La cinquième saison de "Doctor Who", mettant pour la première fois en scène le Onzième Docteur campé par Matt Smith, n'était malheureusement pas très concluante voire même décevante. Un Docteur qui se cherchait encore, des épisodes mal mis en scène, un scénario moins impressionnant qu'à l'accoutumée... On attendait beaucoup de cette sixième saison, toujours dirigée d'une main de fer par Steven Moffat et toujours interprétée par Matt Smith, Karen Gillan, Arthur Darvill et Alex Kingston. Et heureusement pour nous, le résultat est enfin satisfaisant, Moffat et ses scénaristes ayant trouvé la même gniac que Russell T Davies, précédent showrunner de la série. Avant tout, Matt Smith tient enfin la barre dans la peau du Docteur, plus sûr de lui, moins bipolaire et désormais amusant, il arrive à s'éloigner de son prédécesseur en campant le héros-titre de manière globalement plus sérieuse. Cela est ici du à la trame principale de cette sixième saison et son thème lourd : la mort. En effet, dès le premier épisode, le Docteur meurt ou plutôt va mourir. Un thème qui va suivre de près la saison à travers de nouveaux épisodes plus sombres où il y aura finalement peu d'humour en dépit de quelques gags et autres répliques cinglantes du toujours aussi survolté Seigneur du Temps. De plus, cette saison va aller encore plus loin dans les énigmes spatio-temporelles, nous retournant le cerveau dès les premiers épisodes et ce jusqu'à un final étourdissant dont on ne se remettra pas. Centrée sur la fameuse phrase « Le silence tombera » de la saison précédente (voir l'épisode 12), l'intrigue nous emmène dans différentes époques. Une nouvelle race extra-terrestre, les effrayants Silences, font également leur apparition ; une race inédite très réussie qu'on espère vite retrouver. Et outre des péripéties intelligentes où l'on découvre notamment les liens étroits entre le Docteur et son vaisseau, c'est surtout sur River Song, la future femme du voyageur temporel, que la saison va s'intéresser et creuser un peu plus ce personnage si énigmatique. Alors OUI ! Vous saurez enfin qui elle est et combien elle est importante dans la série. Mais attention les yeux, le scénario n'est vraiment pas évident à suivre. Autre point à noter, cette sixième saison n'a que très peu d'épisodes dits "à part" et beaucoup sont très étroitement liés, la plupart étant même des suites logiques, comme des épisodes coupés en deux ou en trois. Jamais on a autant été happé par l'intrigue, aussi complexe et démesurée soit elle. Dommage donc de découvrir, surtout en fin de saison, des épisodes classiques qui nous couperont dans notre élan pour n'être que des resucées d'aventures antérieures. Des péripéties sombres, particulièrement glauques mais aussi assez inutiles à la vue des précédentes qui allaient à un train d'enfer. Mais que l'on se rassure, cette sixième saison reste d'une intensité dramatique impressionnante, marquant au fer rouge la série.