« Well, he’s from Barcelona. »
Délaissant les Monthy Python et l’humour typiquement british, tout en reprenant l’un de ses rôles cultes du Flying Circus, John Cleese co-écrit cette série déjantée avec son épouse, Connie Booth, actrice récurrente des productions pythoniennes. Au casting, on retrouve, outre John Cleese en patron d’hôtel d’une cité balnéaire, tantôt surexcité voire violent, tantôt ridiculement obséquieux, et Connie Booth qui interprète Polly, la femme de chambre et serveuse prompte à réparer les erreurs de son patron, Prunella Scales en patronne tyrannique et Andrew Sachs en serveur barcelonais martyrisé par le patron.
Typique des années ’70, le comique de la série tire beaucoup plus vers un humour français, en quiproquos vaudevillesques et surjoués, à la manière du théâtre de boulevard (qu’on se rappelle les exagérations scéniques d’un Jean Le Poulain dans les pièces de ces années, popularisées par l’émission Au Théâtre ce Soir). Binge-watcher cette série est dès lors très difficile sur un strict plan nerveux. On regrettera ainsi un sérieux coup de vieux malgré des situations parfois trash et des sorties racistes, sexistes et homophobes qui font rire parce qu’elles sont le fait d’un personnage somme toute assez répugnant, ce qui apporte une grande liberté de ton, rehaussée de pointes façon screwball comedy, à la Tex Avery.
Sur cette base, John Cleese peut laisser libre cours à ses délires d’interprétation et une écriture bourrée de sarcasmes. On notera enfin quelques fils rouges annexes comme, par exemple, les références à Henry Kissinger ou la pancarte du générique qui change au fil des épisodes, déclinant de multiples anagrammes à « Fawlty Towers », titre original de cet Hôtel en Folie à redécouvrir pour combler un trou dans sa culture britannique.