Ce qui m'a tout de suite fasciné dans Futurama, c'est son concept de base et la possibilité du voyage dans le temps pour aller découvrir un tout autre univers que le nôtre. Sur ce point de vue-là et ce, tout le long des sept saisons, Futurama ne m'a jamais déçu, débordant d'idées et d'inventivités, sachant nous emmener dans de nouveaux mondes à la découverte de nouvelles espèces. C'est d'ailleurs cette diversité qui, dès les premières minutes, marquent, avec une terre où se côtoient humains, diverses créatures et bien évidemment les robots qui auront une place importante tout le long de l'aventure.
Créé par Matt Groening un peu plus d'une dizaine d'années après avoir mis en images pour la première fois les Simpson, Futurama s'ouvre sur la fin du millénaire et le passage en 2000 avant de directement envoyer Fry, un humain de notre époque, le 31 décembre 2999. C'est à partir de cette péripétie que Groening et David Cohen vont construire toute leur série, basé avant tout sur le comique et l'aventure où chaque épisode raconte une nouvelle histoire, mettant en scène un noyau dur de personnage que l'on retrouvera tout le long des sept saisons.
C'est notamment à travers ces personnages que la série est, à ce point, réussi où ils sauront tour à tour se faire drôle, attachant et cruel. C'est d'abord Fry que l'on découvre, jeune adulte livreur maladroit, mélancolique, paresseux mais au bon fond, tout le long amoureux d'un cyclope orphelin et combatif qui refusera bien souvent ses avances. Ajouté à eux deux le génial robot (très) cynique, alcoolique, pervers, arrogant et égoïste Bender et dans une moindre mesure le professeur Farnsworth, arrière (x30) petit-neveu de Fry et un docteur crustacé, et on obtient le noyau dur de Futurama. Tous réussis, ils sont, dès le début, intéressants et leur développement est cohérent, sans pour autant qu'il ne change de ligne de conduite (tout comme dans les relations qu'ils vont entretenir au fur et à mesure de l'aventure). Autour d'eux se développeront d'autres personnages récurrants, sachant chacun apporter une touche à cet univers.
Là où les Simpson s'intéressait au modèle traditionnel de la famille américaine, Futurama montre les jeunes célibataires et la technologie à outrance, là où les valeurs d'antan de cette belle Amérique sont difficiles à appliquer. D'ailleurs, de manière cynique et souvent dans le second (ou plus !) degré, Futurama montre l'image d'une Amérique toute puissante où la terre sera aux mains des USA et généralement en guerre contre d'autres univers et où ceux qui dirigent seront soit des abrutis (pour l'armée) soit des êtres malsains et cyniques (avec le retour savoureux d'un des présidents du XXème siècle !). Au-delà de toutes ces piques envers les USA (que ce soit sa politique, ses modèles de vies, etc), à but principalement humoristique, c'est l'univers en lui-même qui est passionnant et surtout très bien développé (et mis en images !) où à chaque épisode on en découvre une nouvelle facette (lieux, personnages, religions, langages etc). On retrouve d'ailleurs plusieurs problèmes de notre ère adaptés au futur, telle l'intolérance (où ici c'est entre les différentes races extraterrestres), la toxicomanie ou encore la bureaucratie, et Groening a toujours bien su gérer tout cela et le mettre au profit de l'histoire et des personnages.
L'une des forces de Futurama aura été de ne pas tomber dans l'excès, savoir se renouveler sans trahir ses origines et toujours proposer ce cocktail d'humour, d'aventure et de cynisme. Un humour se basant sur du burlesque, du décalage, de l'absurdité ou tout simplement des éléments primaires mais qui font bien souvent mouches ! Bien souvent, Futurama est truffé de références à la culture populaire, allant du cinéma (en tout genres) à la musique (avec en prime un concert des Beastie Boys !) en passant par la littérature ou divers supports et, comme dans les Simpson, c'est toujours inclus sans lourdeurs. Les saisons ne m'ont jamais lassé malgré toujours une préférence pour les 3/4 premières, où la fraicheur était totale, tout comme l'émerveillement et l'humour.
Drôle, frais, inventif ou encore attachant, ce sera à nouveau avec plaisir que je retrouverai Fry, Leela, Bender & co pour de nouvelles aventures et que j'esquisserais un petit sourire devant cette géniale introduction au son remixé de Pierre Henry...