Certains films ne sont pas classés « tous publics ». Pourquoi ? Qui prend ces décisions ? Quelles sont les tranches d’âges concernées ? Découvrez le fonctionnement de la Commission de Classification des films. Dossier réalisé par Gauthier Jurgensen.
Attention : ne pas confondre les films classés X avec les films interdits aux moins de 18 ans.
Suite à une déferlante de films à caractère sexuel sur les écrans à la fin des années 1960 et au début des années 1970, le gouvernement du Premier Ministre Jacques Chirac décide, en 1975, de passer un décret instituant un traitement particulier aux films pornographiques ou contenant une violence extrême (décret du 30 octobre 1975, ensuite inclus dans les articles 11 et 12 de la loi de finances du 30 décembre 1975).
Ces films, dorénavant classés « X » (X – pornographique ou X – violence) seraient réservés à un parc de salles spécialisées, ayant pour unique vocation de les diffuser. Ils n’ont pas le droit de faire de publicité en dehors du circuit qui leur est réservé. L’industrie du X était née.
De surcroit, ni ces établissements ni les films projetés ne pourraient avoir accès à aucune subvention de l’Etat. Les billets vendus seraient également davantage taxés que dans le circuit « traditionnel » (16,08% pour un film classé X, 10,72% pour un film traditionnel).
Tout comme les autres paliers d’interdiction, le classement X est également proposé par la Commission de Classification, suivant le même processus d’obtention d’un visa que n’importe quel film.
Façade du dernier cinéma X de Paris : le Beverley ©Gauthier Jurgensen
Suite à ce décret, l’industrie du X s’est orientée vers des moyens de diffusion plus flexibles, optant d’abord pour le marché de la VHS et du DVD, puis explosant sur Internet. Aujourd’hui, les salles de cinéma X ont presque totalement disparu en France. Il n’en reste plus qu’une à Paris : le légendaire Beverley.
Aucune classification X n’a été attribuée en France depuis 1996, à l’exception du film Histoires de sexe(s) de l’actrice et réalisatrice Ovidie, en 2010.
Quant aux films classés X-violence, il n’en existe plus qu’un : le court métrage Pique-nique de Gérard Bienfait. Tous les autres films ayant jadis obtenu cette classification ont vu cette dernière réévaluée à la baisse depuis (Massacre à la tronçonneuse, par exemple, aujourd’hui interdit aux moins de 16 ans).
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