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Ricco92
231 abonnés
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4,5
Publiée le 10 juillet 2017
En 1955, le grand cinéaste populaire qu’est Alfred Hitchcock accepte de donner son nom à une série télévisée et lance Alfred Hitchcock présente (qui donnera tout de même 7 saisons qui seront prolongées par 3 saisons de la série Suspicion reprenant le même principe mais sous forme d’épisodes d’une heure), une anthologie où le réalisateur introduit à chaque fois des histoires d’une vingtaine de minutes totalement indépendantes les unes des autres, si ce n’est qu’elles tournent généralement autour d’une intrigue criminelle ou du suspense. Si celles-ci sont généralement contemporaines à l’époque de leurs réalisations, cela n’est pas une règle : on peut avoir affaire à un western (Les Gâchettes bridées) ou se retrouver dans le Paris de 1899 (Into the air)… Le ton peut être très sérieux (C’est lui) ou humoristique (Shopping to death ; La Mort en chasse, pouvant porter également le titre de Qui a tué ?...) mais fait souvent la part belle à l’ironie dans sa conclusion (La Foire d’empoigne par exemple). Les histoires sont généralement réalisées de manières simples et rapides (qui répondent à une économie télévisuelle) mais font preuve d’une grande efficacité quelques soient les réalisateurs (même si les épisodes mis en scène par Hitchcock font partie des meilleurs) et peuvent parfois se permettre quelques originalités (Accident, réalisé par le maitre, qui se situe essentiellement dans un véhicule accidenté et accordant une grande place à la voix-off d’un personnage paralysé et muet). Pour ce qui est de l’interprétation, l’économie de la télévision empêche généralement l’utilisation de grosses stars (à l’exception de son présentateur, seuls Joseph Cotten, Peter Lawford, Claude Rains et Tom Ewell sont réellement connus à cette époque) mais permet de révéler d’excellents acteurs amenés à une future grande carrière (on y retrouve Vera Miles ou John Forsythe qui tourneront peu après avec Hitchcock et on peut y trouver de futures personnalités importantes du 7ème art comme Charles Bronson et John Cassavetes) ou d’utiliser des seconds rôles déjà présents dans l’univers du cinéaste anglais (sa fille Patricia Hitchcock, Thelma Ritter et surtout John Williams). Le principe de l’anthologie fait que l’on préférera certains épisodes et que l’on pourra être un peu déçu par d’autres mais cette première saison d’Alfred Hitchcock présente fait généralement preuve d’une efficacité certaine, permet de populariser encore plus le cinéaste (notamment par le célébrissime générique et ses présentations jouant souvent sur son physique atypique) le transformant en marque commerciale (une série de livres regroupant des nouvelles de différents auteurs sortiront en utilisant le nom du réalisateur) et permet à Hitchcock d’approcher une autre façon de travailler (qu’il reprendra pour son film le plus effrayant : Psychose).