Ce qu'il faut prendre en compte lorsque l'on regarde PLATANE, c'est avant tout que cette série n'a pas, en France, de concurrent direct.
Bien sûr il y avait Off Prime d'M6, qui nous plongeait à peu près de la même manière, dans l'univers d'un personnage publique qui jouait approximativement son propre rôle, mais depuis...plus rien.
Déjà à l'époque, je soupçonnais M6 de s'être inspiré, outre-Atlantique, de la série à succès créée par Doug Ellin, ENTOURAGE. Série dans laquelle on suit grosso modo les déboires intimes d'un personnage célèbre, nous dévoilant par conséquent les coulisses du cinéma…
Pour en revenir à Off Prime, bien que la patte M6 nous ai divisé dans nos appréciations, il fallait reconnaitre à la série une certaine fraicheur dans le panorama télévisuel français.
S’inspirant de cette originalité, Eric Judor associé à Canal , nous offrent une série du même genre, mais pas tout à fait quand même.
Pas tout à fait, pourquoi ? Parce que rien qu’en regardant le casting des trois premiers épisodes et des bandes annonces, on se dit que les moyens ne sont pas franchement les mêmes. Enfin, passons, Canal a de l’argent, on le sait, pas de quoi en faire un fromage. Bien au contraire même, si la série est de bonne qualité, rien de plus plaisant pour le téléspectateur que de retrouver en format court certains acteurs à succès. En plus, petit tour de passe-passe scénaristique, ça rend ces acteurs plus accessibles, et donc, pourquoi pas, plus populaires. Une fois encore passons.
Là où PLATANE dépasse largement Off Prime, c’est avant tout par le personnage principal. En effet, voir Eric Judor, dans un rôle de faux acteur qui correspond parfaitement à l’humour qui faisait les beaux jours d’ « Eric et Ramzy », c’est tout simplement un délice pour les fans. Surtout qu’il interprète en plus un gentil connard. A l’exemple du troisième épisode dans lequel celui-ci vend sa pote, interprétée par Clotilde Courau (s’il vous plait), à un producteur, afin se dépêtrer de ce même personnage. Monsieur Judor joue un individu sans gène donc, mais sympathique, car après tout, c’est Eric. De quoi, je pense, attirer toute sorte de publics.
Surtout que, niveau public, ce qui est d’autant plus appréciable ce sont les dialogues tirés du langage commun, parlé, contemporain. A croire que depuis KAAMELOTT on aurait compris que les dialogues manuscrits, personne n’y croit. Evidemment avec un tel sujet ça rend l’immersion plus importante.
Ceci étant, même si le premier épisode traine un peu des pieds, le contexte est bien défini, et l’on apprécie les scènes qui symbolisent le détachement, nécessaire, entre Eric et Ramzy. J’avoue d’ailleurs qu’après ce premier épisode, je n’avais pas la nostalgie du célèbre duo dans la série. Les personnages secondaires omniprésents y sont aussi pour quelque chose. On sent d’ailleurs dans leurs jeux d’acteurs des personnalités différentes, variées, qui rendent l’ « entourage » d’Eric assez intéressant.
Enfin, cerise sur le gâteau, sous prétexte d’une reconversion d’Eric en réalisateur de film en complète élaboration, nous avons droit à tout un panel d’évènements rocambolesques et néanmoins intéressants, qui prouvent une fois de plus, qu’il n’est nul besoin d’être le frère de la fille de machin, qui est la petite amie de truc, qui a des antécédents de serial killer, pour intéresser le spectateur.
Somme toute, PLATANE est une série qui a des moyens, qui ne manque pas d’intérêt et de divertissement. Quand on connait ENTOURAGE, on espère que la recette aura chez nous autant de succès.