"Heroes", saison 1, est une mine d'or artistique, véritable relique contemporaine qui transcende les codes, les réinvente et propose une lecture inteligente et mature, le tout dans un contexte dramatique. Meurtris, renfermés, incertains, convaincus, tous ces héros possédent leur identité. A la fois féroce, incisive et bouleversante, à bien des egars, la narration est d'une perfection sans frontiéres. On trouve des retournements de situation solides, de minis histoires encastrées passionnantes et de réelles intentions. Construit en fil rouge comme les meilleurs comics de BD (dont "Heroes" reprend le style avec efficacité), ce monument de la télévision ferait presque pâlir les plus grandes fresques cinématographiques. Pensé par Tim Kring inspiré, ce bijou du petit écran monopolise vos esprits et y implante ses idées comme si la fin du monde en dépendait véritablement. Manipulant son spectateur au même rythme que ses personnages, la série avance et ne faiblit à aucun instant. On prend le temps de raconter les chapitres, les liant les uns aux autres avec des transitions émouvantes, violentes, trépidantes, l'ensemble dans une harmonie propice à la solidarité. Scénaristiquement, à part le coté spectaculaire du final un peu en retrait, on ne reprochera rien. Chacun des "heroes" se persuade de devoir accomplir une destinée distincte, entre le japonais administratif et le politicien corrumpu, en passant par l'infirmier perdu, la lycéenne banale, le dessinateur addict, la mére de famille tiraillée, etc, on en a pour tous les gouts. En bref, c'est une claque, à la fois sur le plan esthetique sur le plan psychologique. On en redemande. Cela tombe bien, y'a une suite à cet épilogue...est-elle d'aussi bonne facture ?