Provocatrice et totalement déjanté, "Shameless" est une série à part au coeur des productions américaines, un mix parfait entre "Malcolm" et "Californication" et dont le résultat est plus que satisfaisant. La famille Gallagher est une famille plus que particulière, le père Franck, alcoolique, chômeur complètement paumé dilapide l'argent des allocations familiales, laissant seul son aînée, Fiona élevé ses quatre frères et soeurs. Adapté de la série britannique éponyme, "Shameless" est une série tendancieuse et immoral dont on prend un réel plaisir à regarder chaque semaine. Ça picole, ça fume, ça baise, ça vole, ça arnaque... En quelques mots, ça vit, et on se délecte des (més)aventures de cette famille de cinglés. Ayant comme principal atout sa flopée de personnages totalement barrés et forts attachants, la série de Paul Abbott dresse le portait d'une famille dysfonctionnelle, et à travers elle, le portrait d’une Amérique pauvre, désespérée, abandonnée par l’économie nationale et l’emploi stable. La série a la réelle faculté à rendre tous ses personnages forts intéressants, sans pour autant être caricaturaux, bien qu'il faille quelques épisodes pour les installer véritablement. "Shameless" dégage une grande sincérité fort touchante, avec de nombreuses touches d'émotions : on passe du rire aux larmes en l'espace d'une séquence. A ce titre, cette série est juste parfaite pour elle car elle peut vraiment y démontrer tout son talent. Dans un tout autre registre, William H. Macy est lui aussi à son aise dans le rôle de Frank Gallagher tant il réussit à s'approprier le personnage, à croire qu'il a joué des ivrognes rigolo toute sa vie. Le reste du casting est tout autant réussi, Emmy Rossum, Jeremy Allen White, Cameron Monaghan, Shanola Hampton, Steve Howey, bien que la plupart soient des acteurs inexpérimentés. Avec son superbe générique, où résonne "The Luck Your Got", "Shameless" est une comédie hilarante qui réussit son pari haut la main.