Il y a des séries, comme "The Event" qui commencent super fort. On se dit "c'est génial", mais peu à peu on s’aperçoit que ça ne tient pas la route et que c'est la pire des daubes. Inversement, il y a d'autres séries, comme ce "The Killing", qui sont carrément mises en danger par leur pilote dans la mesure où il vous inspire une forte impression de médiocrité... et finalement, ces séries s'avèrent, au fil des heures qui suivent, de purs chefs-d'oeuvre. C'est le cas ici. Au début, The Killing vous arrache la pensée suivante : "Mon Dieu ! Que c'est vide ! Que c'est plat ! On suit une action, mais il n'y a rien d'autre que cette action. Pas de personnages, pas de tension dramatique, pas de suspens, pas d'humour, pas de message, rien, rien, rien et encore rien" ! Pourtant, comme dans "Twin Peaks", il s'agit d'une enquête à propos du jeune fille disparue. Ça devrait au moins intriguer. Mais alors que dans Twin Peaks il y avait du fantastique, de l'onirisme, une ambiance folle, des personnages déjantés, etc., etc., là, dans cette curieuse chronique policière nordique, il n'y a rien. Et puis, coup de théâtre ! Vers la fin du premier épisode, on assiste à l'effondrement de la famille de la jeune fille. Et là, on est foudroyé par le réalisme formidable de cette série. Tout repose en fait sur ce réalisme. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça fonctionne ! Ainsi, à partir du deuxième épisode on est complètement scotché émotionnellement. Chaque personnage, qui nous semblait auparavant si plat, nous invite progressivement à une empathie qui vaut tous les suspens pour nous fidéliser à la série. Très, très beau ! Et assez rare !