Etant déjà l'une des rares tentatives des années 80 dans le genre science-fiction, la première mini-série "V" réussit son pari. Succès tant public que critique, la mini-série a marqué l'univers des productions télévisées, avec des moyens lui permettant de s'élever au niveau d'une superproduction cinématographique.
La série n'a pas de fin. Le dernier épisode de la saison 1 s'achève en plein suspense, laissant les téléspectateurs sur leur faim. Les producteurs avaient espéré - à tort - qu'un suspense final et l'existence d'un scénario déjà prêt allaient inciter la chaîne à poursuivre la production de nouveaux épisodes.
La série a vu le jour en dépit des avertissements de Kenneth Johnson, qui trouvait le sujet "surexploité". L'avenir lui donnera raison. Entre le manque de moyens et l'abandon des thèmes chers à "V" (la coercition, la véritable identité des Visiteurs, la lutte souterraine de la résistance), la série adopte un style soap-opera de l'espace. Au fil des épisodes, les fans sont de moins en moins nombreux à suivre le show, précipitant la fin de la série.
Kenneth Johnson, le créateur de la série, s'est inspiré du roman de Sinclair Lewis "It Can't Happen Here". Désirant montrer une société transformée par la peur et la coercition exercée par un régime fasciste, il préféra changé le contexte, pensant qu'une invasion russe aux Etats-Unis n'aurait pas le même impact. En exploitant le thème de la science-fiction, il a pu jouer sur la fascination mêlée de crainte qu'exerce les Visiteurs sur les humains.
"V", une petite lettre qui résume la série ! Souvent associée aux Visiteurs, elle est en fait le symbole de la victoire, tagué sur une porte. Ce mystérieux V rouge sur fond noir fait d'ailleurs l'objet d'une campagne publicitaire originale d'affiches qui précède la diffusion de la première mini-série.
La série, diffusée entre 1984 et 1985 sur le network NBC, est née du succès des deux mini-séries La première mini-série (1983) est incontournable car elle met en place l'intrigue, l'invasion des Visiteurs et présente les personnages. Son accueil est couronné de triomphe par le public : dix millions de téléspectateurs. Un succès que n'avait pas prévu Kenneth Johnson, ni les responsables de NBC. Très satisfaite, la chaîne commande aussitôt une suite. En raison de désaccords avec le diffuseur et la production, Johnson quitte le projet en pleine écriture. L'affaire est reprise en mains par de nouveaux producteurs (Daniel H. Blatt et Robert Singer) et une nouvelle équipe de scénaristes (Lilian Weezer, Peggy Goldman, Faustus Buck, Diane Frolov, Harry et Renee Longstreet) qui donnera lieu à "V : La bataille finale" (1984). Si cette deuxième mini-série est d'une certaine qualité, l'absence du créateur se fait quand même sentir.
Devant l'immense succès remporté par cette suite, la Warner et NBC décident de produire une série pour la rentrée 1984. Ils profitent des décors utilisés pour "V : La bataille finale" et des scènes d'effets spéciaux déjà réalisés pour tourner à moindres frais. La qualité et le manque lassent rapidement le public qui se détourne de la série.