Pour ceux ayant critiqué vertement l'adaptation de Jean-François Richet, je leur « conseille » chaudement ce « Vidocq » version TF1, censé être le pilote d'une série de téléfilms qui ne verront jamais le jour faute d'audiences : pour une fois, reconnaissons la lucidité des spectateurs. Alors que l'homme et l'époque sont passionnants, Hervé Korian et ses scénaristes se limitent à une approche presque franchouillarde, rarement drôle, où quasiment tout est traité à la légère, la pauvreté des décors (c'est un peu mieux pour les costumes) comme de la reconstitution en général rendant toute immersion difficile. Côté casting, on a décidé de se mettre au diapason : sans être mauvais, Bruno Madinier interprète l'ancien bagnard de façon beaucoup trop débonnaire, les seconds rôles, dans le meilleur des cas amusants, apparaissant tout aussi peu mémorables, à l'exception du bon Frédéric van den Driessche, le seul à avoir un peu d'allure dans cette production au rabais. Cela s'emballe légèrement dans la dernière partie, même si l'enquête et sa résolution paraissent vraiment trop faciles, les motivations des antagonistes comme le contexte politique étant totalement bâclés. Reste quelques aspects de « roman-feuilleton », notamment cette « Milady » aussi mystérieuse qu'insaisissable, malheureusement gâchées en grande partie par une intrigue sentimentale aussi risible que peu crédible. Bref, si la production s'est finalement arrêtée à un seul « épisode », il est de toute façon fort probable que nous n'aurions pas cherché à aller plus loin... Eugène-François Vidocq, figure historique captivante, abordée, hélas, par des personnes sans talent : de quoi me donner envie de plonger dans la série avec Claude Brasseur, le résultat ne pourra être que plus probant.