Avis aux amateurs d'horreur ! Organiser une nuit de la peur pour vous et vos amis, c'est possible grâce à ce dossier qui vous aide à concocter votre programme à travers quarante thématiques... Attention, ce dossier est non-exhaustif : nous avons dû faire des choix... Certaines images peuvent par ailleurs heurter la sensibilité des lecteurs, notamment les plus jeunes.
Razorback de Russell Mulcahy (1984)
Le pitch - Un soir, dans une maison isolée au milieu du désert australien, un vieil homme, Jake Cullen, et son petit-fils Scotty sont attaqués par un sanglier monstrueux. L'enfant disparaît et le grand-père, amputé d'une jambe, est un moment accusé du meurtre. Deux ans plus tard, Beth Winters, journaliste américaine, débarque dans la région pour enquêter sur un massacre de kangourous...
Pourquoi le (re)voir ? Parce qu'il fut un temps béni où l'australien Russell Mulcahy, avant de peupler les linéaires à grands coups de direct to video, était un cinéaste en devenir, qui signera en 1986 un certain Highlander. En 1984, le cinéaste montre que le bush australien n'est pas uniquement ces vastes et magnifiques étendues, et qu'elles peuvent abriter de vraies monstruosités... Après les signes étranges de La Derniere Vague (Peter Weir) et l'univers dégénéré de Mad Max, et bien avant de voir ses routes peuplées de psychopathes (Wolf Creek), Razorback montre que l'Australie n'est pas un continent de tout repos...
C’est culte ! Pas besoin de chercher très loin : la scène d'ouverture remplit largement son office...
L’anecdote qui tue - Un modèle en taille réelle du monstrueux phacochère fut construit, pour la modique somme de 250.000 dollars. Mais il n'est visible...qu'une seconde à l'écran !
Black Sheep de Jonathan King (2008)
Le pitch - Henry, citadin phobique des moutons, décide de suivre les conseils de sa thérapeute en retournant à la ferme familiale pour vendre ses parts à son frère aîné, sans se douter des expériences génétiques qui y sont menées sur les moutons. Au même moment, des activistes écologiques, au courant de ces pratiques, libèrent un agneau mutant du laboratoire secret. Le fléau va très vite se répandre et transformer tous les moutons en prédateurs très très méchants…
Pourquoi le (re)voir ? Parce que le film de Jonathan King est en droite ligne des délires de jeunesse d’un autre néo-zélandais : Peter Jackson. Entre humour et scènes saignantes voir carrément gore, Black Sheeps assume totalement sa filiation avec ses glorieux aînés potaches que sont Bad Taste et Braindead. Dans le genre, il y a franchement pire comme références. Si l’on ajoute à cela que la société Weta Workshop / Digital, créée par Peter Jackson et spécialisée dans les SFX (qui a travaillé sur Black Sheep), est en l’espace de quelques années devenue aussi incontournable que ILM, la Nouvelle Zélande confirme son statut de nouvel Eldorado dans le paysage cinématographique actuel.
C’est culte ! La transformation en loup-garou, c’est has been ! Place au mouton-garou, dont un petit aperçu vous est donné dans la bande-annonce...
L’anecdote qui tue - Pour maîtriser son cheptel de moutons, Jonathan King a fait appel à la même équipe de dresseurs que celle de Babe, le cochon devenu berger. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est plutôt efficace !
Incidents de parcours de George A. Romero (1988)
Le pitch - Allan, jeune homme à l'avenir brillant, est un jour victime d'un accident qui le paralyse totalement. Grâce à Ella, une petite guenon que lui a donnée son ami Geoffrey, Allan reprend gout à la vie. Seulement Geoffrey est un genie de la recherche scientifique. Sa derniere trouvaille: augmenter l'intelligence des primates en leur injectant un serum constitué de tissus du cerveau humain. Bien entendu, la petite guenon d'Allan n'a pas echappé à ses experiences...
Pourquoi le (re)voir ? Parce qu'on peut se poser la question suivante : et si le meilleur film de George A. Romero n'était tout simplement pas Incidents de parcours, quitte à froisser les aficionados de zombies ? Inspiré par des expériences menées avec des singes capucins destinées à venir en aide aux handicapés moteurs, Romero surgit là où on l'attend le moins. Loin d'être une variante sur les films de monstres avec un singe devenant meurtrier, le cinéaste souligne brillamment les ambiguïtés dans le comportement du singe. S'il voue un amour sans borne à Allan, il agit aussi comme un être humain, fou de douleur au point de haïr l'être aimé. Emporté par son sujet qui le passionne, Romero évite tous les écueils de la série B pour livrer un authentique chef-d'oeuvre du genre, finalement assez méconnu, et dont la carrière en salle fut notamment torpillée par un titre français discutable allié à une affiche qui l'est tout autant. Vous l'aurez compris : un film (re)voir en urgence !
C’est culte ! La scène où Ella approche l'aiguille d'une seringue près des yeux de la kinésithérapeute. Un calvaire pour les nerfs !
L’anecdote qui tue - Le film fut une expérience douloureuse pour Romero. Premier de ses films à être tourné en studio, ici pour le compte de Orion Pictures, il fut un échec cuisant en salle, notamment en raison des coupes imposées par la production. Le cinéaste retourna alors dans le circuit des films indépendants, qui lui avait si bien réussi jusque-là.
Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock (1963)
Le pitch - Melanie, jeune femme quelque peu superficielle, rencontre chez un marchand d'oiseaux un brillant et séduisant avocat qui recherche des inséparables. Par jeu, Melanie achète les oiseaux et les apporte a Bodega Bay. Dés son arrivée, elle est blessée au front par une mouette...
Pourquoi le (re)voir ? Parce qu'il est tout bonnement impossible de prétendre aimer Hitchcock sans avoir vu ce film. Parce que sans les oiseaux, les films mettant en scène des animaux tueurs n'auraient probablement jamais vu le jour. Parce que le film regorge de séquences d'anthologies, comme l'attaque de Bodega Bay avec ses centaines d'oiseaux venant se fracasser contre les vitres. Parce que Les Oiseaux constitue avec Psychose les deux films de pure terreur du maître Hitch. Parce qu'il contient un plan (censuré à l'époque) jugé comme le plus "gore" de la filmographie du réalisateur (un cadavre ayant les yeux crevés). Parce que le film fut souvent copié, mais jamais égalé... Les raisons ne manquent pas !
C’est culte ! La scène où la maîtresse de l'école communale fait marcher en silence, puis courir ses élèves pour échapper aux oiseaux qui fondent sur eux par grappes entières.
L’anecdote qui tue - Dans la scène où l'héroïne monte au grenier, les oiseaux se jettent sur elle... et cela s'est réellement passé !! Une mouette ayant failli éborgner Tippi Hedren, la jeune actrice (et future maman de Melanie Griffith) fit une crise de nerfs. Le tournage fut interrompu pendant une semaine.
Cujo de Lewis Teague (1983)
Le pitch - Cujo, un adorable St-Bernard, est mordu par une chauve-souris enragée. Rongé par la maladie, il tue son maître Jo Camber, qui est garagiste et massacre aussi son voisin. Pas très loin de là, la famille Trenton a aussi des problèmes : le petit Tadd a peur du monstre dans son placard, tandis que Vic Trenton découvre que sa femme a un amant. Il doit s'absenter pour ses affaires et laisse à Donna le soin d'amener la voiture chez Jo Camber pour qu'il la répare. Donna s'y rend avec son fils et la voiture tombe définitivement en panne au milieu de la cour du garagiste, au moment où Cujo apparaît. Le chien va s'attaquer à la voiture et terroriser ses occupants...
Pourquoi le (re)voir ? Parce qu'on est très loin de l'image d'Epinal traditionnellement associée au St Bernard. Si vous pensiez que cette pauvre bête, archétype même du chien ange-gardien au point que son nom est devenu synonyme d'altruisme et de secours, ne peux pas devenir un tueur implacable, Cujo vous fera revoir votre copie. Figurant parmi les meilleures adaptations du prolifique Stephen King et doté d'un solide casting (notamment Dee Wallace Stone que l'on verra dans le Hurlements de Joe Dante), il faut ajoutez à cela une photographie signée par Jan de Bont qui permet de saisir les émotions et les réflexions du chien enragé. Un incontournable du genre donc !
C’est culte ! En lieu et place d'une scène, c'est toute la seconde partie du film qu'il faut citer. Alors que leur voiture tombe en panne en plein milieu de la cours du garagiste massacré par son chien, Donna et son fils sont pris au piège, tandis que le chien rôde autour d'eux. Un huis-clos hallucinant magnifié par des mouvements de caméra qui révèlent des moments de pure terreur.
L’anecdote qui tue - La violence des attaques dans le film sont telles qu'un homme vêtu d'une fausse peau de St Bernard remplaça parfois les chiens dressés pour certaines scènes !
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