Après le tour de force de la première saison d’House of Cards, il apparaissait assez clairement que Netflix allait à nouveau faire mouche en lançant la seconde saison. D’ailleurs le fait d’offrir d’une traite tous les épisodes aux spectateurs a sûrement servi la série car les retours n’en auront été que de plus en plus viraux. Quoi que si ça avait été vraiment mauvais, les pertes auraient pu être énormes également, car peu de gens auraient finalement regardé. Quoi qu’il en soit, les critiques semblent être assez positives pour cette récolte HoC 2014, alors qu’en ce qui me concerne, je n’ai pas pris un pied phénoménal.
Commençons d’abord avec les points positifs. A mon sens, la principale raison qui me pousse à regarder cette série, c’est sa réalisation. Qu’est-ce que c’est beau et agréable à regarder. Les images coulissent sous notre nez avec une fluidité remarquable, pendant que la bande-son nous secoue (ou berce) les oreilles lorsqu’il en est nécessaire. Puis cette photographie, ces cadres et ce découpage, c’est vraiment incroyablement réussi. Niveau ambiance, pas de problème, on est bien à Washington D.C.
Une autre dimension de la série qui est réussie, c’est sa direction d’acteurs. A part peut-être l’acteur qui joue le Président Walker à qui il manque sans doute une bonne dose de charisme et de prestance (mec, tu es le Président des Etats-Unis quoi !), je n’ai pas grand-chose à redire. Concernant Spacey et Wright, il suffit simplement d’écrire leurs noms pour se rendre compte de la qualité du casting des deux acteurs principaux. Certains diront que Wright est agaçante voire insupportable. Tant mieux ! C’est son rôle, c’est son personnage qui est écrit de telle manière, c’est donc réussi. Pour les rôles secondaires, ceux de Doug, Meechum, Rémy, Tusk, etc, ils font tous le taf. Je regretterai quand même de ne pas avoir plus vu Zoe (incarnée par la délicieuse Mara), et dans une moindre mesure Lucas et Janine.
Et comme j’en viens à parler de ces trois-là, ça m’amène à embrayer sur les points négatifs de cette saison 2, à commencer par l’écriture du scénario, qui a tout simplement éteint ses trois personnages qui avaient pourtant un rôle prédominant dans la première saison. C’est vrai que ça aurait peut-être été légèrement répétitif si les enjeux gravitant autour de ces trois larrons n’avaient pas évolué, mais les supprimer complètement n’était sans doute pas la meilleure solution non plus. Ils m’ont manqué. Puis du coup, on n’a plus du tout ce recul sur les affaires politiques que les journalistes nous permettaient. Et parfois, c’est franchement chiant, parce que dans cette saison deux, on est tellement au cœur des affaires politiques qu’on n’en sort plus. Il n’y a que la pauvre petite histoire de Doug et de l’ancienne prostituée, Rachel, qui d’ailleurs ne mène à rien, pour nous changer des histoires du couple Underwood.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent donc, si ce ne sont ses magouilles politiques qui deviennent de plus en plus ennuyantes. Certes, Claire prend un petit peu plus de place que dans la première saison, mais l’envergure de son rôle est loin d’être démentielle, contrairement à tout ce que j’ai pu lire. Le vrai patron ça reste Francis, et de loin. D’ailleurs, son ascension semble écrite depuis le début, et mine de rien ça diminue vachement les enjeux. On sait pertinemment vers où on va, et vu le caractère de notre personnage, on sait qu’il finira par y arriver, quel que soit le prix à payer. Ce qui m’a donc vraiment gêné, c’est ce manque de surprise (mis à part le destin de Zoe, fallait oser), d’originalité, de rythme, de tension, de moments jouissifs. On reproche parfois aux séries d’abuser de cliffs faciles. Là où une série comme True Detective arrivait à conclure ses épisodes sur des notes douces avec une sensation de page qui se tourne, là dans cette seconde saison d’House of Cards, on a plus l’impression d’être abandonné entre deux coups fourrés, puis c’est tout. Il faudrait trouver ce juste milieu pour la suite.
Cette saison deux, je l’ai traversé finalement assez péniblement car ça ne me passionnait pas plus que ça. Mais quand même, tout n’est pas à jeter puisque techniquement notamment, et dans le jeu d’acteurs, c’est vraiment du grand professionnalisme. En revanche, question scénario, ce n’est vraiment pas hyper jouasse comparé à la première saison, et c’est bien dommage. Finalement, c’est donc un bilan plutôt mitigé que je dois dresser. Pourtant, j’avais envie de l’aimer cette nouvelle saison, étant donné que j’avais vraiment adoré les épisodes de la première. Mais, après trois ou quatre épisodes, j’ai vite compris que ça allait avoir du mal à décoller, et qu’on se situait plus sur du divertissement de moyenne gamme, que de qualité supérieure. Dommage, à l'année prochaine quand même.