du flamboyant Robert Redford... Cela pourrait faire beaucoup de flamboyance à la fois, mais ce genre de détails n'effraie ni Baz Luhrmann, ni le festival, qui avait projeté Moulin Rouge ! en ouverture (et en compétition) lors de l'édition 2001. La sortie française du film est fixée au... 15 mai, jour d'ouverture du festival. Mais la sortie US, déplacée à plusieurs reprises, se trouve aujourd'hui fixée au 10 mai, soit cinq jours avant le Festival. Encore un petit effort ?
The Wolf of Wall Street, de Martin Scorsese
Toujours DiCaprio, cette fois avec son mentor. Ancien palmé, ancien président du jury, et même si depuis deux décennies il n’y présente plus vraiment ses films, Scorsese est tout sauf allergique au climat de la Riviera française. Et puis, qui sait, Jean Dujardin reviendrait avec plaisir présenter le premier témoignage de son irrésistible ascension…
Essais caméra - Man Of Tai Chi
Man of Tai Chi, de et avec Keanu Reeves
La première réalisation de "The One", en nette perte de vitesse ces dernières années, intrigue (et excite) les fans. De quoi renouer avec la hype de Matrix ?
Depuis Les Fils de l'homme, l’une des références SF des années 2000, on attend le retour du Mexicain, qui ne change pas de genre. Toujours sans date de sortie, le film déboulera sur nos écrans en 2013, avec un George Clooney qui reprend la combinaison de spationaute, dix ans après Solaris (la photo de l'acteur en haut de page est d'ailleurs tirée du Soderbergh, en l'absence de visuel du Cuarón).
Le petit génie qui nous avait époustouflés avec District 9, autre date (récente) de la SF, revient avec un film intrigant, dont les premières photos ont suscité un joli buzz. Récemment déplacé du mois de mars au mois d'août 2013, il redevient sélectionnable pour une projection événement.
Captain Phillips, de Paul Greengrass
Avec Green Zone, il a semblé marquer un peu le pas, et cela fait un moment que le réalisateur de Bloody Sunday (Ours d’or à Berlin en 2002) n’est pas revenu dans les grands festivals. Depuis Vol 93, précisément, présenté hors compétition à Cannes en 2006.
The Counselor, de Ridley Scott
Un an après avoir douché les espoirs de ceux qui pensaient voir Prometheus sur la Croisette (avec le recul on comprend mieux que le film n’y ait pas été présenté), le toujours prolifique Ridley Scott pourrait offrir un sympathique tapis rouge à ces dames (Michael Fassbender et Brad Pitt, lesquels pourraient aussi grimper les marches pour le Steve McQueen)… comme à ces messieurs (Penelope Cruz, Cameron Diaz).
Blood Ties, de Guillaume Canet
Le premier film en anglais du frenchie, co-écrit avec son ami James Gray, et qui n’est autre que le remake des Liens du sang, dont il partageait l'affiche avec François Cluzet. Joli casting : Mila Kunis, Zoe Saldana, et Mme Canet/Marion Cotillard côté actrices, Clive Owen, Billy Crudup, Matthias Schoenaerts et James Caan côté acteurs.
Nicole Kidman (Grace de Monaco)
Grace of Monaco, d’Olivier Dahan
Le réalisateur de La Môme dirige actuellement Nicole Kidman. Pas sûr que les "délais de livraison" rendent cela possible, mais une présentation à Cannes, si près du Rocher, aurait du sens.
Autre princesse de légende, autre biopic, et autre performance d’actrice pour Naomi Watts, dans un film dirigé par un réalisateur qu’on a un temps cru ne pas revoir (cf. l’accident industriel Invasion).
Monstres Academy, de Dan Scanlon
Malgré le (relatif) succès de Rebelle, Pixar est à la recherche d’un second souffle. Vu les premières images de ce prequel, on peut espérer une suite qui soit plus du calibre de Toy Story 2 que de Cars 2. On devrait au moins avoir droit à des opérations promo...
Moi, moche et méchant 2, de Pierre Coffin et Chris Renaud
Mac Guff et Universal remettent ça, avec une sortie programmée début juillet. Un défilé de mignons minions sur la Croisette ?
Turbo, de David Soren
Dreamworks aussi pourrait venir faire l’événement à Cannes. L’occasion de voir Snoop Dogg (pardon, Snoop Lion) en conférence de presse ?
Pourquoi pas ?
Méga-budgets, tentpoles et summer movies (même si ceux cités plus haut ne sont pas non plus de petites choses, et entrent parfois dans ces catégories...), Cannes représente pour eux un risque, à courir ou non.
Pacific Rim, de Guillermo del Toro
Empêché dans son projet "lovecraftien" (Les Montagnes hallucinées), le génial Mexicain n’est pas venu à Cannes depuis Le Labyrinthe de Pan en 2006, et dirige là son plus gros budget à ce jour.
After Earth, de M. Night Shyamalan
L’auteur de Sixième Sens, d’Incassable et du Village a beaucoup déçu ces dernières années. Mais avec les Smith père et fils à l’affiche, sa fresque SF resterait un événement couru.
Lone Ranger, de Gore Verbinski
La 3D de Pirates des Caraïbes 4 (dirigé par Rob Marshall, successeur de Verbinski) avait irrité la rétine des festivaliers en 2011, preuve que les studios hollywoodiens ne sont pas tous devenus frileux à l’idée de venir à Cannes. Alors pourquoi pas Lone Ranger, histoire d’admirer (ou de s'agacer de) la nouvelle panoplie du transformiste Johnny Depp — et de voir si le film vaut ses dépassements de budget...
47 Ronin, de Carl Rinsch
Un projet lui aussi grevé par des dépassements de budget qui l'ont fait enfler au-delà du raisonnable, et qui suscite du coup pas mal de scepticisme, mais qui permettrait de revoir Keanu Reeves (pas revenu depuis A Scanner Darkly) sur les marches, si son Man of Tai Chi n’était pas de la fête.
L'absent probable ?
L’affaire DSK selon Abel Ferrara
Annoncé, puis démenti, puis re-annoncé, le projet du fantasque Ferrara n'a pas avancé depuis les annonces de casting (Gérard Depardieu et Isabelle Adjani en couple DSK-Anne Sinclair). Aux dernières nouvelles, aucune structure de production ne se serait pour l'instant engagée à financer le film. Dommage, une projection à Kahn Cannes du film sur l’épisode du Sofitel aurait eu du sens (et de l’écho), pile deux ans après que l'affaire a éclaté, en pleine édition 2011. Mais bon, le cinéaste est capable de "plier" un film en quelques mois, donc qui sait ?
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