Objectivement, CSI ne mérite probablement pas les 4 étoiles que je lui attribue volontiers mais pour l'ensemble de l'œuvre et les épisodes cultes qu'elle a offert, je la note ainsi. Véritable précurseur (dans certains cas) de bons nombres de show diffusés depuis (NCIS, Criminal minds, Bones, ...) CSI, l'originale (pas les 2 spins-off proposés ensuite qui n'atteignirent jamais la même sympathie que l'équipe de Vegas), se démarque des œuvres policières traditionnelles du moins à l’époque. Novatrice et surprenante, elle capte l’attention facilement. L’une des forces de la série provient de l’identification aux personnages. L’équipe d’experts soudée, efficace et très proche attire, lors de son pic de forme télévisuel, quelques 20 millions téléspectateurs aux Etats-Unis. Et, quand Warrick Brown
se fait descendre froidement et lâchement
, ces millions d’aficionados sont touchés voire attristés. Notez que le phénomène est aujourd’hui poussé à l’extrême dans Game of Thrones. D’un autre côté son aspect parfois très soap et sa prévisibilité croissante à mesure que les saisons défilent l’empêche d’être au panthéon des séries policères. La première saison est sans doute la plus complète et aboutie, les histoires sont certes un peu tordues mais très originales. Chaque personnage se dévoile un peu et personne ne doute du futur succès de la série. Les scénaristes n'hésitent pas de temps à autre à impliquer les membres de l'équipe dans les affaires criminelles, soit en tant que victimes, soit en tant que témoins ou encore en tant que suspects. Par ailleurs, Elle se démarque en déclinant les meurtriers à toutes les sauces, du crime passionnel on passe au tueur en série, ... Elle est forcément précurseur et peut être plus qu'il n'y paraît en osant
tuer l'une des expertes dès le 2e épisodes
. La machine était lancée ! Assez conventionnel à l'analyse, la façon dont un épisode se déroule est répétitive. Un cadavre est découvert, s'ensuit plusieurs interrogatoires aboutissant finalement (grâce à la découverte d'un indice ou d'un détail troublant) à l'arrestation du coupable. Conscient de ce schéma, les auteurs ont la bonne idée d'étaler une histoire plus fournie sur plusieurs épisodes. L'une des plus mémorables concerne Paul Millander. Les 2 premières saisons mettent en scène ce tueur en série et l'épisode clôturant cette "saga meutrière" est assez surréaliste. La deuxième saison ouvre déjà les portes du premier spin-off, CSI Miami. Les saisons s'enchaînent et font part d'une originalité certaine, les épisodes dévoilent toujours plus sur les antécédents de l'équipe de nuit (la vie passée de Catherine Willows, l'addiction aux jeux de Warrick Brown, La surdité de Gil Grissom et son histoire platonique avec Lady Heather, l'implication parfois maladive de Sara Siddle dans certaines enquêtes, les péripéties de la fille du capitaine Brass, ...). A noter que la 5e saison se clôture sur 2 épisodes réalisés par Quentin Tarantino (d’autres scénaristes extérieurs auront ce privilège). Si sa griffe n'est pas perceptible au premier coup d'œil, elle est bien présente dans la mise en scène et la BO. Dans la ligne de tir (2 épisodes de la 6e saison) marque également un tournant dans la série en montrant qu'aussi bon enquêteur puisse être un Capitaine (
Brass en l’occurrence
), il peut commettre des erreurs dramatiques et en payer le prix. Cette saison dévoile
l'idylle entre Gil Grissom et sara Siddle
. La septième saison voit l'arrivée du tueur aux maquettes, un tueur en série particulièrement "inventif". L'épisode final, riche en émotions, voit un membre de l'équipe en danger de mort. Par ailleurs, William Petersen fait une pause théâtrale et est remplacé par Liev Schreiber, plus connu à l'époque pour son rôle de Cotton Weary dans la trilogie Scream. Son personnage Michael Keppler s'avère énigmatique et ses méthodes sont rapidement remises en cause par l'équipe. La saison 8 offre une place à Anthony LaPaglia (FBI portés disparus), son personnage Jack Malone enquête avec Grissom sur une affaire commune. Cette saison se concentre sur le
couple Sara et Grissom
.
Warrick finit assassiné dans sa voiture
. La neuvième saison marque un tournant significatif avec le départ de William Petersen. A la tête de l'équipe d'experts, il représente la sagesse et agit en protecteur. Son départ marque la fin d'une époque et est un coup dur pour le show. Laurence Fishburne le remplace avec un succès mitigé. Son personnage Raymond Langston se démarque par une approche plus directe. Les 2 saisons suivantes voient Ray Langston aux prises avec le tueur en série Nate Haskell, le scientifique
y laissera sa vie
, leurs affrontements dans plusieurs épisodes sont très violents et très marquants, peut-être un peu trop... La 12e saison voit l'arrivée de Ted Danson, son personnage D.B Russell, posé et pragmatique, semble plus proche de ce que représentait Grissom. De quoi insuffler un regain a la série ? Par vraiment en fait... Par ailleurs, le personnage de Willows fait ses adieux à l'équipe. L'actrice Elisabeth Shue la remplace et incarne Julie Finlay, personnage assez similaire à celui de sa collègue. La 14e saison voit l'introduction du spin-off Cyber Expert. La dernière saison étale quelques épisodes sur un tueur en série, le tueur de Gig Harbor. Le final voit le départ de Nick Stoke et
la probable mort de Finlay
. CBS décide de ne pas renouveler la série mais offre un double épisode de clôture. Les retours annoncés (Brass, Willows et surtout Grissom) sont la principale attraction de ce téléfilm fortement centrée
sur le couple que ce dernier forme avec Sara
. A défaut de terminer la série en beauté (nous étions en droit d’attendre un scénario plus élaboré qu’une banale histoire comme le sont certaines noyées dans une saison), CSI tire le rideau en mode "Ils vécurent heureux..." mais heureusement une petite musique résonne encore dans nos tympans... Who are you, who who who who..