A force de parler de « Borgen » et de « House of cards » à mon très large entourage, celui-ci n’a pas manqué de me conseiller très vivement cet « A la maison blanche ». On m’avait dit qu’en termes de série sur le monde politique, c’était là une référence. Le pire, c’est que je n’entends pas forcément remettre ça en cause. Certes, à sa sortie en 1999, à une époque où on ne parlait pas de politique dans les séries et où celles-ci avaient encore ses modes narratifs assez archaïques, je veux bien croire que cette « West Wing » fut une petite révolution... Pédagogue, méticuleuse, maîtrisant ses codes : oui, « West Wing » a ses qualités… mais bon... POUR SON EPOQUE. Aujourd’hui, je suis désolé, après le bond faramineux qu’ont connues les séries en terme de profondeur narrative et d’audace, cette « West Wing » est à des lieues en dessous de « Borgen » et d’« House of Cards ». Cette manie à vouloir tout dédramatiser, enjoliver, désamorcer, afin qu’on retrouve les codes de la bonne vieille sitcom inoffensive : mais ça me gooonfle ! Tout un symbole : la musique. D’une nounouillerie absolue, elle donne l’impression d’être dans une vieille série mièvre et policée des années 60. Et encore, je ne parle même pas du pompon qu’est ce personnage hallucinant de président. Ah ça on sent que le président c’est sacré chez les Américains ! Puisqu’il ne faut choquer et offusquer aucune bonne famille, ce gentil président ne peut donc qu’être une bonne pâte irréprochable, cultivé, au dessous de tout, tel le serait un bon pasteur près de ses brebis égarées. Désolé mais pour moi, non seulement ça retire toute crédibilité au personnage et à la série, mais en plus c’est tout bonnement insupportable. Quand je m’imagine cette série se passant non pas à la Maison blanche mais dans une petite mairie de campagne, j’arrive encore parfois à y croire et à y trouver un minimum de plaisir. Mais bon, trop souvent, des évènements nous ramènent à des intrigues d’ampleur traitée selon une bien-pensance et une naïveté patriotique vraiment désarmante pour moi. Alors je le répète, pour qui n’a pas vu de série post-années 2000, « West Wing » peut plaire parce qu’il a des qualités pédagogiques. Par contre, pour qui a déjà vu « Borgen » et « House of cards », autant le dire tout de suite : c’est mort pour vous...