Troisième détour dans l’univers trépidant de nos policiers sur le grill préférés, dans les méandres poisseux d’un district fictif de la tentaculaire Los Angeles, et troisième gifle consécutive assénée par Shawn Ryan et son team de scénaristes. The Shield rempile, en somme, pour une troisième cuvée rallongée de deux épisodes, pour un total de quinze, une troisième cuvée toujours aussi percutante, en dépit, on peut le dire, d’une légère décélération. Resserrée jusqu’alors sur le trublion Vic Mackey, en majorité, la série s’éloigne quelque peu de son personnage central pour offrir d’avantage encore de substances aux autres intervenants. Mais point d’ellipse, tout le monde se tenant dans la même boîte de sardine, les uns tentant de couvrir leurs méfaits, d’autres œuvrant à destituer les premiers alors que d’autres encore se verront confronter aux affres, simplement, du métier de policier en milieu dirons-nous hostile.
Le train de l’argent, le meurtre d’un collègue bavard, un nombre incalculable de coups fumants, que de secrets que doivent garder nos quatre inspecteurs de chocs. Face à la hiérarchie, d’abord, puis face à leurs collègues, et finalement à l’adversité. Pendant ce temps, le brave Dutch Wagenbach se confronte à un violeur/assassin en série, explorant la psychologie monstrueuse de sa proie, Claudette ronge son frein en attendant, vraisemblablement, son poste de capitaine, David Aceveda fait face à la cruauté de la rue tout en préparant son prochain mandat de conseiller municipal, et les uniformes défient un quotidien toujours plus délabrés, fait de morts, d’agressions, de sang et de larmes.
Bref, une épique immersion dans un petit monde gangréné, violent, mais toujours prompt à nous faire ressentir un suspens remarquablement dosé. Ici, notons qu’il s’agit là d’une première, la Strike Team semble commencer à se déliter, signe avant-coureur, sans doute, des difficultés qui suivront. Bref, du bel ouvrage, musclé et dynamique. Une saison qui ne fait pas tâche, qui fait honneur au deux précédentes. 17/20