Quelle surprise en 1987 que cet ovni télévisuel dans un paysage science-fictionnaire désespérément plat du PAF, où régnaient en maître la variétoche fantoche et les rediffusions 70ardes souvent aussi plates qu'arides.
Bien sûr, je dois le préciser : quand je parle de la série V, je parle de la première mini-série, pas de la saison 1 entière : cette mini série qui s'arrête à l'épisode 5 et qui voit la défaite des Visiteurs.
Cette partie mêle tous les ingrédients d'une bonne SF, respectueuse du public et du genre : extra-terrestres intelligents, inquiétants, détenteurs de secrets, humanité divisée et dépassée, luttant pour sa survie, décors recherchés, crédibles bien qu'à moindre coût, personnages forts, effets spéciaux honorables, scénario travaillé, et surtout un fondement politique très appuyé reposant sur une comparaison au nazisme, avec toute une symbolique de propagande, de logo, de résistance, de milice (gestapo) et de critique de la collaboration.
Dans la première mini-série, les personnages sont crédibles et ne manquent pas de puissance (Donavan, bien sûr, mais aussi le magnifique mercenaire joué par Michael Ironside), la progression ménage ses effets et les scènes d'action sont réparties de manière équilibrée. Quelques scènes ou séquences cultes réservent de vraies surprises et des décors spéciaux permettent une plongée vertigineuse dans le monde des envahisseurs. La résistance est suivie avec attention, dans ses préparatifs de contre-attaque comme dans sa vie de tous les jours, ce qui ajoute à la crédibilité. En un mot comme en cent, cette série est donc carrément bonne, elle est probablement devenue culte, avant d'avoir été tout aussi sûrement oubliée avec la brèche ouverte dans la SF qui permit à d'autres, comme les dossiers X-files de s'imposer.
Mais nous sommes bien d'accord que je parle ici de la série jusqu'à l'épisode 5...
Car en effet, ce qui suivit se trouva victime d'une fantastique dégringolade, passant de l'excellence à la nullité totale.