Tant de choses à dire sur L'Homme du Haut Château (2015), dont je décerne un total de cinq étoiles, autant pour la qualité de cette saison finale que pour le show dans son entièreté.
Concernant cet ultime chapitre, sa réussite principale réside dans la gradation de l'intensité qui gagne peu à peu chaque épisode jusqu'à son attendu final. Les interprétations sont toujours - encore une fois - éloquentes, et certains personnages voient leur profondeur psychologique atteindre un point culminant, pour le plaisir du spectateur avide d'un spectacle subtil et méticuleux.
Car si cette quatrième saison fait gage de conclusion, elle n'en perd pas les éléments qui ont fait de The Man in the High Castle un show d'ambition, depuis son commencement. Le travail cinématographique est une énième fois puissamment abouti - à l’image de son budget - avec une reconstitution soignée et référencée, le scénario ,lui, est ficelé brillamment, tandis que la bande-son intervient de manière espacée afin d’intervenir au moment propice, distillée afin de conférer à chaque scène sa juste émotion.
Le rythme effréné de cet énième saison constitue son autre force, permettant ainsi de parvenir à une conclusion résolument satisfaisante, saupoudrée de plusieurs séquences mémorables tout du long. Également, cette émotion qui s’articule avec la musique est d’autant plus perceptible dans ce final, qui trouvait ses prémices dans le précédent chapitre. Certains n’ont plus rien à perdre, d’autres, au contraire, veulent tout y gagner : la complexité de l’âme humaine est admirablement retranscrite dans ces ultimes épisodes, qui constituent aussi un hommage certain à la sombre période de la Seconde Guerre Mondiale.
Les antagonistes supposés apparaissent en réalité comme des instruments au service d’une cause qu’il pensait noble, emprisonnés dans un système inhumain qui génère irrémédiablement la mort : le paysan ou le Fürher, aucun ne sont pas épargnés ; et à l’image de ces derniers, John Smith apparaît plus que tout comme un père qui aura, jusqu’au bout, sacrifié tout ce qu’il pouvait offrir pour protéger sa famille, tandis que l’inspecteur Kido, à l’image de sa ferveur inébranlable envers l’Empereur nippon, aura lutté coûte que coûte pour assurer l’avenir de sa nation. Ainsi, même les hommes les plus impitoyables possèdent, dans L’Homme du Haut Château, des qualités biens humaines...
Bien que l’épisode ultime fasse office de conclusion en demi-teinte, la série s’achève avec justesse et humanité, à l’image des quatre saisons qui l’ont constitué et enrichi pleinement ces quatre dernières années. Quel regret que le show n’ait pu bénéficier d’une couverture médiatique aussi large que d’autres, ce qui aurait été une valorisation des plus adéquates pour le travail d’interprétation des comédiens. C’est donc avec tristesse que nous faisons nos adieux, à des personnages que l’ont aura vu grandir, et plus que tout que l’on aura appris à chérir. Remerciements à l’équipe directive de The Man in the High Castle, ainsi qu’à celle des comédiens, pour avoir créé un show d’exception.