Pour sa quatrième saison, la série de Shawn Ryan, The Shield, semble d’abord redistribuer ses cartes, semble redéfinir ses règles pour mieux repartir, pour réorienter son intrigue. Si le début de saison peut paraître relativement terne, cela ne durera pas, rassurons-nous. L’émergence de nouveaux personnages, l’un allié de Vic Mackey, le capitaine Monica Rawling, l’autre un ennemi de ce même Vic Mackey, Antown Mitchell, redynamise l’ensemble, réoriente la série, offre de nouveaux horizons tout en perpétuant les codes des trois premières saisons. Très vite, le nouveau procédé de met en place. Très vite, les nouveaux venus prennent de l’ampleur. Très vite, en gros, la série reprend son rythme de croisière, trépidant, sans relâchements. Parler d’une réussite relève de l’euphémisme tant cette quatrième saison se veut la meilleure, à très peu de choses près et à mon sens, jusqu’ici.
Vitaminée, intelligente, passionnante, la série, qui a immédiatement prit son envol majestueux dès sa première salve d’épisodes, 3 ans plus tôt, maintient fermement son cap vers un implacable polar sur le long terme, un exercice parfaitement maîtrisé par Shawn Ryan. Vic Mackey et bien d’autres évoluent, s’entrechoquent, s’allient, se trahissent, dans un remarquable jeu de massacre entre flics et gangsters, entre flics et criminels en tous genres et surtout, entre flics intègres et flics aux agissements répréhensibles. Faire respecter la Loi n’est donc pas qu’une affaire de règlements, il s’agit avant tout d’une affaire de morale, d’investissement personnel. Notons qu’avec l’arrivée d’un nouveau capitaine au bercail, remarquablement interprétée par Glenn Close, logiquement rayonnante, la série s’oriente ici vers l’aspect politique du maintien de l’ordre. Cela, en référence, aux saisies mises en place dans le district, source de conflits d’intérêts, de satisfaction ou d’outrages.
Oui, décidément, The Shield est puissante. Une série dans le haut du panier, du sommet du panier. Immanquable aussi bien que référentielle, cette quatrième saison amorce concrètement la déchéance ou l’aboutissement de la carrière de notre flic ripoux préféré. A suivre, donc. 18/20