J.D., Turk et Elliot font leur internat de médecine à l'hôpital du Sacré Coeur. Ils y découvrent que la vie n'y est pas facile et se retrouvent bien souvent dans des situations des plus loufoques. Créée par Bill Lawrence (déjà créateur de la sitcom Spin City avec Michael J. Fox puis Charlie Sheen), Scrubs est une série comique délirante mettant en scène de jeunes internes sortis de la fac de médecine qui apprendront au cours de leur séjour à l'hôpital du Sacré Coeur à devenir de bons médecins mais aussi d'adultes responsables. JD, personnage principal de la série, garçon timide à l'imaginaire loufoque, commente dans sa tête toutes les situations qu'il voit et aime à s'imaginer dans des situations improbables. La série culte pour ses nombreux fans, je suis loin de partager cet enthousiasme. Non pas que la série soit mauvaise (je ne me serais pas infligé les 9 saisons si je la trouvais complètement inintéressante) mais tout ne m'a pas convaincu. Déjà l'humour complètement loufoque. Dans les premières saisons, la série est assez réaliste, les parties délirantes étant réservées aux scènes de l'imaginaire de JD. A partir de la saison 4, cette folie absurde et loufoque contamine le réel diégétique, de fait une certaine lourdeur s'installe. Le changement opéré à partir de la saison 7 pour un retour à l'esprit des premières saisons fut en ce sens salutaire à mon goût. Ensuite, il y a un autre problème et de taille : je n'ai jamais pu avoir d'atomes crochus avec le personnage de l'homme de ménage, psychopathe ayant décidé de faire de JD son souffre-douleur sans réelle raison. Mais au-delà du comique cartoonesque, la série n'hésite pas à se lancer occasionnellement sur le chemin de l'émotion. Ainsi, l'épisode de la saison 3 avec Brendan Fraser est de loin un des meilleurs de la série et permet de donner aux personnages un côté humain permettant de s'y attacher voire de s'y identifier et apportant à la série une certaine authenticité. Le départ de JD à la fin de la saison 8, un des moments les plus émouvants de la série, montre également le cheminement accompli par ce grand gamin immature quelque peu attardé vers son passage à l'âge adulte. Car les personnages auront à affronter de nouvelles responsabilités au fur et à mesure des saisons : le mariage puis la paternité, la réussite professionnelle, les difficultés à concilier exigences de la vie professionnelle et de la vie privée... On ne peut parler des personnages sans parler des comédiens : Zach Braff (que l'on avait découvert en France avec son excellent premier long métrage Garden State) est un JD aussi attachant que débile (si, par moments, avouez-le), Donald Faison étant son parfait opposé exubérant mais ayant plus les pieds sur terre, renforçant d'autant plus l'amitié qui unit les deux personnages (même si l'on peut penser par moments que les deux compères dissimulent une homosexualité qu'ils n'osent assumer). John C. McGinley, second rôle récurrent du cinéma (Seven, The Rock, Crash, Get Carter...) est pour moi LA grande raison de regarder la série : son interprétation du Dr Perceval Ulysse Cox, gros dur cynique cassant et faussement méprisant cachant en réalité un coeur d'or et un altruisme sans limites, est une véritable leçon de comédie et ses monologues inspirés autant de moments cultes du petit écran. N'oublions pas Sarah Chalke dans le rôle de la névrosée mais attahcnate barbie (pardon Elliott) ou Judy Reyes incarnant l'autoritaire mais maternelle Carla mais aussi Neil Flynn inquiétant en homme de ménage antipathique (oui, je n'aime pas le personnage mais l'acteur est bon) et Ken Jenkins odieux en Dr Bob Kelso, plus préoccupé à réduire les dépenses de l'hôpital qu'à soigner les malades (même si l'on découvre dans les dernières saisons que le vieil homme cache quand même un coeur et pas seulement de pierre). La grande erreur de Bill Lawrence fut de créer à la dernière minute une neuvième saison bâtarde, avec de nouveaux personnages pâles resucées des anciens, avec des gags tombant à plat et des histoires d'une vacuité rare. Heureusement que Cox et ses éternels monologues sont là pour sauver l'ensemble, le personnage n'ayant jamais été aussi cynique que dans cette ultime saison dispensable (même si elle possède la grande qualité de ne pas compter la présence de l'homme de ménage). Scrubs est donc une série humoristique somme toute assez sympathique avec quelques très bons moments mais dont je ne comprends pas le statut de série culte.