Inlassablement, inévitablement, le périple se poursuit, se réorganise. The Shield, phénomène télévisuel, au crédit d’un Shawn Ryan inépuisable, reprend tout juste son souffle, après une saison cinq de haute volée, et revient asséner son coup de massue annuelle version 2007. Vic Mackey trébuche, se relève, se voit confronté à de nouvelles perspectives peu engageantes, composant entre les fantômes d’un passé sanglant et les promesses d’un lendemain délicat. Mais comme on était en droit de la craindre, dans une moindre mesure, 2007 étant par ailleurs une année noire pour les scénaristes, la série semble ici marquer un brin le coup. Raccourcie de deux voire trois épisodes, plus brouillonne, quoique, qu’à l’accoutumée, The Shield souffre ici d’une petite carence narrative, s’égarant sur des chemins parfois indistincts pour finalement, lors du Season final, en arriver à une forme de limpidité engageante pour la septième et ultime saison à venir. S’il serait réducteur d’assimiler cette sixième saison à une simple transition entre passé et fin de parcours tout proche, les quelques faiblesses démontrées le justifie pourtant.
Faisant incontestablement partie d’un tout, comme pour tout bon drama, cette sixième volée d’épisodes se disperse parfois mais pour autant, ne s’égarera jamais de la ligne directrice du show. On redistribue, une fois encore, quelques cartes et l’on engage les ultimes rouages en vue d’en conclure l’année suivante. Si tout n’est pas parfait, on pense au traitement de l’affaire du massacre à la machette un poil brouillon, aux intentions difficiles à cerner d’un Shane désormais seul face à ses anciens coéquipiers, le tout se maintien habilement sur le bonne voie. Le suspense est toujours maiximal, malgré l’éviction assez rapide de l’épouvantail John Kavanaugh, remarquable Forrest Whitaker.
Appréciable en dépit qu’elle soit bien inférieure aux saisons précédentes, du moins à la quatrième et à la cinquième saison, celle-ci nous réservra pourtant son lot de surprise. Inlassablement, inévitablement, The Shield reste une pièce maîtresse, une référence en matière de show policier. A ne pas manquer. 16/20