« Central nuit » passe en fin de soirée sur France 2. Bien des aspects de cette série sont plaisants ou pleins dintérêt : le personnage de Blanche (superbe Lucie Jeanne), une femme dapparence fragile qui réussit à simposer dans un monde machiste. Viking,( excellent Clovis Cornillac), qui a du fil à retordre avec lui-même, du mal à se situer et à se canaliser. Franklin (Michel Creton très crédible, sans langue de bois, sévère mais juste). Mais le genre, cogneur, droit dans ses bottes, a des limites. Quand on montre complaisamment des policiers (dont une femme!) se faisant atrocement tabasser par des malfrats, puis, une fois arrêté, un des gangsters recevoir des pluies de coups, lesquels sont longuement justifiés par Franklin qui prend à lappui de ses dires lexemple dun collègue, qui, ayant frappé un violeur denfants qui souriait en regardant les photos de lenfant torturé, se fait attaquer au tribunal par le violeur, doit démissionner à 2 ans de la retraite, ne le supporte pas, se suicide (« ce salaud a porté plainte et Untel a été viré ») alors on se dit : trop cest trop, et on a la nausée. On se demande où les scénaristes veulent en venir : être réaliste soit, mais véhiculer lidée que ce sont les malfrats qui ont plus de droits que la police devant les juges, qui devraient être plus coulants sur les bavures policières, bien entendu toujours provoquées dans le scénario par un comportement abject des malfaiteurs, cest privilégier la vengeance sur la justice et cette série, du moins le dernier épisode que jai vu (un vieil épisode, une rediff, car on y parlait encore en francs !) me laisse un goût malsain. De plus, patrons, sachez que si vous faites des cadeaux à votre secrétaire au lieu de lui accorder une augmentation, elle vous torturera ! De la morale de pacotille! Dommage car les acteurs sont excellents et certains épisodes centrés sur la jeune policière sont émouvants. Jespère que la série ne conservera pas cette tournure démagogique.